Pendant la période de récolte, les gens trouvent facilement de quoi manger. Mais, il existe une période, communément appelée « période de soudure », qui empêche les individus à joindre les deux saisons de la moisson. Cela parce qu’ils ont terminé leur récolte. Comme le souligne le secrétaire exécutif permanent de la plateforme multisectorielle de la sécurité alimentaire et de la nutrition, Célestin Sibomana, il s’avère important de mettre en place des stratégies pour que la population puisse avoir de quoi manger de façon pérenne. C’est entre autres la transformation des produits agricoles qui ne sont pas facile à conserver. La transformation et la conservation sont tellement importantes pour garantir la disponibilité pérenne des aliments.
La plateforme multisectorielle de la sécurité alimentaire et de nutrition est une structure qui a été mise en place par le gouvernement du Burundi après avoir pris conscience que la nutrition est transversale et qu’il existe beaucoup de facteurs qui provoquent des situations nutritionnelles meilleures ou précaires. « La sécurité alimentaire comprend différentes dimensions comme la disponibilité des aliments qui émanent de la production agricole dans un pays, l’accès aux aliments et leur utilisation, l’accès culturel. Il y a aussi la stabilité qui signifie qu’il faut que les aliments soient disponibles en continue », souligne M. Sibomana.
Se nourrir correctement
S’exprimant sur le lien entre la sécurité alimentaire et la nutrition, M. Sibomana explique que leur lien est très fort. Cela parce que, selon lui, il n’y a pas de nutrition sans sécurité alimentaire. Les gens se nourrissent de ce qu’ils produisent. Ils se nourrissent aussi parce qu’ils sont capables d’accéder à ces aliments et qu’ils en ont en permanence. Ils se nourrissent correctement parce qu’ils savent comment faire des combinaisons des aliments utiles pour leur santé. « Dans le temps, on pensait que la nutrition est du domaine de la santé mais on a compris que beaucoup de déterminants de la nutrition sont extra sanitaires. C’est pour cela que les gens disent que pour mieux renforcer la nutrition, il faut agir en amont en commençant par le renforcement de la sécurité alimentaire et là, on fait intervenir rapidement le secteur agricole, l’agriculture et l’élevage, l’environnement », souligne-t-il.
Selon notre interlocuteur, en matière de nutrition, il y a des aspects à prendre en compte dont la sécurité alimentaire, la santé, la protection sociale. « C’est pourquoi aujourd’hui, nous ajustons des programmes de protection sociale pour relever le niveau de vie des ménages pour leur permettre d’accéder aux aliments ». Il ajoute que l’eau potable est aussi importante dans l’équilibre de l’alimentation. « Quand on boit de l’eau qui n’est pas propre ce sont les maladies liées au manque d’hygiène qui vont survenir et c’est pourquoi il faut intégrer les différents systèmes pour essayer de renforcer la nutrition, c’est-à-dire les secteurs agricoles, de la santé, de la protection sociale, d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et assainissement, etc ».
Parlant des activités de la plateforme multisectorielle de la sécurité alimentaire et de la nutrition, M. Sibomana dit qu’elle est là pour essayer de rassembler toutes les parties, gouvernementales et non-gouvernementales, autour d’un espace commun d’action. « Ces actions conjointes apportent la réponse adaptée aux problèmes nutritionnels à travers les interventions spécifiques à la nutrition généralement liés à la prise en charge et la supplémentation en micronutriment », informe-t-il.
Evelyne Niyonzima