Le Bureau de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations-unies pour la Région des Grands-lacs, la Suisse, en collaboration avec le Forum sur la prévention des conflits et la paix(CPPF), ont organisé au Burundi, du 4 au 5 mars 2024, la 6e retraite des parties prenantes et des experts de la Région des Grands lacs. Analyser ensemble les stratégies nécessaires pour renforcer la coopération et faire assoir la paix dans la Région des Grands lacs était le point à l’ordre du jour.
Selon Albert Shingiro, ministre burundais des Affaires étrangères et de la coopération au développement, la Région des Grands-lacs vit dans une impasse des conflits qui datent de plusieurs années, notamment la présence accrue des groupes armés locaux et étrangers qui menacent la paix dans la région. A cela s’ajoute la gestion des ressources naturelles qui alimentent les conflits et les convoitises extérieures, etc. Il salue, toutefois, les appuis des partenaires aux efforts régionaux de paix et de sécurité et de développement dans la Région des Grands-lacs, plaide ainsi pour les efforts combinés et solidaires de toutes les parties prenantes pour relever le défi de la paix, la sécurité et la stabilité, la coopération et le développement en RDC et dans la région.
Le patron de la diplomatie burundaise a réitéré l’engagement du Burundi dans les mécanismes régionaux de paix pour contribuer à la restauration de la paix socle du développement. Il exprime également sa préoccupation par rapport à la restauration de la paix en RDC avec la résurgence des attaques du M23, exhortant ainsi ce mouvement à se conformer aux décisions prises par les chefs d’Etat de la Région dans le cadre du processus de Luanda et de Nairobi. M. Shingiro n’oublie pas de dénoncer l’expansion du terrorisme dans la région.
Les relations de bon voisinage étant au centre de la politique étrangère du Burundi, le ministre Shingiro indique que le pays noue de bonnes relations avec tous les autres pays, le souci étant uniquement avec le Rwanda qui héberge les putschistes de 2015, cerveau pensant du groupe criminel « Red-tabara » qui s’est attaqué aux populations paisibles. Il exhorte ainsi le Rwanda d’extrader ces derniers au Burundi au nom du bon voisinage entre pays.
«Les victimes des décalages restent les populations…»
Pour Huang Xia, envoyé spécial du secrétaire général des Nations-unies pour la Région des Grands-lacs, les assises tombent à point nommé dans une situation où des conflits persistes dans la Région, notamment à l’Est de la RDC. Ce dernier indique que l’objectif est de renforcer la coopération dans la Région des Grands lacs avant d’évoquer la situation d’insécurité qui règne en RDC laissant ainsi plusieurs vies humaines en danger. Il signale que plusieurs milliers des populations sont des déplacées à l’intérieur de la RDC, les frontières fermées entre les Etats voisins. Il appelle ainsi à un dialogue inclusif pour trouver des solutions idoines à ces conflits dans la région.
Selon l’envoyé spécial du SG des Nations -unies, les victimes de ces décalages restent les populations, notamment à l’Est de la RDC. Il invite tout un chacun au soutien aux efforts de dialogue. Ce qui est important est de savoir ce que chacun ou chacune est prêt à faire dans le cadre de la résolution pacifique des conflits qui sévissent dans la région des Grands lacs. M. Xia appelle à l’analyse profonde de plusieurs outils mis en œuvre pour contribuer à amener la solution aux conflits dont l’accord cadre du mécanisme régional né en 2012 et sa revitalisation, afin de voir comment éviter une escalade des violences.
Laurent Mpundunziza