
Mme Aïsha invite les filles consommatrices de drogues à s'adresser aux centres d'encadrement pour plus de conseils
« Même s’il est difficile d’abandonner définitivement la consommation de drogues, il est possible d’arrêter. Les enfants nés des parents usagers de drogues subissent des conséquences négatives à court et à long terme, allant des problèmes médicaux à des difficultés sociales, psychologiques et comportementales ». Ce sont les propos d’Aïsha Ismail, une ancienne consommatrice de drogues, lors d’un entretien accordé dernièrement au Quotidien Le Renouveau du Burundi.
Aisha Ismail a signalé qu’elle a commencé à consommer diverses substances en 2003. Au départ, elle consommait du tabac, du chanvre, etc. Elle a dit qu’après une certaine période, elle a connu d’autres substances à savoir, la cocaïne, l’héroïne, le diazépam, le booster, etc. «Les raisons qui m’ont poussée à consommer toutes ces substances sont multiples. Il s’agit, entre autres, de la dépression, la fréquentation des amies consommatrices de drogues, etc.», raconte Mme Ismail.
Selon elle, la consommation des drogues provoque pas mal de conséquences négatives pouvant même conduire à la mort. Elle signale que le consommateur de drogues est exposé à différentes sortes de maladies attaquant le pancréas, l’estomac, des maladies comme la toxoplasmose et l’anémie. Mme Ismail a fait savoir qu’en cas d’usage répétitif de ces substances, cela peut entrainer plusieurs conséquences, entre autres, la baisse de vigilance et de concentration, la dépression, l’hypertension artérielle, le cancer, etc. « La consommation des substances psycho actives présente des risques pour la santé et la sécurité des usagers » a-t-elle signalé.
Rejet familial, exclusions scolaires
Notre interlocutrice ajoute que les enfants nés des parents consommateurs usagers de drogues subissent des conséquences négatives à court et à long terme, allant de problèmes médicaux à des difficultés sociales, psychologiques et comportementales.
Aïsha Ismail précise qu’en plus de ces inconvénients, les usagers de substances toxiques et tout particulièrement de drogues font des pratiques qui restent largement stigmatisées socialement et une fois démasqués, cela peut déboucher sur des contre-réactions sociales pouvant aller du rejet familial à des exclusions scolaires ou à des sanctions pénales. « Les membres de ma famille n’ont pas pu tolérer ce mauvais comportement, ce qui m’a conduit à quitter ma famille pour vivre avec mes amis ou passer des nuits dans la rue », a-t-elle témoigné.
Après avoir pris conscience des risques associés à la consommation de drogues, Mme Ismail a pris la décision d’abandonner définitivement ce mauvais comportement en 2013. Mais, elle a précisé qu’elle a besoin d’un emploi comme occupation.
Elle a invité les autres jeunes, surtout les filles à s’habituer à dire non et à éviter des mauvais compagnons pouvant les entrainer dans la consommation des substances illicites. Elle a interpellé les filles consommatrices de drogues à s’adresser aux centres d’encadrement pour avoir plus de conseils.
Alexandre Niyonzima