Le Burundi s’est joint au monde pour célébrer la Journée internationale du réfugié, le jeudi 20 juin 2024, à Bujumbura. Cette journée est célébrée sous le thème: « Solidarité avec les réfugiés pour un monde qui accueille les réfugiés ». Dans son allocution de circonstance, le secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, Théophile Ndarufitiye signale que le gouvernement du Burundi accueille depuis longtemps des réfugiés en provenance des pays voisins et la plupart sont des Congolais. La représentante du Haut commissariat des réfugiés (HCR), Brigitte Mukanga Eno mentionne que le Burundi accueille près de 90 000 réfugiés et demandeurs d’asile dans cinq camps et dans un site de réfugiés.
« Nous célébrons la Journée mondiale des réfugiés, au moment où les sons et les images de la guerre et de la souffrance se répercutent dans le monde. A ce jour aussi, plus de 43,4 millions de réfugiés ont été forcés de quitter leur foyer, leur pays », a indiqué M. Ndarufitiye.
Il fait savoir que le gouvernement du Burundi a accueilli, depuis longtemps, les réfugiés en provenance des pays voisins. La grande majorité de ces réfugies est de nationalité congolaise qui fuit l’insécurité à l’Est de la République démocratique du Congo.
Il rassure tous les réfugiés vivant au Burundi que le gouvernement continuera à faire de son mieux pour satisfaire leurs besoins et garantir le respect de tous les droits tels que définis par les instruments internationaux qu’il a ratifiés. « Notre engagement reste ferme en vous promettant de tout cœur que nous allons continuer à garantir aux réfugiés, autant que faire se peut, l’asile et la protection et améliorer leurs conditions de vie».
Il ajoute que la présence des invités et des hauts cadres de l’Etat, dans les cérémonies de la célébration de cette journée, témoigne encore une fois de plus de leur engagement au renforcement de la solidarité envers les réfugiés. Le statut des réfugiés est régi, sur le plan universel, par la convention de 1951 et le protocole de 1967 tous relatifs au statut des réfugiés ainsi que la convention de l’OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique. Comme d’autres pays du monde, mentionne –t-il, le Burundi a ratifié toutes ces conventions et ce protocole et a mis en place des lois et règlements relatifs aux statuts des réfugiés. « C’est notamment la loi N°1/25 du 05 Novembre 2021 portant règlementation des migrations au Burundi qui a apporté pas mal d’innovations en faveur des réfugiés qui sont sur le territoire burundais, » ajoute-t-il.
Il rassure que le fait que le gouvernement du Burundi se joint à la communauté internationale pour célébrer cette journée montre un signe de son attachement et le respect de son engagement de grande envergure dont la preuve irréfutable repose sur ce cadre normatif favorable aux réfugiés. A cet effet, dit-il, pour cette année, la journée ci-haut mentionnée, met l’accent sur la collaboration entre les partenaires et les demandeurs de services qui sont les réfugiés en favorisant la solidarité positive.
Stratégie d’inclusion des réfugiés et des rapatriés dans le système éducatif burundais
« Nous tenons à informer que nous avons pour le moment cinq camps des réfugiés notamment un site de Musenyi et d’autres réfugiés vivant en milieu urbain. Tous ces réfugiés éparpillés dans ces différents camps et sites peuvent tous témoigner, j’espère bien, de la solidarité dont ils ont bénéficié de la part de la communauté burundaise.
C’est dans le souci de renforcer cette solidarité que le gouvernement du Burundi en partenariat avec le HCR et les autres partenaires humanitaires a ouvert un site de Musenyi qui favorise la cohabitation entre les réfugiés et la communauté d’accueil. Aussi, le Burundi s’est engagé à inclure les réfugiés dans les systèmes éducatif et sanitaire burundais; avec une stratégie d’inclusion des réfugiés et des rapatriés dans le système éducatif burundais qui est en cours d’élaboration et sa validation est pour bientôt », fait savoir M. Ndarufitiye. Il a mentionné qu’ en plus d’accueillir les demandeurs d’asile, de donner l’asile et de protéger les demandeurs d’asile qui ont un motif bien fondé, beaucoup d’initiatives pouvant apporter plus d’espoir et d’opportunités aux réfugiés se trouvant loin de chez eux ont été réalisées par le gouvernement du Burundi, pour qu’ils se retrouvent en paix dans la communauté qui les a accueillis.
Plusieurs réfugiés ont bénéficié de séances de sensibilisation et de formation en vue de l’autosuffisance en termes de besoins primaires de leurs ménages. Il encourage et interpelle les réfugiés à continuer à réaliser des activités entrepreneuriales. « Nous encourageons dans cette même logique tous les réfugiés qui exercent des activités génératrices de revenus dans notre pays et d’autres qui en ont la volonté et la capacité de s’y lancer en vue de rejoindre les autres afin que nous puissions apporter des réponses appropriées à de telles situations », a-t-il fait remarquer.
Mme. Mukanga Eno déclare : « Au cours de l’année écoulée, de nouveaux conflits ont éclaté, les anciens restent non résolus. Dans le même temps, les phénomènes météorologiques extrêmes dévastent les communautés déplacées, entrainant souvent de nouveaux déplacements et alimentant les tensions. Personne ne choisit d’abandonner sa maison et sa vie. Chercher refuge n’est pas un choix. Mais la seule option pour beaucoup est de survivre, trouver la paix et garder leurs rêves en vie. En ce moment, les réfugiés ont plus que jamais besoin de notre solidarité, partout dans le monde, la paix fait malheureusement défaut, les solutions durables restent une réalité pour trop peu de gens. Mais, nous ne pouvons pas laisser le pessimisme éclipser les progrès réalisés. »
Aucune action n’est trop petite
Elle signale que s’engager à inclure les réfugiés dans nos écoles, nos lieux de travail, nos systèmes de soins de santé et nos communautés est le moyen le plus efficace de les aider à reconstruire leur vie.
Elle a fait savoir qu’encore une fois, elle voudrait aussi saisir cette opportunité pour rendre un hommage mérité au gouvernement du Burundi et à la population burundaise pour leur hospitalité envers les réfugiés et les demandeurs d’asile. « L’exemple le plus récent dans ce sens est de nous avoir permis d’ouvrir un site de réfugiés à Giharo dans la province de Rutana », a-t-elle mentionné.
Ce site de réfugiés est un modèle d’hébergement des réfugiés qui permet plus d’intégration et qui favorise plus d’interaction et une meilleure cohabitation avec la population hôte. En plus de ce site, ajoute-t-elle, le Burundi accueille près de 90 000 réfugiés et demandeurs d’asile dans cinq camps de réfugiés et en milieux urbains. La journée a été agrémentée par des danses culturelles des réfugiés congolaises, des tambours burundais etc.
Appolinaire Ndikuriyo