
Les chrétiens burundais sont appelés à être des missionnaire partout, au travail, à la maison, en famille, etc., ce qui permettra d’honorer le sacrifice des illustres évangélisateurs des premiers moments (Photo Amédée Habimana)
Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a pris part aux cérémonies marquant la clôture du jubilé de 125 ans d’évangélisation du Burundi qui se sont déroulées au Sanctuaire marial de Mugera dans l’Archidiocèse de Gitega. Au cours d’une messe célébrée par l’archevêque de Kigali, Cardinal Antoine Kabanda entouré de tous les Evêques du Burundi, le président Ndayishimiye a fait observer que les premiers missionnaires sont venus de l’occident, mais qu’actuellement, « cet occident tente de nous imposer des antivaleurs humaines telles que l’homosexualité, l’interruption volontaire de grossesse, le libertinage, etc. ».
Dans son discours, le président de la République, Evariste Ndayishimiye a rappelé que les Burundais étaient fondamentalement religieux longtemps avant l’évangélisation. Il a donné l’exemple des noms que les Burundais donnaient à leurs enfants, les discours à certaines occasions et le culte de « Kubandwa » où ils savaient qu’ils ne peuvent pas accéder à Dieu eux-mêmes, d’où le recours à l’intermédiaire (Kiranga).
Revenant sur l’historique de la montagne Mugera, Evariste Ndayishimiye a fait savoir que cet endroit est sacré et a toujours été hautement symbolique depuis le roi Ntare Rugamba qui est venu s’y installer. Il a rappelé que le Premier ministre Louis Rwagasore est venu remettre à Dieu les Burundais à Mugera et a même demandé à l’Eglise catholique de célébrer cette action au niveau national le 15 Août de chaque année, date qui correspond à la Fête de l’Assomption.
M.Ndayishimiye a laissé entendre que les premiers missionnaires sont venus annoncer la bonne nouvelle, à savoir la parole de Dieu, mais sont également venus avec les colonisateurs qui ont par la suite semé les divisions ethniques au Burundi. Ce qui a fait que, jusqu’à maintenant, les séquelles ne sont pas encore disparues. D’où l’Eglise catholique est appelée à avancer main dans la main avec le gouvernement du Burundi dans le but de réconcilier les Burundais. Mais, comme le vrai défi des Burundais est la pauvreté, le chef de l’Etat a appelé les responsables des paroisses d’être de véritables modèles dans le développement communautaire. Ce qui contribuerait vraiment à la réconciliation effective des Burundais.
« Les chrétiens ne doivent pas perdre de vue les valeurs humaines »
Le président Ndayishimiye a fait observer qu’actuellement, le monde est en train de connaître des bouleversements des valeurs humaines. Il a donné l’exemple de l’homosexualité et les pratiques sexuelles irresponsables, l’interruption volontaire des grossesses, l’euthanasie, etc. « Les Burundais, surtout les chrétiens, ne doivent pas perdre de vue les valeurs humaines qui ont toujours caractérisé nos ancêtres et qui ont fait d’eux des hommes et femmes respectant le Dieu Tout puissant longtemps même avant l’évangélisation », a-t-il dit.
Durant ces 125 ans, le président Ndayishimiye a remercié l’Eglise catholique pour le développement socio-économique du Burundi. Il a témoigné que nul n’est censé ignorer que pour le niveau socio-économique du pays, l’Eglise catholique y est pour quelque chose de très important.
D’une manière particulière, le chef de l’Etat a remercié vivement le Nonce apostolique au Burundi en la personne de Mgr Dieudonné Datonou qui s’implique activement depuis qu’il est au pays pour que le gouvernement du Burundi et l’Eglise catholique entretiennent d’excellentes relations.
Il a, en outre, annoncé que le Pape François vient d’autoriser la construction d’une Basilique à Mugera et lui a remercié au nom du peuple burundais en général et des chrétiens catholiques en particulier. Cette basilique ne viendra que pour renforcer Mugera, l’endroit sacré au Burundi depuis belle lurette.
La famille au centre de la pastorale
Dans son homélie, Mgr Bonaventure Nahimana, archevêque de Gitega et président de la Conférence épiscopale du Burundi, est revenu sur le thème de ce jubilé. Ce dernier a consacré sa plus grande partie sur le renforcement de la famille, une base de toute la société. Pour lui, renforcer la famille en valeurs humaines universellement reconnues contribuera à l’édification de la société burundaise.
Pour Mgr Nahimana, l’Eglise catholique au Burundi reconnaît à juste titre le sacrifice des premiers missionnaires venus annoncer la bonne nouvelle au Burundi. Il a tout de même appelé les chrétiens burundais à être de missionnaires partout, au travail, à la maison, en famille, etc. Ce qui permettra d’honorer le sacrifice de ces illustres évangélisateurs des premiers moments.
Les cérémonies marquant la clôture de ce jubilé ont vu la participation du chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye, le vice-président de la République, Prosper Bazombanza, le Premier ministre, Gervais Ndirakobuca, les parlementaires, les membres du gouvernement et d’autres hauts cadres de l’Etat. Du côté religieux, il faut signaler la présence du Cardinal Antoine Kabanda, archevêque de Kigali qui a présidé la messe de clôture, le Nonce apostolique au Burundi Mgr Dieudonné Datonou, les évêques des diocèses du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Rwanda, etc. La messe a été clôturée par la bénédiction papale et l’indulgence plénière aux Burundais.
Amédée Habimana