
Le Burundi a déjà franchi une étape non négligeable dans le système de facturation électronique (PhotoTharcisse Sibonkomezi)
Sous le thème « Le fonctionnement du système TVA burundais », l’Ecole doctorale de l’université du Burundi, a organisé, en collaboration avec l’ambassade de France au Burundi, un atelier d’échange entre les experts en fiscalité, le jeudi 3 août 2023, à Bujumbura. Cet atelier a été rehaussé par la présence de Sébastien Manirakiza, directeur adjoint de l’Ecole doctorale de l’université du Burundi.
Dans son discours d’ouverture, M. Manirakiza a fait savoir que cette activité répond à l’une des missions de l’Ecole doctorale de l’université du Burundi qui est de contribuer à la formation des ressources humaines compétentes dans les domaines prioritaires des objectifs de développement durable au Burundi et ailleurs. Selon lui, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un thème de fiscalité qui nécessite une mise à jour des connaissances permanentes, car elle est amenée à être actualisée très régulièrement. Les contributions tant attendues de cet atelier permettront donc de rapprocher davantage les Burundais de l’atteinte des objectifs de développement durable.
Le Burundi atteint une étape non négligeable
Théodeste Buyayo, une doctorante en droit fiscal à l’université du Burundi et à l’université de Liège en Belgique, qui a présenté son étude sur la facturation électronique au Burundi a, quant à elle, indiqué que le Burundi a déjà franchi une étape non négligeable en rapport avec le système de facturation électronique. Elle a rappelé que les pays de l’Afrique de l’Est se sont convenus pour mettre en place un système moderne de facturation électronique. Au Burundi, ce système a commencé à être fonctionnel au cours de cette année 2023 et a débuté par les grands commerçants, avec un objectif de parvenir à tous les autres commerçants. Selon elle, ce système présente plusieurs avantages, non seulement, pour l’Etat mais aussi pour le contribuable. Il s’agit d’un système qui permet à l’administration fiscale de lutter contre les fraudes, d’avoir des informations en rapport avec les transactions commerciales se faisant dans tout le pays en temps réel et de constater la TVA enregistrée par le commerçant à chaque achat. Quant au contribuable, le système de facturation électronique lui permet d’identifier la manière dont se fait ses transactions commerciales sans toutefois se rendre sur le terrain. Et d’ajouter que le système de facturation électronique permettra de rendre le système efficace et efficient.
Quelques imperfections subsistent
Claver Haragirimana, un expert comptable et fiscaliste qui a aussi présenté son étude en rapport avec la TVA au Burundi, a signalé qu’il subsiste des imperfections dans le système de fonctionnement de la TVA au Burundi. Selon lui, ces imperfections sont à deux niveaux. D’une part, l’administration fiscale burundaise manque de service spécialisé dans la surveillance de la collecte de la TVA, ce qui cause des crédits de TVA au Burundi. A cet effet, il faudrait qu’il y ait des unités spécialisées dans la surveillance de la collecte de la TVA ou des brigades TVA. D’autre part, il s’observe des lacunes liées à la méconnaissance du mode de fonctionnement de la TVA chez les contribuables. Il faudrait donc selon lui, des séances sensibilisation à l’endroit des commerçants. La TVA est une taxe neutre qui, normalement, ne peut pas avoir une influence quelconque sur le prix et ne peut donc pas entraver les transactions commerciales comme l’ancienne taxe sur les transactions qui n’est plus applicable au Burundi.
Tharcisse Sibonkomezi