Le « Centre for development and entreprises greatlakes» (CDE) a présenté le lundi 12 juillet 2021 une étude de recherche sur les réformes pertinentes pour l’élimination des barrières culturelles et socio-économiques auxquelles font face les femmes pour leur prospérité et épanouissement. Le directeur exécutif du CDE, Aimable Manirakiza, invite les femmes à se réveiller pour défendre leurs droits en réclamant la mise en œuvre des textes et lois en leur faveur.
Selon le directeur exécutif du CDE, Aimable Manirakiza, cette étude vise à réduire différentes barrières culturelles et socio-économiques pour les femmes burundaises. L’étude montre la situation actuelle des femmes en termes des lois en vigueur au Burundi mais également l’arsenal judiciaire au niveau international. Ces différentes lois essaient de montrer et de promouvoir les droits de la femme à travers divers textes juridiques.
Le constat est qu’au Burundi, signale M. Manirakiza, il y a des lois qui reviennent sur l’égalité de genre et essaient de réduire certaines discriminations envers les femmes. En plus de l’existence des textes juridiques internationaux que le Burundi a déjà ratifiés, il y a également la Constitution du Burundi qui met en avant l’élimination de différentes barrières au niveau genre au Burundi.
Bien que ces différents textes existent, fait savoir M. Manirakiza, leur mise en application reste muette au niveau de notre pays notamment en ce qui concerne les droits liées à la propriété privée parce que l’émergence de la femme tient aussi compte de ce droit extrêmement important pour son autonomisation économique.
Un défi lié à l’accès aux crédits consistants pour investir
Quant aux droits liés à l’économie, le directeur exécutif du CDE précise que la femme burundaise se heurte à un grand défi lié à l’accès aux crédits consistants pour investir. Car pour accéder aux crédits, mentionne-t-il, il faut disposer d’une hypothèque pour garantir le remboursement ; ce que la femme n’a pas. « Selon le rapport de la BRB, la proportion des femmes bénéficiaires de crédit est très faible, passant de 30% à 28% au cours de la période de 2015 à 2018 suite à l’absence de capacité fiable de remboursement », précise-t-il.
Pour augmenter cette proportion, indique M. Manirakiza, des sacrifices tant au niveau du législateur qu’au niveau du réformateur sont impératifs. Selon lui, il faut qu’il y ait des réformes liées aux droits et à la propriété privée pour la femme. Si elle ne parvient pas à accéder au crédit, c’est parce qu’elle ne dispose pas d’hypothèque qui peut garantir la banque. « Si aujourd’hui on observe des conséquences néfastes face à la diminution extrêmement inquiétante des droits des femmes c’est parce qu’il y a des barrières juridiques qui ne permettent pas aux femmes, d’émerger économiquement pour devenir des acteurs clés dans le développement du pays et participer activement à la mise en œuvre du Plan national de développement 2018-2027 », souligne-t-il.
Un effectif élevé des femmes dans le secteur informel
Notre interlocuteur explique que l’étude montre que le Burundi dispose d’un effectif alarmant des femmes travaillant dans le secteur informel. Cela parce qu’elles ne parviennent pas à accéder aux sources de production, dont la terre, qui constituent des éléments clés pour l’émergence économique de la femme dans notre pays.
Selon M. Manirakiza, il faut qu’il y ait l’application des lois liées à l’égalité de genre ratifiées par le gouvernement du Burundi ; que les femmes se réveillent pour défendre leurs droits. Il faut également qu’il y ait la relance du débat lié à la propriété pour les femmes des droits fonciers
Ezéchiel Misigaro