Lors de la présentation du rapport d’analyse du rapport public général pour l’année 2023 réalisé par la Cour des comptes, le lundi 9 septembre 2024 à l’Assemblée nationale, la présidente de cette Cour, Générose Kiyago, a eu l’occasion de répondre aux questions des députés. Nous revenons sur certaines réponses fournies à leurs questions ainsi que sur les recommandations formulées.
Dans leurs interventions et questions, les représentants du peuple ont exprimé avec étonnement leurs inquiétudes sur le phénomène de non dépôt de leurs comptes par la plupart de services publics. Si les services publics ne déposent pas leurs comptes et cela pendant des années alors qu’ils utilisent de l’argent de l’Etat, cela risque de compromettre les efforts visant l’atteinte de la vision du pays, ont indiqué certains députés.
Le non dépôt des comptes retientl’attention des élus du peuple
La situation de non dépôt des comptes a visiblement attiré l’attention des élus du peuple. Pour certains, la Cour des comptes n’a pas eu de force de pression à l’endroit de ces entités publiques pour les interpeller à accomplir l’obligation exigée par la loi régissant cette Cour. D’autres ont pensé que ce phénomène serait dû probablement à l’incompétence des cadres de cette Cour, aux problèmes internes ou à une mauvaise collaboration entre la Cour des comptes et les autres services publics. Leur souhait est que le problème lié au non dépôt des comptes par les services publics soit pris au sérieux en vue d’y trouver une solution idoine.
Dans ses réponses, la présidente de la Cour des comptes Générose Kiyago a d’abord signalé que ce rapport a été produit d’une façon sincère. Pourtant, Mme Kiyago a évoqué certaines contraintes que ladite Cour a eues dans l’exercice de ses missions, notamment l’absence des mesures contraignantes. Au niveau du cadre légal, selon elle, la Cour des comptes n’a pas de force suffisante sur toutes les entités publiques dont l’effectif s’évalue à environ 250, en vue de surmonter les problèmes rencontrés liés à la réticence, la mauvaise volonté de certains services publics, etc.
La méconnaissance des missionsde la Cour des comptes
Pour relever le défi, Mme Kiyago a précisé que parmi les actions à mener, les sensibilisations prennent les devants. Car, il s’est remarqué une certaine méconnaissance des missions de la Cour des comptes par certains services publics. « Nous espérons que cela produira aussi des résultats positifs », a-t-elle dit. Aussi, il faudrait harmoniser la période de dépôt des comptes surtout qu’actuellement l’année budgétaire commence le 1er juillet de l’année. Mme Kiyago a fait savoir que la loi régissant la Cour des comptes qui date de 2004 mérite d’être actualisée. Certains contenus de la loi ne sont plus d’actualité, ce qui serait d’une manière ou d’une autre la source de ces problèmes, a-t-elle ajouté.
Le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, a, quant à lui, recommandé, l’organisation de la retraite des cadres de cette Cour en vue de mener une autoévaluation, d’identifier les problèmes au niveau interne et trouver leurs solutions dans le but d’améliorer leurs prestations.
Claude Hakizimana