Les groupements financiers communautaires (GFC) sont reconnus comme étant l’une des quatre catégories des institutions de microfinance (IMF) visée essentiellement à prendre en compte les bonnes initiatives des groupements des personnes qui se donnaient informellement de l’argent pour l’entraide mutuel. Leurs activités se limitent uniquement à la collecte des cotisations de leurs membres et à l’octroi des crédits selon l’approche convenue. Tels sont les propos du directeur de la supervision et de la stabilité financière et de l’inclusion financière à la BRB, Dr Prosper Ngendanganya.
Dr Prosper Ngendanganya a fait savoir dans un communiqué, que cette catégorie des GFC a été créée pour permettre aux petites associations villageoises en groupements formels ou informels, connus notamment sous le nom des tontines ayant déjà une culture d’épargne et de crédit, de bénéficier d’un encadrement visant une éventuelle évolution vers une autre catégorie de microfinance. Les GFC sont fondés pour faire de petites cotisations et se prêter de petits crédits sur base de la capacité financière des membres et selon l’approche convenue entre eux.
Certaines mesures ont été prises à l’endroit de ces GFC
Dr Prosper Ngendanganya a signalé qu’à ce jour, 46 GFC se sont faits enregistrés à la BRB et 15 sont en cours d’enregistrement. Toutefois, il a été remarqué que la population en général, et les GFC en particulier confondent les activités des GFC de celles des autres catégories d’institution de microfinance. Au regard du risque derrière l’intermédiation financière informelle pratiquée par certains GFC et conformément aux échanges qui ont été réalisés avec les représentants des GFC, la banque centrale voudrait porter à la connaissance du public en général et des GFC en particulier ce qui suit: « L’ouverture des agences et des guichets, l’ouverture des comptes, la collecte des dépôts du public, la domiciliation du salaire et l’octroi des crédits au public ne sont pas autorisés aux GFC. Seule la collecte des cotisations des membres pour s’octroyer mutuellement des crédits est autorisée », a indiqué Dr Ngendanganya.
Dr Ngendanganya a poursuivi en précisant que pour le GFC dont le niveau d’activité est avancé, ils sont instruits de prendre toutes les dispositions nécessaires pour muter vers une autre catégorie de microfinance de leur choix. Tous les GFC doivent transmettre endéans un mois à compter du 14 juillet 2022 un document récapitulant les actions à mener allant dans le sens de corriger les erreurs déjà commises et respecter scrupuleusement les réglementations en vigueur, accompagné d’un calendrier de leur mise en œuvre. Tous les GFC doivent transmettre pour chaque exercice un rapport financier suivant le format de reporting qui sera communiqué incessamment par la BRB.
La population est invitée à faire recours aux institutions agréées pour les demandes de crédits
Dr Ngendanganya a insisté qu’une mise en garde est formulée aux GFC qui ne respectent pas la réglementation en vigueur. Les groupements autres que ceux reconnus par la BRB, qui travaillent dans l’informel sous la casquette de GFC, sont recommandés de se faire enregistrer auprès de la Banque centrale sans délai. La population est encouragée à se regrouper en vue de s’entraider financièrement dans le strict respect de la réglementation en vigueur au Burundi », a martelé Dr Ngendanganya.
Pour ce qui est de l’épargne et des demandes de crédit, la population est invitée à ne faire recours qu’aux institutions agréées par la BRB.
Eliane Nduwimana