Le jeu de luttes associées connaît son évolution au Burundi. Certes, la participation féminine reste déplorable vu les différents blocages que rencontrent les filles dans leur cursus sportifs. Jeannette Irambona est une jeune fille qui est parvenue à surmonter tous ces blocages et est aujourd’hui passionnée de l’arbitrage du jeu de luttes associées. S’adressant au journal Le Renouveau, elle parle de son évolution dans la carrière d’arbitrage et se réjouit du niveau atteint. Elle parle également de l’état des lieux de la participation féminine au jeu de luttes associées.
Jeannette Irambona est une élève de 17 ans qui étudie au lycée Saint Augustin de Gitaramuka en province de Karusi. Sa passion sportive débute avec son entrée à l’école secondaire et avec l’encouragement du titulaire de sport à l’établissement où elle étudiait. « A mon arrivée en 7è année, j’aimais beaucoup le sport essentiellement le football et le volleyball et j’étais même arbitre de ce dernier», signale Mlle Irambona. Elle poursuit que le jeu de luttes associés est arrivé à son établissement plus tard quand elle arrivait en 9è année. « Sur proposition du titulaire de sport, j’ai dû adhérer à ce nouveau sport. Après un certain temps, j’ai été proposée de m’exercer à l’arbitrage et comme je le faisais pour le volleyball, je n’ai pas hésité », précise-t-elle.
Pour améliorer les connaissances en matière de l’arbitrage du jeu de luttes associées, Mlle Irambona indique qu’elle subit des formations à l’interne et s’est documentée sur Internet en ce qui concerne les techniques de jeu. « C’est en mettant en pratique les théories reçues que j’ai, petit à petit, amélioré jusqu’au niveau d’arbitrer les compétitions organisées par la Fédération burundaise» ; ajoute-t-elle. Très important pour sa carrière, l’arbitre Irambona a reçu du 4 au 10 avril 2022, une formation en arbitrage du jeu de luttes associées de la part d’un expert envoyé par la Fédération internationale. Elle témoigne qu’avec cette formation, elle a considérablement évolué. « J’ai découvert plusieurs trucs d’arbitrage ; je me sens, actuellement, capable d’arbitrer même les compétitions internationales », témoigne-t-elle tout en précisant qu’elle a été choisie parmi les trois premiers performants lors de la pratique faite après la formation. Elle demande aux responsables de la Fédération burundaise de multiplier les compétitions interclubs pour qu’elle trouve souvent des opportunités de s’entraîner.
Un appel aux jeunes filles à oser pratiquer la lutte
La jeune arbitre Irambona apprécie le niveau de l’évolution du jeu de luttes associées au Burundi en général et dans les écoles en particulier. Toutefois, elle déplore la faible participation féminine dans ce jeu. « Me basant sur les compétitions que j’arbitre souvent, j’ai constaté que le taux de participation des filles est très faible. Je demanderais à la Fédération burundaise de privilégier l’équité genre dans la formation des clubs et donner la motivation aux filles lutteuses afin d’inciter les autres à pratiquer la lutte», dit-elle. Aux jeunes filles, elle les appelle à aimer le sport, en général et la lutte, en particulier car, explique-t-elle, en plus d’entretenir la santé, la lutte est aussi un sport olympique qui peut générer des revenus à celui qui la pratique.
Eric Sabumukama