Le président de la république du Soudan du Sud Salva Kiir Mayardit vient d’effectuer une tournée sous-régionale l’ayant conduit au Rwanda, au Burundi et en République démocratique du Congo (RDC). C’est en qualité de président en exercice de la Communauté est-africaine (CEA) ayant succédé, à ce titre, au président de la république du Burundi Evariste Ndayishimiye qu’il a effectué cette tournée sous-régionale destinée essentiellement à trouver des mécanismes de solutions à la guerre prévalant en république démocratique du Congo (RDC). Après le Rwanda, le président de la République du Soudan du Sud s’est rendu dans notre pays où il s’est entretenu avec son homologue burundais en même temps président du Mécanisme de suivi de l’accord de paix en RDC conclu à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie et siège de l’Union africaine. Les deux chefs d’Etat ont tenu une réunion consultative qui a été sanctionnée par un communiqué final lu par Peter Mutuku Mathuki, secrétaire général de la Communauté est-africaine.
Après avoir noté que la paix et la sécurité sont une condition préalable au développement socio-économique de toute la Communauté est-africaine, les deux chefs d’Etat ont vivement appelé tous les Etats membres à remplir leurs obligations contenues dans le traité portant création de la CEA, la paix et la sécurité y occupant une place de choix. C’est dire que la guerre prévalant en République démocratique du Congo est une violation flagrante du traité portant création de la Communauté est-africaine dont l’avenir est conditionné par la paix et la sécurité dans tous ses Etats membres. Concernant la situation prévalant en République démocratique du Congo, les deux chefs d’Etat ont réaffirmé l’engagement en faveur du processus de Naïrobi mené par la CEA et ont souligné la nécessité d’une mise en œuvre rapide et complémentaire du processus de Luanda. Ceci pour éviter que ce qui se passe malheureusement en RDC ne se propage dans les Etats membres voisins, le Burundi et le Rwanda étant essentiellement concernés. Ne dit-on pas que quand ta maison brûle, celle de ton voisin ne peut en aucun cas être épargnée ? La tournée sous-régionale du président du Soudan du sud s’inscrivait dans le contexte d’une mission préventive et curative.
Les deux chefs d’Etat ne pouvaient se séparer sans parler des relations entre le Burundi et le Rwanda qui ne sont plus ce qu’elles étaient, le groupe terroriste Red-Tabara opérant à partir du sol rwandais continuant d’endeuiller notre pays. Après Gatumba, c’est Gihanga à l’Ouest du pays qui, dans la soirée de dimanche dernier, a été victime d’une attaque terroriste qui a fait des morts et des blessés. Les deux hautes personnalités ont vivement conseillé un dialogue bilatéral constructif entre les deux Etats voisins partageant presque une même culture ayant connu un même passé colonial. Homme d’Etat épris de paix et de justice, le président de la république du Burundi Evariste Ndayishimiye a toujours mis en avant le dialogue qui rapproche les Hommes. Il ne peut en être autrement car sa politique extérieure est guidée par des principes tels que le dialogue, le bon voisinage et la résolution pacifique des conflits. C’est dire que la balle est dans l’autre camp des autorités rwandaises également appelées à autoriser la libre circulation des personnes, des biens et des services entre les deux pays. Ce serait une réponse aux impératifs d’intégration de la CEA.
Louis Kamwenubusa