Le sport est une discipline très importante dans la vie du pays en général et pour ses pratiquants en particulier. Il permet le maintien d’une bonne santé et il joue un rôle important dans le développement économique mais aussi peut porter le drapeau national le plus loin possible. Le ministère ayant les sports dans ses attributions est l’acteur principal dans la promotion des sports en collaboration bien avec ses partenaires dont les fédérations sportives et le Comité national olympique (Cno).
La contribution du ministère ayant le sport dans ses attributions est toujours remarquable surtout quand les équipes livrent leurs matchs à l’extérieur du pays. C’est ce ministère qui prend en charge la totalité des besoins. « Pour nous, on plaide chaque fois pour qu’on ait un stade réglementaire. Vous savez que le terrain de Maramvya a été octroyé pour ça par les organes habilités sous la demande du ministère ayant les sports dans ses attributions. Tout simplement, on n’a pas eu des facilités pour pouvoir implanter ce stade avec des normes souhaitées suite au manque de moyens suffisants sinon à partir de 2010, les concepteurs avaient déjà mis sur pied le plan avec toutes les coordonnées nécessaires. Alors, la contribution de tout un chacun sera accueilli à bras ouvert pour pouvoir sortir de cette situation précaire. Nous sommes totalement gênés par cette situation, nous sommes en train de nous donner corps et âmes pour relever ces défis. La fois passée, nous sommes entré en contact avec la mairie et la Fédération de football du Burundi (FFB) pour que nous puissions réhabiliter le stade Intwari afin que la saison suivante, nous puissions abriter des matchs ici» ; a fait savoir Sammuel Niyubahwe, le directeur général des sports dans un entretien qu’il nous a accordé.
Il a ajouté que lors des sorties à l’extérieur du pays, le ministère en charge des sports prend le dossier en main. « Le ministère s’occupe de toutes les procédures pour que l’équipe ait tous les documents nécessaires pour que l’équipe puisse participer facilement dans de différentes compétitions. Il débloque aussi les moyens financiers pour la prise en charge de l’equipe durant tout le séjour. Et dans les conditions normales, il donne aussi l’argent de poche à toute la délégation», a-t-il confirmé en précisant que les relations entre le ministère en charge des sports et les fédérations sont bonnes.
Promotion du sport
Selon Samuel Niyubahwe, la promotion du sport au Burundi n’est pas la tâche du ministère des sports uniquement. C’est la politique nationale du pays. Le Président de République a déjà dit que l’encadrement de la jeunesse commence au niveau collinaire. « Nous avons alors dépêché nos conseillers chargés des sports, de la jeunesse et de la culture dans toutes les provinces. Bientôt, nous allons placer des conseillers chargés des sports, de la jeunesse et de la culture dans toutes les communes voire sur toutes les collines. Tout cela montre que c’est pour promouvoir les sports dans tout le pays. Nous allons continuer de faire tout ce qui nous a été recommandé de faire. Dans les jours à venir, on va voir le fruit parce que le sport sera quelque chose de très considérable dans notre pays », a-t-il déclaré.
Le niveau du sport est satisfaisant
Revenant sur le niveau du sport, le directeur général des sports, a fait savoir que le niveau des sports est élevé dans quelques disciplines mais dans d’autres, il a chuté. « Même s’il y a des athlètes qui sont en train de convaincre sur la scène internationale, le niveau d’athlétisme a chuté. Auparavant, les clubs étaient bien entretenus. Des sociétés comme la Brarudi, les Rubambaziroha, etc. donnaient des sponsors. J’interpelle ces sociétés pour qu’elles viennent sponsoriser les activités sportives. Ça fait partie aussi de leur visibilité», a interpelé M. Niyubahwe.
Le problème financier, un défi majeur
Selon le secrétaire général du Comité national olympique (Cno), Salvator Bigirimana, il y a certaines évolutions au niveau des sports du Burundi. « Nous avons plus d’une vingtaine de fédérations au Burundi. Elles s’organisent mais avec le contexte socio-économique, il s’observe un manque de moyens. Du coup, la représentation du Burundi dans les compétitions internationales ne se fait pas normalement. C’est vrai, il y a des percés mais, il faut travailler de sorte que ceux qui percent y restent. C’est-à-dire que par exemple pour le cas du football, le Burundi s’est déjà qualifié pour aller à la coupe d’Afrique des nations (Can) que ce soit pour les garçons et pour les filles mais, il faut y rester. On voit certaines fédérations qui émergent ; il faut garder la stabilité. Mais, cette stabilité n’y est pas encore parce que le budget alloué au sport n’augmente pas », a indiqué M. Bigirimana.
Des défis à relever
S’exprimant sur le développement du sport au Burundi, le secrétaire général du Cno fait savoir qu’on a tendance à voir les athlètes de haut niveau mais, il ne faut pas oublier les arbitres. « Il y a des arbitres qui officient des compétitions de haut niveau soit en football, au karaté, au Judo, … mais ils ne sont pas encore nombreux. Il faut aussi voir les burundais qui sont dans les instances internationales de prise de décisions. Ils ne sont pas nombreux ; il faut que le nombre des burundais dans ces instances de prise de décisions sur le plan international augmente. Il faut avoir des infrastructures surtout pour les sports de salle. Les entraîneurs n’ont pas de niveau très sollicités ailleurs comme experts et le manque d’infrastructures font que les athlètes ne s’entrainent pas dans de bonnes conditions. Par conséquent, ils ne peuvent pas bien représenter le pays. Donc, il y a encore à faire pour amener le sport à un niveau satisfaisant », a-t-il expliqué.
