Les états généraux du ministère en charge de l’énergie sont prévus au mois de janvier 2024 pour étudier minutieusement les défis observés dans cette institution pour y apporter des solutions. Cela a été recommandé par le président de l’Assemblée nationale du Burundi, Gélase Daniel Ndabirabe lors de la séance plénière qui consistait à analyser le rapport d’audit de la gestion budgétaire de ce ministère pour une période de quatre exercices budgétaires de 2019-2020 à 2022-2023. La plupart des questions adressées au ministre en charge de l’énergie ont concerné principalement les problèmes liés à l’insuffisance de l’eau, de l’électricité et de la pénurie récurrente du carburant. Le montant nécessaire pour pallier les défis en électricité dans la mairie de Bujumbura s’évalue à 260 millions de dollars américains.
Concernant la question de l’insuffisance de l’eau potable dans différents quartiers de la ville de Bujumbura en particulier qui pose problème à la population, le ministre Ibrahim Uwizeye a reconnu ce défi majeur. Selon lui, les installations d’eau potable en place étaient construites en fonction des quartiers à alimenter, mais actuellement la ville de Bujumbura a connu d’extension et les besoins en eau ont aussi augmenté.
Les études ont été faites dans le but de mettre en place d’autres installations de traitement d’eau potable dans le Sud de la capitale économique, mais les moyens financiers nécessaires pour ce grand projet font encore défaut, a-t-il signalé. C’est la raison pour laquelle l’on fait recours au forage et au captage d’eau dans les localités limitrophes de la ville de Bujumbura afin d’appuyer dans la distribution d’eau.
Le taux d’électrification au niveau national s’évalue à 15,3%
En ce qui concerne la production de l’energie électrique, le ministre Uwizeye a signalé que, malgré certains défis, cette dernière est l’un des secteurs qui sont entrain de progresser au regard des barrages hydroélectriques en cours de finalisation dont certains sont déjà fonctionnels. A la question de savoir le taux d’électrification du pays, M. Uwizeye a précisé que ce dernier s’évalue à 15,3%. Il a également signalé que le ministère a conclu un accord avec la société, Virunga Power qui va alimenter en électricité 45 000 ménages dans deux ans. L’objectif est d’atteindre un taux d’électrification d’environ 70% d’ici 2030, a indiqué le ministre Uwizeye. Et de préciser qu’un projet de loi est en cours d’élaboration en vue de libéraliser le secteur de l’énergie en vue de permettre aux opérateurs économiques étrangers de venir investir au Burundi et, par conséquent, contribuer à la résolution des problèmes observés dans ce secteur.
En vue de résoudre les problèmes liés aux coupures répétitives de l’électricité, M. Uwizeye a signalé que, selon une étude faite, la cause est liée aux câbles souterrains usés. Pour pallier ce problème, le budget nécessaire s’élève à 56 millions de dollars américains. Une autre étude menée dans le but de résoudre effectivement le problème observé dans la distribution de l’électricité en mairie de Bujumbura a révélé qu’au moins 260 millions de dollars américains doivent être disponibilisés. « Actuellement, environ 160 millions de dollars américains sont disponibles. D’ici 2024, nous allons débuter avec les moyens déjà disponibles », a-t-il ajouté.
Les députés ont aussi évoqué les inquiétudes sur le fait que la Regideso serait surchargée par la responsabilité lui attribuée de commercialiser le carburant. Sur cela, un nouveau département qui sera uniquement chargé du carburant est en cours de préparation, afin de laisser la Regideso poursuivre ses missions, a signalé M. Uwizeye.
Face aux manquements observés au ministère en charge de l’énergie, le président de l’Assemblée nationale a recommandée d’organiser les états généraux en vue d’étudier minutieusement les défis de cette institution visant à y apporter des changements. Le ministre Uwizeye a accepté la recommandation et a dit que ces états généraux seront organisés juste dans la deuxième tranche du mois de janvier 2024.
Claude Kaikizimana