En visite au Burundi, le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en collaboration avec l’ambassadeur de l’union Européenne (UE) au Burundi, Claude Bochu, a animé le jeudi 9 février 2023, une conférence de presse sur l’état des lieux et le processus de rapatriement des réfugiés dans les pays de la région des Grands lacs. Une somme de quarante millions de dollars américains a été engagée par l’UE pour appuyer le Burundi dans ce processus.
«Les activités du HCR au Burundi, consistent en l’appui aux réfugiés burundais qui retournent dans le pays ainsi qu’à l’appui au gouvernement burundais qui accueille les réfugiés depuis les autres pays voisins notamment ceux de la République démocratique du Congo », a rappelé Fillipo Grandi. Ce dernier a indiqué que la récente opération de rapatriement qui a été effectuée au sein des pays des Grands lacs a pu aider plus de deux cent milles citoyens burundais à rentrer au pays en provenance de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Rwanda, du Kenya, de la RDC et d’autres pays africains. C’est une opération qui s’est relativement bien déroulée.
Il a ajouté que cette visite de deux jours au Burundi avait comme objectif d’interpeller le gouvernement burundais à inclure les rapatriés dans les différents programmes nationaux de développement. « Pour ce qui est de la réintégration, il faut donner une assistance qui couvre toute la communauté y compris celle d’accueil », a-t-il précisé. Au moment où le Burundi en soi héberge plus de quantre-vingt-dix mille refugiés congolais installés dans cinq camps, M. Grandi a informé que le HCR en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers doit faire tout son possible pour appuyer la communauté d’accueil en vue de faciliter la réintégration de ces réfugiés.
« Mais, comme la crise n’a pas encore pris fin en RDC, il faut que les pays voisins se préparent pour chaque fois que de besoin, accueillir d’autres réfugiés car, la situation socio sécuritaire qui fait l’objet des déplacements, n’a pas encore été maitrisée», a mentionné M. Grandi, tout en saluant la générosité manifestée par le Burundi malgré ses multiples défis. M. Grandi a profité de l’occasion pour demander aux autres bailleurs de fonds de prendre pour modèle à l’UE dans le cadre d’appuyer le gouvernement du Burundi, qui a accepté d’ouvrir ses frontières en vue d’accueillir ces réfugiés en provenance de la RDC.
Apporter des solutions durables pour les réfugiés et les rapatriés burundais
« Au Burundi, au niveau opérationnel, l’action de l’UE était portée jusque récemment par Echo, son Office humanitaire qui assure encore maintenant un rôle central de coordination dans la coopération humanitaire de l’UE avec le HCR. Echo contribue à répondre aux besoins humanitaires des réfugiés dans la région des Grands Lacs, et en particulier ceux des réfugiés burundais dans leurs pays d’asile tout en contribuant au processus de rapatriement », a souligné Claude Bochu, ambassadeur de l’UE au Burundi. Depuis 2020, poursuit ambassadeur Bochu, le Burundi a bénéficié de fonds du Fonds fiduciaire de l’UE pour la migration visant à soutenir la mise en œuvre du Cadre global d’intervention pour les réfugiés (CRRF) dans la région des Grands lacs.
« Suivant l’approche régionale du HCR et d’Echo pour la gestion des déplacements forcés, l’UE a intensifié son action avec la mobilisation de fonds régionaux. Et un montant de quarante millions d’euros a été engagé pour apporter des solutions», a-t-il précisé.
L’UE reste engagée aux côtés des autorités burundaises
Depuis l’appel au retour des réfugiés lancé par le Chef de l’Etat en 2020, M. Bochu a informé que 118 100 Burundais ont regagné leur pays. « Ces retours sont le signe positif d’une amélioration de la situation politique et sécuritaire dans le pays », a affirmé M. Bochu. En matière de retour et de réintégration des réfugiés burundais, il a mentionné que l’UE soutient les conclusions de la table ronde de haut niveau organisée par le HCR et le gouvernement du Burundi, pour appeler au renforcement de la coordination ministérielle sur la réintégration afin de répondre plus efficacement aux besoins des rapatriés et de leurs communautés hôtes. Ambassadeur Bochu a réitéré l’engagement de l’UE aux côtés des autorités burundaises et des partenaires au développement dans la recherche de solutions durables pour les réfugiés installés au Burundi dans le respect bien entendu des conventions internationales auxquelles le Burundi a souscrit.
Avit Ndayiragije