Sous l’égide de la Première vice-Présidente de l’Assemblée nationale du Burundi, Sabine Ntakarutimana, les représentants du peuple réunis en séance plénière, le vendredi 26 avril 2024, ont analysé et adopté, à 85,8%, le projet de loi portant règlement et compte-rendu budgétaire pour l’exercice 2022-2023. Le ministre en charge des finances, Audace Niyonzima, était l’invité du jour à l’Assemblée nationale pour présenter ce projet de loi.
Dans son exposé des motifs, le ministre Niyonzima a fait savoir que, pour l’exercice 2022-2023, les prévisions des recettes étaient de plus de 2 194,88 milliards de FBu et les réalisations ont atteint plus de 2 316,02 milliards de FBu, soit 105%. Ici, il a signalé que les dépassements s’expliquent, entre autres, par l’augmentation des dividendes où 83 milliards de FBu ont été collectés contre une prévision de 44 milliards de FBu ; la vente des biens et services et autres.
Les dépenses totales de l’Etat ont, elles aussi, connu des dépassements. Sur les prévisions de dépenses de plus de 2 392,302 milliards de FBu, les réalisations sont estimées à plus de 2 688,393 milliards de FBu, soit 112%. Les causes de ces dépassements des dépenses, d’après M. Niyonzima, sont notamment le dégel des annales pour les fonctionnaires régis par le statut général des fonctionnaires, l’apurement des arriérés, l’augmentation des salaires pour l’armée et la police ainsi que des imprévus.
La dépréciation de la monnaie nationale, parmi les causes de l’augmentation du stock de la dette
L’encours de la dette globale jusqu’au 30 juin 2023 s’élève à plus de 5 366,404 milliards de FBu. La dette intérieure est estimée à plus 3 727,027 milliards de FBu et celle extérieure atteint 1639,377 milliards de FBu. Parmi les causes de l’augmentation du stock de la dette figurent notamment la dépréciation de la monnaie nationale, l’endettement envers les banques commerciales, etc.
Bien que les dividendes aient augmenté par rapport aux prévisions, parmi 36 sociétés à participation publique (SPP) et les sociétés mixtes, seules 16 d’entre elles ont pu verser leurs dividendes dans la caisse de l’Etat au cours de l’exercice 2022-2023. Selon les explications fournies aux députés par le ministre Niyonzima, il y a celles dont l’Office national de télécommunication (Onatel) et l’Office national de la tourbe (Onatour) qui ont eu des résultats comptables négatifs, pour d’autres, le résultat n’avait encore déterminé les dividendes qui reviennent à l’Etat et bien d’autres raisons.
Des stratégies adoptées pour maîtriser la dette intérieure
Dans leurs questions d’éclaircissement, les représentants du peuple ont voulu savoir pourquoi certaines sociétés de l’Etat travaillent à perte, ne payent pas de dividendes alors que l’Etat y a injecté beaucoup d’argent. M. Niyonzima a indiqué à ce sujet que des efforts sont en cours d’être déployés pour relever ce défi. La preuve en est que dans la précédente année budgétaire, il y a eu des dépassements des prévisions en termes de dividendes. A la question de savoir les stratégies mises en œuvre pour maîtriser la dette intérieure, le ministre Niyonzima a répondu que, parmi les stratégies adoptées, figurent notamment la mobilisation accrue des ressources intérieures et le suivi rigoureux des dépenses, ce qui a été matérialisé par la réduction des dépenses de l’Etat dans le budget de 2023-2024. Il y a aussi la mobilisation accrue des ressources extérieures, la mise en place des outils de la gestion de la dette publique, etc.
Après les amendements de fond et de forme, 91 députés sur 106, soit 85,8% ont adopté ledit projet de loi. Il y a eu 15 abstentions, soit 14,2%.
Claude Hakizimana