L’avancée en âge peut entrainer la survenue de différentes maladies de l’œil ou de troubles de la vision chez les séniors. L’âge ne mène pas nécessairement à une mauvaise santé, mais plusieurs problèmes de santé se manifestent inévitablement lorsque nous avançons en âge, notamment les déficiences visuelles. Ceci ressort d’un entretien avec l’ophtalmologiste Jean Baptiste Kanani du cabinet « Santé vision Plus », ce lundi 30 septembre 2024.
Il n’est pas rare que le vieillissement de l’œil aboutisse parfois à des pathologies oculaires, signale l’ophtalmologiste Kanani. Il indique qu’avec le vieillissement croissant de la population, les pathologies oculaires augmentent de facto.
A mesure que l’on vieillit, souligne-t-il, la fonction visuelle devient une préoccupation importante. C’est le cas de la presbytie, de la cataracte, des glaucomes, de la sécheresse oculaire liée à l’âge (DMLA) et de la dégénérescence maculaire.
La DMLA entraine une perte de la vision centrale
La DMLA atteint la zone centrale de la rétine et entraine une perte de la vision centrale. Sa prévalence augmente avec l’âge, en particulier après 60 ans, et le tabagisme constitue un facteur de risque avéré. Les glaucomes sont des maladies dégénératives du nerf optique, qui provoquent une diminution progressive et irrémédiable du champ de vision, et dans les cas extrêmes, la cécité.
Le glaucome à angle ouvert, qui entraine une hypertonie (tension excessive) oculaire, est généralement la conséquence de la dégradation du filtre d’évacuation de l’humeur aqueuse, induisant une pression intra-oculaire élevée, qui sera ensuite responsable de l’atteinte du nerf optique. Cette forme de glaucome qui ne présente aucun symptôme perceptible est la plus fréquente et apparait généralement après 50 ans. Le glaucome primitif par fermeture de l’angle est dû à une obturation de l’évacuation naturelle de l’humeur aqueuse (liquide biologique qui remplit l’intérieur de l’œil). Il se manifeste par une montée brutale et douloureuse de la tension oculaire, pouvant entrainer des dégâts importants et irrémédiables en quelques heures. Certains yeux y sont plus sujets que d’autres, en particulier les hypermétropes.
Quant à la sécheresse oculaire, c’est une maladie liée soit à une insuffisance de sécrétion des larmes, soit à une dégradation de la qualité du film lacrymal (dysfonctionnement des glandes de Meibomius, à l’intérieur des paupières). Avec l’âge, la quantité et la qualité du film lacrymal diminuent. Cette pathologie tend à augmenter avec les modes de vie modernes, notamment l’ordinateur qui entraine une raréfaction du clignement des paupières.
La presbytie, un phénomène de vieillissement normal
Il ne s’agit pas d’une pathologie mais d’un phénomène de vieillissement normal: une perte de souplesse du cristallin, qui entraine une incapacité progressive de l’œil à accommoder de près. La presbytie survient généralement autour de 45 ans. Si, dans un premier temps, un bon éclairage et l’éloignement du support de lecture permettent de compenser, ce processus évolutif est toutefois inévitable et finit par nécessiter une correction. Chez les myopes, la presbytie est parfois compensée par la myopie et permet de retrouver une vision de près sans correction.
La cataracte est liée également à un vieillissement normal de l’œil. L’opacification progressive du cristallin finit par altérer la vision. Mais elle ne touche pas tout le monde.
Eliane Nduwimana