Les femmes couturières réunies au sein des associations se disent satisfaites non seulement des progrès enregistrés par ses dernières mais également du pas déjà franchi par chacune de ses membres en matière d’auto développement. Elles invitent les autres à leur emboîter le pas pour travailler en associations tout en signalant qu’ensemble, tout est possible.
Les femmes couturières exerçant leur métier à l’Avenue de la mission au Centre ville de Bujumbura ont jugé bon de se regrouper en associations car, l’union fait la force. Josette Nkurunziza indique qu’elle est membre de l’association «Twibanire » il y a de cela 3 ans. Celle-ci réunit les femmes couturières. Elle précise que cette association est d’une importance capitale pour leurs membres. « Chacune doit cotiser une certaine somme par mois. Le fonds obtenu est octroyé à chaque membre qui a un projet à réaliser. Ce dernier doit rembourser avec intérêt à l’échéance convenue. Et en cas de non respect du délai convenu, il doit payer une amende », a dit Mme Nkurunziza avant d’ajouter que le gain réalisé est orienté dans l’exécution des projets pouvant générer d’autres bénéfices pour la survie de leur famille. Elle a ajouté également que les membres de l’association s’entraident. En plus de la cotisation mensuelle, notre interlocutrice a signalé qu’une caisse sociale est prévue pour assister les cas sociaux. Il en est de même pour les événements heureux.
Mme Nkurunziza se dit satisfaite non seulement du progrès enregistrés par leur association mais également du pas déjà franchi en matière d’auto développement.
Le rendement est appréciable
Evelyne Nzeyimana, membre de ladite association depuis 3 ans, indique qu’en cas d’empêchement, de maladie ou d’absence au lieu de travail pour un autre motif, on peut bénéficier d’une aide de la part des membres de l’association. Il en est de même lors des jours de fête quand les couturiers ont beaucoup de commandes. Dans ce cas, puisqu’on travaille en association, on fait recours aux autres membres de l’association pour honorer les engagements et ne pas perdre la confiance des clients. Mme Nzeyimana a fait remarquer que le fait de travailler en associations donne des meilleurs rendements. Lorsqu’Evelyne Nzeyimana a commencé ce métier, elle avait une seule machine à coudre. Mais depuis son adhésion à l’association, elle a déjà acheté deux autres machines. Elle a signalé qu’elle peut mettre une machine sous location ce qui lui permet de gagner plus d’argent. S’il arrive qu’un membre de l’association ne soit pas en bons termes avec les autres, notre interlocutrice a fait savoir qu’on essaie de la conseiller pour éviter la mésentente ou la dissolution de l’association. Elle se réjouit également du pas qu’elle a déjà franchi en matière d’auto développement grâce à cette association.
Echange d’expériences
Diane Ndayikengurukiye est, quant à elle, membre de l’association dénommée « Twitezimbere » depuis 11 ans. Elle indique que quand on travaille en associations, il y a échange d’expériences. « Dans notre métier, il y a ceux ou celles qui sont plus expérimentés que les autres. Ces derniers forment donc les moins expérimentés, ce qui leur permet d’améliorer leurs connaissances dans le métier », a-t-elle expliqué. Mais elle regrette qu’actuellement suite à la pauvreté, ce métier n’est pas rentable comme avant. Malgré cela, ce métier lui permet d’assurer toujours la survie de sa famille et elle a déjà acheté une parcelle grâce à cette association.
Mme Ndayikengurukiye a fait savoir que quand on travaille en associations, c’est facile d’accéder aux microcrédits et le remboursement devient facile quand on est en train de réaliser un projet ou un travail qui génère des intérêts. Notre interlocutrice a fait savoir que les défis ne manquent pas dans tout travail. «Il arrive qu’on ait beaucoup de commandes et qu’en cousant un habit, le tissus soit endommagé par un membre de l’association par exemple, dans ce cas, on est obligé de le payer pour garder toujours la confiance des clients », a-t-elle dit.
Développer le pays
Nos interlocutrices ont conclu en invitant les autres à leur emboiter le pas pour travailler en association. Elles regrettent qu’il y a encore des femmes qui restent les bras croisés en attendant le tout de leur maris alors qu’elles sont aussi capables de travailler pour faire vivre leur famille et contribuer au développement du pays.
Emelyne Iradukunda