
Dans le cadre d'évaluer le système des quotas ethniques conformément à l'article 289 de la Constitution, M. Sinzohagera a invité les cadres issus de différents ministères à s’exprimer
Dans le cadre d’évaluer le système des quotas ethniques conformément à l’article 289 de la Constitution de la République, le président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera en compagnie de ses deux Vice-présidents a rencontré, le mercredi 4 octobre 2023 à Bujumbura, les cadres de différents ministères en vue de recueillir leurs points de vue. Des avis divergents ont été donnés et la majorité des participants ont exprimé le désaccord quant à la suppression des quotas ethniques.
Ouvrant la réunion, le président du Sénat a fait savoir que l’article 289 de la Constitution du Burundi prévoit, après cinq ans de sa promulgation, l’évaluation du système des quotas ethniques dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire, s’il est temps ou pas de le supprimer dans la Loi fondamentale.
Sinzohagera a alors invité les cadres issus de différents ministères qui ont participé à la réunion à s’exprimer. Ils ont répondu à la question « Oui ? ou Non ? » avec des explications à l’appui s’il est temps ou non de supprimer le système des quotas ethniques dans la Constitution en rapport avec les trois pouvoirs susmentionnés.
Dans leurs réponses, les participants ont exprimé des avis divergents sur la question leur posée. Une partie des participants a répondu par l’affirmative sur l’élimination des quotas ethniques. Pour eux, la plupart des problèmes qu’a connus le Burundi sont liés à un mauvais leadership et à l’égoïsme. Ils ont par après indiqué qu’il faut plutôt privilégier le mérite et la compétence lors de l’octroi des postes sans la considération ethnique.
« Que l’article 289 reste intact et respecté »
Par contre, une grande partie des participants a tapé du poing sur table arguant qu’il n’est pas encore temps de supprimer le système des quotas ethniques dans les pouvoirs précités. Ils souhaitent plutôt que l’article 289 reste intact et respecté car, à travers ce dernier, chaque ethnie se voit représentée. Leur désaccord est motivé par le passé du Burundi où il y a eu la discrimination fondée sur les considérations ethniques dans différents domaines de la vie du pays.
Privilégier le mérite et la compétence
Selon toujours ces participants, il faut d’abord des préalables, des analyses approfondies pour voir si une fois cet article est supprimé, on ne se retrouvera pas dans la même situation de discrimination de telle ou telle ethnie dans ces pouvoirs. Car, ont-ils souligné, le système des quotas ethniques a été considéré comme une garantie ethnique en ce qui est de la bonne gestion de la gouvernance notamment le partage du pouvoir. Et de rappeler que beaucoup d’efforts ont été fournis pour arriver à ce niveau. Pourtant, ils soutiennent la considération du mérite et de la compétence dans l’octroi des postes dans chaque catégorie ethnique au lieu de donner des postes aux gens incompétents sur base de leur ethnie.
Le président du Sénat a précisé que la collecte des avis auprès de différentes catégories de la population et des institutions se poursuit. Après, la décision conséquente sera prise sur base des points de vue recueillis. Il a par la suite invité les cadres des ministères d’échanger avec leurs subalternes dans leurs services en vue de recueillir leurs avis relatifs à l’article 289.
Claude Hakizimana