Par l’environnement, il faut distinguer l’environnement naturel et l’environnement humain. L’environnement humain concerne le comportement de l’Homme à travers ses activités et l’environnement naturel englobe les éléments physiques, biologiques, chimiques, biotiques et abiotiques. C’est ce qu’on appelle naturellement les écosystèmes naturels. Tels sont les propos du chef d’antenne provinciale de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE) dans la province de Bujumbura, Bernard Bangirinama. Il invite tout un chacun à donner sa contribution en ce qui concerne la protection de l’environnement pour le bien -être de tous.
Bernard Bangirinama indique que depuis que le projet «Ewe Burundi urambaye» a été mis en place, il y a eu un grand changement en ce qui concerne la protection de l’environnement dans la province de Bujumbura. Il cite, entre autres, l’augmentation des espaces boisés, la couverture des sites dénudés, la protection des bergers des rivières, la lutte contre l’érosion, la contribution à la réduction des gaz à effets de serre, l’augmentation des sources d’eau, etc.
Parlant toujours de l’état des lieux de la protection de l’environnement dans cette entité territoriale, M. Bangirimana se réjouit de la collaboration qui existe entre les habitants et l’administration.
« Pour le moment, la province compte des boisements domaniaux, communaux et privés. Notre province dispose aussi du Parc national de la Rusizi qui est bien protégé et la réserve naturelle de Monge». Il dit aussi que dans cette province, on y trouve des arbres de l’agro foresterie à savoir les eucalyptus, les grevillea, les cèdres, les calliandra, etc. M. Bangirimana se réjouit aussi qu’en matière de protection de l’environnement les habitants s’attèllent au traçage des courbes de niveaux sur les bassins versants.
Bangirinama déplore, en outre, le fait que dans la province de Bujumbura, il s’observe des cas d’inondations comme celle de Gatumba en commune Mutimbuzi, des glissements de terrains et des éboulements dans les communes Isare, Kabezi et Mutambu. D’après lui, les activités de protection de l’environnement dans cette province consistent à planter des arbres forestiers, agro forestiers, au traçage des courbes de niveau sur les bassins versants pour former des terrasses progressives, etc. Les habitants tracent aussi des courbes de niveau et plantent des herbes servant de haies antiérosives. Ces plantes sont notamment les tripsaccum, les vétivers,… Ils plantent aussi des bambous le long des rivières et des ravins.
Les superficies boisées ont augmenté
Concernant toujours le projet « Ewe Burundi urambaye », Bernard Bangirinama dit qu’il a permis la multiplication des espaces de boisements dans cette province. « Les superficies boisées se sont étendues et les d’arbres plantés sont de différentes sortes. Il y a les bambous, les eucalyptus grandis calitris, les calcarata,les gassia siamea, les grevillea, etc ». Et d’ajouter que beaucoup d’arbres ont étés plantés dans des terrains domaniaux, le long des routes, le long des zones tempons, le long des rivières et du lac Tanganyika. M. Bangirinama dit que le projet « Ewe Burundi urambaye » a sensiblement contribué dans la protection de l’environnement et, par ailleurs, dans la réduction des gaz à effet de serre.
Notre interlocuteur souligne que les causes de la destruction de l’environnement sont multiples. C’est entre autres, les activités ontologiques comme l’agriculture et l’urbanisation, la déforestation, les exploitations minières et carrières, les feux de brousse, l’exploitation anarchique des ressources naturelles, la pollution, la surexploitation, etc.
Quant aux activités réalisées par les administratifs en matière de lutte contre les changements climatiques et la désertification, M. Bangirinama parle des séances de sensibilisation organisées souvent à l’intention des habitants de cette province, le gardiennage, la mise en application des codes de la forêt, de l’environnement, de l’eau ainsi que la réhabilitation et la bonne gestion des sites d’exploitation des carrières. Il invite ainsi chaque personne à faire sien le travail de protection de l’environnement pour le bien- être de tout un chacun.
Même son de cloche chez le chef de la zone Rushubi de la commune Isare en, province de Bujumbura, Tharcisse Ciza. Il raconte que les activités en rapport avec la protection de l’environnement dans sa localité vont bon train bien que pendant la saison des pluies, il s’observe des glissements et des écroulements des montagnes qui parfois causent des dégâts humains et matériels dans cette localité. Malgré tout cela, ajoute-t-il, les habitants ne cessent de tracer des courbes de niveau et mettre en place des haies anti érosives sur lesquelles ils plantent du tripsaccum et du staria pour protéger le sol. « Ils sont aussi suffisamment sensibilisés pour planter des arbres qui cohabitent bien avec les plantes vivrières», rassure-t-il.
D’après M. Ciza, les habitants de sa localité ne ménagent aucun effort pour les travaux de plantation d’arbres, en vue de protéger l’environnement. En ce qui concerne le projet « Ewe Burundi urambaye », il dit que la population a répondu favorablement à ce programme. « Ils ont planté des arbres sur les collines qui étaient dénudées, le long des routes, dans les enceintes des écoles, dans leurs propriétés foncières, etc. Là où les bords des routes se sont écroulés, ils ont planté des bambous pour soutenir le sol. Tous ces travaux se sont déroulés en présence des administratifs qui ne ménagent aucun effort pour préserver l’environnement.
La multiplication d’arbres fruitiers s’avère nécessaire
S’exprimant sur les causes de la destruction de l’environnement, le chef de zone Kibuye dit qu’elle est principalement due à l’ignorance. Les habitants ne savaient pas comment aménager convenablement leurs terrains. Mais pour le moment, la situation a changé. Il se réjouit de la façon dont la population s’intéresse aux activités de protection de l’environnement, même si elle se heurte quelque fois au manque de plants que la population de Rushubi préfère le plus.
« On se heurte au manque de plants d’arbres que la population préfère le plus, comme les arbres fruitiers. Il faut que les associations ou les services de l’Etat chargés de multiplier ces plants d’arbres puissent continuer à faire ce travail en vue d’en assurer la disponibilité ».
Selon M. Ciza, le manque de plants d’arbres fruitiers pousse la population à se décourager quant aux activités de plantation des arbres. Il raconte que parfois les plants d’arbres ne sont pas suffisants pour toute la population. Cela suscite souvent des lamentations chez ceux qui n’en ont pas reçus. « Nous invitons alors le Gouvernement à continuer à multiplier ces arbres fruitiers non seulement pour le bien-être de toute la population, mais aussi pour la protection de l’environnement ». Il lance également un appel à toute personne de faire de son mieux pour soutenir le programme «Ewe Burundi urambaye» en ce qui concerne les activités visant à protéger l’environnement.
De son côté, Rosine Karerwa,une habitante de la même localité, indique que les travaux de protection de l’environnement sont d’une grande importance pour tous les êtres vivants, en général et pour la survie de la population, en particulier. Elle se réjouit que les gens se sont attelés aux activités de lutte contre l’érosion du sol par le traçage des courbes de niveau. Cela a donné pour résultat l’augmentation de la production.
Mme Karerwa trouve que la mesure qui dit que si on coupe un arbre, il faut en planter d’autres, soit suivie convenablement parce que « si on continue à couper les arbres sans en planter d’autres, les conséquences du changement climatique vont continuer à s’abattre sur nous. Pour dire que la protection de l’environnement est toujours nécessaire pour tous les être vivants ». Elle invite ainsi les gens à répondre massivement à l’appel des responsables administratifs à s’atteler à la protection de l’environnement, source de vie.
Irène Niyongabire
Département de la documentation
Service de la rédaction