
Les projets agropostoraux sont ensentiels pour autonomisation de la femme
Le Burundi est un pays où l’agriculture joue un rôle central dans l’économie, mais les femmes, malgré leur contribution significative, sont souvent marginalisées en termes d’accès aux ressources et aux opportunités économiques. Les fonctionnaires, en particulier les femmes, ressentent les effets des faibles salaires et du coût élevé de la vie. Pour pallier à ces difficultés, de nombreuses femmes se lancent dans des projets agropastoraux.
Les projets agropastoraux, qui combinent l’agriculture et l’élevage, offrent une voie viable vers l’autonomisation économique. Ces projets permettent aux femmes de diversifier leurs sources de revenus et de devenir plus résilientes face aux chocs économiques.
Notre passage sur la colline Masasu en commune Giheta, province de Gitega nous permet de mettre en lumière le courage d’une femme dénommée Eliane Nshimirimana qui, avec l’appui de son mari, supervise un projet agro-pastoral. Au départ, elle était employée par un privé qui le payait un salaire de 600 mille francs burundais. Ce dernier l’occupait toute la journée, mais son mari, lui-même médecin, a décidé de monter un projet agropastoral pour que son épouse le supervise et ainsi augmenter les revenus de la famille. Pour Eliane Nshimirimana, depuis qu’elle s’occupe entièrement de ce projet, les résultats ne cessent d’augmenter. Elle donne l’exemple de sa production laitière qui est actuellement de 80 à 90litres par jours et la mise en place d’un point de vente au centre-ville de Gitega.
Il en est de même de Jacqueline Ndayisaba, enseignante vivant au chef-lieu de la commune Makebuko en province de Gitega. Avec certains de ses collègues, ils ont mis ensemble des moyens pour se regrouper dans une coopérative qui cultive les champignons. Cela leur permet de gagner à la fin du mois, un montant de plus de 400 milles par membres.
Formation et soutien
Un facteur clé du succès de ces projets est la formation et le soutien technique. Des organisations non gouvernementales et des programmes gouvernementaux offriraient des formations en gestion financière, techniques agricoles et vétérinaires, ainsi que des conseils sur l’accès au marché. Ces formations permettent aux femmes de maximiser les rendements de leurs projets. Cela rendrait viables ces projets tout en étant une leçon pour d’autres femmes qui dépendent encore de leur salaire et les revenus de leurs maris.
L’autonomisation économique des femmes fonctionnaires au Burundi, par le biais des projets agropastoraux, serait une des stratégies prometteuses pour renforcer leur indépendance financière et améliorer leur qualité de vie. Avec un soutien accru en termes de formation, de financement et d’accès au marché, ces initiatives peuvent contribuer de manière significative au développement économique et social du pays.
Amédée Habimana