
« Mon travail est apprécié par plus d’un », s’en réjouit Mme Nizigiyimana
L’autonomisation économique de la femme burundaise constitue un des facteurs de protection, d’épanouissement et du bien-être de la famille. Antoinette Nizigiyimana, 32 ans et mère de deux enfants, habitant le quartier Winterekwa de la mairie de Bujumbura? témoigne les bienfaits du métier de tissage manuel. Bien qu’elle se heurte à certains défis, elle affirme que son métier de tissage contribue énormément au bien-être de la famille et à son développement.
Mme Nizigiyimana réalise des exploits dans son métier de tissage manuel. A voir ses produits, il est difficilement acceptable qu’ils soient réalisées à la main. Des décors de la maison, des serviettes extraordinaires de table, des fleurs à apparence naturelle alors qu’elles sont faites avec corde, résument ses performances. Interrogée à propos, Mme Nizigiyimana dit qu’elle a commencé à s’occuper de ce métier dès le bas âge, quand elle était à l’école primaire. « Ma mère faisait ce métier ; je lui ai demandé de m’aider à apprendre le tissage. Petit à petit, j’ai dépassé le savoir-faire de ma mère», explique-t-elle.
Un métier qui lui tient à cœur et qui contribue au développement de la famille
Antoinette Nizigiyimana trouve que le métier de tissage manuel lui tient à cœur. « J’ai appris beaucoup de métiers mais je me sens beaucoup à l’aise avec ce métier. Dans l’exercice de ce travail,. « j’utilise mes capacités intellectuelles afin d’y apporter des innovations»,. Mme Nizigiyimana raconte qu’elle a interrompu ses études universitaires étant dans la deuxième année, suite aux problèmes familiaux. Elle reste optimiste que grâce à son métier? elle pourra continuer et achever son cursus académique. Selon Nizigiyimana, ses espoirs sont fondés car, elle y trouve des gains même si ça prend du temps. En effet, « Mon travail est apprécié par plus d’un »,signale-t-elle.
Manque de moyens, un parmi les défis
Notre interlocutrice est déçue par certains Burundais qui accordent peu d’importance aux articles produits localement. « Certains clients sous-estiment les efforts fournis en disant que, comme ce sont des produits fabriqués localement, ils doivent être achetés à des prix dérisoires. L’autre défi rencontré est le manque de capital, ce qui fait que Nizigiyimana n’a pas d’adresse physique bien connue. Il y a également la cherté du matériel qui impact sur les prix de ces articles alors que le pouvoir d’achat de la plupart de ses clients est faible.
Pour faire face à tous ces défis, Mme Nizigiyimana demande au gouvernement du Burundi de ne pas se lasser de soutenir ceux qui se battent pour lutter contre le chômage. A tous ceux qui soutiennent le développement des métiers, Mme Nizigiyimana leur demande de lui prêter main forte, pour qu’elle ait de l’adresse physique bien connue. « Je prévois aussi enseigner ce métier à d’autres jeunes hommes et femmes mais aussi il y a des machines que je compte me procurer si j’arrive à avoir des moyens financiers », conclu-t-elle.
Moïse Nkurunziza