Les femmes burundaises ne sont pas condamnées à la pauvreté et à la dépendance financière. Elles n’ont pas accès à la terre et sont mises à l’écart dans la gestion de la production. La femme burundaise peut réussir dans tous les domaines. Tels sont les propos de la présidente de l’association Foi en action, Virginie Niyizigama.
Au Burundi, des efforts ont été consentis depuis des décennies pour rehausser l’inclusion financière de la femme. Ainsi, la Constitution et les textes légaux garantissent une place de choix à la femme. « Les barrières socioculturelles jouent un rôle dans l’exclusion de la femme burundaise. Selon la culture burundaise la femme n’a pas accès à la terre. Elle est également mise à l’écart dans la gestion de la production. Elle a du mal à profiter des fruits de la principale activité économique » fait savoir Virginie Niyizigama
Le rapport de l’Isteebu sur l’enquête démographique et de santé, édition 2017 montre que seulement 21% des femmes en union rémunérée décidaient principalement de l’utilisation de l’argent qu’elles gagnaient. Près de trois quarts des femmes en union ayant été rémunérés pour le travail qu’elles ont accompli, soit 74%, disent qu’elles n’avaient pas droit de décider l’utilisation de leurs revenus.
Le changement de mentalités conduirait à des résultats positifs
Avec les barrières socioculturelles, la femme burundaise peine à se tailler la place dans l’agriculture. Plusieurs études ont montré qu’elle n’a droit, ni aux moyens de production, ni à la gestion de la récolte. Pour Virginie Niyizigama, il est impossible pour la femme de s’appuyer sur l’agriculture pour son autonomisation. Cette femme a choisi d’illustrer ses propos en pointant du doigt l’absence de droit à la terre pour les femmes pourtant considérée comme substrat de tout développement. « La femme ne possède de terre ni dans sa famille d’origine ni chez son mari », indique Mme Niyizigama.
Les femmes sont placées sur la ligne de front dans l’exploitation de la terre et dans la production agricole. Les statistiques du recensement général de la population de 2008 révèlent une situation paradoxale. Alors que la population agricole burundaise représentait 90.8% de la population totale, 51.69% de ce groupe de citoyens étaient des femmes. Mme Niyizigama signale que malgré certaines avancées en matière de la participation de la femme au secteur agricole, les défis restent nombreux. La grande question est liée au droit à la succession qui pèse toujours sur la femme.
Eliane Nduwimana