La célébration de la Journée Internationale de l’Afrique est un événement significatif qui se déroule chaque année le 25 mai. A cette date on commémore la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963, qui a ensuite évolué pour devenir l’Union Africaine (UA). Au Burundi, les cérémonies marquant cette journée ont été rehaussées par la présence de différentes autorités de marque notamment le ministre ayant les affaires étrangères dans ses attributions, Albert Shingiro, différents ambassadeurs accrédités à Gitega et bien d’autres hauts cadres.
« Le 25 mai de chaque année, l’Afrique célèbre une occasion d’évaluer le pas franchi dans la quête d’une Afrique que nous voulons, les efforts en cours pour réaliser cet objectif et nous projeter dans l’avenir guidés par l’agenda 2063 qui est notre boussole pour sortir l’Afrique de la pauvreté et ses faiblesses dans le concert des nations », c’est ce qu’on indiqué M. Shingiro, dans son allocution en exprimant un son sentiment de respect et d’humilité à l’endroit des pères fondateurs du continent africain qui ont payé le prix le plus cher mais n’ont pas pu voir leur vœux le plus ardent se réaliser à savoir l’Unité africaine. Il a ajouté que cette Journée est une excellente occasion de rendre hommage à tous le grands hommes qui avaient compris un peu tôt que l’Unité africaine est une condition sine qua none pour ce continent, pour son développement et son rayonnement dans le concert des nations. Il cite notamment Kwameh Nkrumah, Sekou Touré, Julius Nyerere, Keita Modibo, Patrice Lumumba, Agostino Neto et Mouhamar Khadafi, qui méritent d’être honorés dans leur mémoire. Il a interpellé les nouvelles générations à s’inspirer des pensées de ces grands hommes, leurs actions, leur combat, leur courage, leur ténacité et leur résistance qui résonnent avec leur ferveur et qui gardent leur pertinence encore aujourd’hui.
L’Afrique doit s’unir
Se basant sur l’assertion de Kwameh Nkrumah « Africa must unite », le ministre en charge des affaires étrangères l’a approfondie en affirmant que l’Afrique doit s’unir pour jouer le rôle qui lui revient dans les affaires internationales. « Oui, l’Afrique doit s’unir pour mériter sa place sur la table où se prennent de grandes décisions. Oui, l’Afrique doit s’unir pour son développement socio-économique. Oui, l’Afrique doit s’unir pour sauvegarder ses valeurs intrinsèques et enfin, l’Afrique doit s’unir pour faire face aux défis et au paradoxe du monde contemporain », a déclaré M.Shingiro en rappelant que la quête de l’unité du continent africain est un combat de haleine que les africains sont appelés à gagner pour faire sortir définitivement l’Afrique de l’humiliation. Il a déploré que les frontières artificielles imposées à l’Afrique par la conférence de Berlin entravent ainsi l’unité de l’Afrique et font que certaines puissances colonisatrices considèrent toujours certains de nos Etats comme leur chasse-gardée, à travers des ingérences osées dans les affaires intérieures des Etats africains et dans le management de l’Union africaine.
Pour s’assurer de la réalisation de ses objectifs et de la vision panafricaine d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dit M. Shingiro, l’agenda 2023 a été mis au point au titre d’un cadre stratégique, en vue d’une transformation socio-économique et intégrative de l’Afrique. Il a indiqué que dans la foulée, on verra la création du Nepad (Nouveau plan de développement de l’Afrique) qui est la fusion de deux plans « Plan Omega » initié par Abdouaye Wade et « Millenium African plan : Map) de Bouteflika, Obasanjo et Tabo Mbeki, adopté en juillet 2001 et qui sera considéré comme le principal instrument du développement de l’Afrique.
Faire parler le continent d’une seule voix
Parlant du débat engagé à l’Union africaine, à travers le consensus d’Ezulwini, avec pour objectif de faire parler le continent d’une seule voix sur la question de la réforme du conseil de sécurité des Nations unies. Selon le ministre en charge des affaires étrangères, ce débat doit continuer pour accorder à l’Afrique sa place qu’il lui faut dans le conseil des Nations unies. « Il n’est pas juste et équitable que ce soit les autres qui décident, seuls, sur le sort des africains et sur des situations qui se déroulent en Afrique, seul continent qui n’est pas représenté dans la catégorie des membres permanents du conseil des Nations unies communément appelés P5. Cette injustice historique qui a tant duré doit être corrigée pour rétablir ce vieux continent de 1.4 milliards d’hommes dans ses droits légitimes », a-t-il déclaré.
Quant aux différentes autorités (représentant de l’Union africaine dans la région des grands lacs et chef du bureau de l’Union africaine au Burundi, Sghair M’Bareck Saïd et l’ambassadeur de l’Ouganda au Burundi, Mathieu Kyali Gonza) qui ont pris la parole, ils ont considéré cette journée internationale comme est une occasion d’auto évaluation, pour voir ensemble les défis qui minent le continent africain, dégager des voies de sortie pour une Afrique unie et prospère.
Olivier Nishirimbere