
Vijaya Souri : « Les Etats membres en particulier sont encouragés à fournir des efforts pour créer les conditions permettant aux diasporas de contribuer pleinement au développement durable, comme le souligne l’objectif 19 du Pacte mondiale pour les migrations sûres, ordonnées et régulières ».( Photo Moïse Nkurunziza)
Le Burundi vient de célébrer à Gitega, la capitale politique, la septième semaine de la diaspora burundaise. Pour la chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burundi, Vijaya Souri les migrants contribuent énormément au développement des pays. L’une des contributions est le transfert des fonds estimé à 1,6% du produit intérieur du Burundi (PIB).
« Comme vous le savez, les migrants contribuent régulièrement au développement de leurs pays à travers les transferts de fonds (estimés par la Banque mondiale à 48 millions de dollars par an pour le Burundi soit environ 1,6% du PIB), les transferts des compétences ainsi qu’à travers les différents investissements productifs que les membres de la diaspora effectuent dans leurs pays d’origine », a laissé entendre Vijaya Souri.
Elle a toutefois regretté que les initiatives de développement représentent seulement 15% des fonds transférés. La majorité couvre essentiellement les dépenses courantes des ménages. « Les Etats membres en particulier sont encouragés à fournir des efforts pour créer les conditions permettant aux diasporas de contribuer pleinement au développement durable, comme le souligne l’objectif 19 du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières ».
Et d’ajouter que le nombre de migrants internationaux, selon le dernier rapport de l’état de la migration dans le monde de l’OIM, est estimé à 281 millions de personnes. Parmi eux, on compte 169 millions de travailleurs migrants internationaux. « Ces données ont aussi montré que la migration n’est pas un phénomène uniforme dans le monde, mais qu’elle dépend des facteurs économiques, géographiques, démographiques et autres, qui produisent des schémas migratoires distincts ».
Le lien entre la migration et le développement
Mme Vijaya a aussi indiqué que de nombreuses études ont démontré le lien entre la migration et le développement. Ces mêmes études ont également démontré des opportunités que la migration offre autant dans les pays de destination que dans le pays d’origine. « Il est donc essentiel de comprendre les besoins des migrants, leurs motivations, leurs attentes ainsi que les obstacles auxquels ils font face lorsqu’ils souhaitent s’engager dans des initiatives de développement ».
Mme Vijaya a salué la bonne collaboration entre l’OIM et le gouvernement du Burundi. « Dans ses interventions au Burundi, l’OIM travaille étroitement avec les autorités nationales afin d’optimiser les avantages de la migration dans le processus du développement ».
Mme Vijaya a aussi indiqué que l’OIM, comme à l’accoutumée, va travailler main dans la main avec les autorités burundaises en initiant des projets qui contribuent à la réduction du chômage des jeunes. Pour réussir ce pari, l’OIM compte associer la diaspora et d’autres acteurs du secteur privé dont le Paeej (Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes) et l’Abej (Agence burundaise pour l’Emploi des jeunes). L’objectif est de faciliter l’insertion socioéconomique des jeunes à travers l’entreprenariat et les stages de premier emploi.
Moïse Nkurunziza