Une franche collaboration entre le Cno et le ministère
Parlant de la collaboration entre le Cno et le ministère ayant les sports dans ses attributions, Bigirimana a rappelé que le Cno est un organe technique qui n’a pas de budget mais qui gère des programmes. « Dans le contexte de gestion des programmes, on aide des athlètes qui participent dans des compétitions où intervient le Comité international olympique (CIO) et dans la mesure des athlètes qui ont des bourses. Dans l’olympiade qui vient de s’écouler, il y a eu 11 athlètes ; maintenant il y en aura 9 qui seront soutenus dans leur préparation par le Cno. Il y aura aussi d’autres interventions » a fait savoir M. Bigirimana en ajoutant que le Cno accompagne le ministère dans la représentation, dans les compétitions internationales sinon ce dernier est le garant des sports burundais.
En ce qui est des formations techniques, il a indiqué que c’est le Cno qui intervient sauf s’il s’agit des formations organisées par les fédérations internationales directement avec les fédérations correspondantes. « On a au moins quatre stages techniques pour entraineurs chaque année et les cours d’administration pour promouvoir le sport au Burundi. Le Cno prend en charge tous les athlètes boursiers. Il y a une bourse qui leur est versé mensuellement pendant deux ans mais aussi sans oublier quelques honoraires pour les entraineurs parce qu’on ne peut séparer le sportif de son entraineur. Le Cno assure également l’assistance médicale pour ces athlètes et accompagne les athlètes dans des compétitions internationales parce qu’il y a la main du CIO », a-t-il éclairci.
Un impact sensible de la Covid-19 sur les sports burundais
Un impact très sensible et très violent même au Burundi s’est produit à cause de la Covid-19 parce que dit-il, il y a des compétitions qui ont raté parce qu’on ne pouvait pas accéder à ces pays où les compétitions étaient organisées. « Pour les sports d’équipes, il arrivait qu’une partie des sportifs aitent été testés positifs à la Covid-19. Dans ce cas, on ne pouvait pas participer avec toutes les chances pour gagner. Même si on parvenait à participer, les coûts étaient énormes pour les fédérations et pour le Cno. Le gouvernement ne contribuait pas à la prise en charge des frais de Covid-19.
Des perspectives d’avenir du Cno
Dans le même cadre de la collaboration avec le gouvernement via le ministère des sports, Bigirimana fait savoir qu’au niveau des infrastructures, le Cno a construit une salle en commune Mugamba où tous les sports de salle peuvent organiser leurs compétitions. Bigirimana a promis que le Cno va assainir la bonne gouvernance au niveau des fédérations. « Seize fédérations sur 18 ont changé leur statut et l’ont adopté. Pour le développement des athlètes, le Cno compte mettre en place la commission des athlètes au sein des fédérations comme c’est le cas au Cno. Il y aussi l’équilibre genre qu’il faut tenir en compte pour faciliter la participation aux Jeux olympiques de 2024 (50% filles et 50% hommes comme l’exige le CIO), a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’il y a des textes qui régissent la gestion des carrières des athlètes qui vont ailleurs et valent de l’or pour que le pays, les fédérations et leurs clubs d’origine puissent en bénéficier. Il a signalé que des textes réglementant le harcèlement dans le sport sont aussi en train d’être élaborés pour que le milieu sportif soit un milieu où il fait beau vivre, pour que le sport et sportif puissent se développer. « Tout ça combiné, on verra, dans un proche avenir, le Burundi organiser des événements internationaux et ainsi tirer des avantages économiques grâce à la montée du niveau des sportifs parce qu’il ne faut pas organiser pour être le dernier », a-t-il garanti. En guise d’encouragement des athlètes qui ont eu des médailles dans des compétitions internationales, a-t-il conclu, le Cno leur donne des récompenses.
Des stratégies pour développer le football burundais
Selon président de la fédération de football du Burundi (FFB), Alexandre Muyenge, les stratégies pour promouvoir le football burundais sont nombreuses. « Je suis nouvellement élu à la présidence de la FFB mais je faisais partie du comité exécutif. Donc je suis de la boîte depuis 2008. A l’etape où nous sommes pour le moment, je ne veux pas que nous reculions. Le football burundais a connu un niveau supérieur par rapport aux années passées. Je veux alors continuer d’aller de l’avant en privilégiant surtout la jeunesse. La détection des talents des jeunes va beaucoup nous aider à constituer une équipe solide dans l’avenir parce que la jeunesse est la base du développement. Nous n’allons pas nous borner seulement sur le football des jeunes ou le football masculin mais, nous allons aussi nous occuper du football féminin comme l’exige la Fifa ou la Caf mais aussi nous allons sensibiliser les filles et les femmes d’aimer le football. Souvent nous rencontrons beaucoup de problèmes par rapport aux mœurs et coutumes pour nos filles et nos femmes qui, souvent s’éloignent du football soi-disant qu’elles ne peuvent pas facilement trouver des maris mais nous avons déjà commencé à les sensibiliser. Notre équipe féminine vient de se qualifier à la coupe d’Afrique des nations féminine 2022 qui va se dérouler au Maroc au mois de juillet 2022 après éliminé le Djibouti sur un score de 11 buts à 1 (6-0 à l’aller et 5-1 au retour). C’est un grand honneur pour le Burundi et pour le football féminin burundais. Nous espérons que nous allons amener de bons résultats.
Pour le football masculin, M. Muyenge fait savoir que la fédération va essayer de chercher des matchs amicaux pour que l’équipe nationale puisse se mesurer avec les autres pays et ainsi constituer une équipe solide capable de bien représenter le pays dans les compétitions internationales. « Nous avons déjà perdu un match amical contre le Bahrain, mais nous espérons que nous allons faire mieux dans les matchs prochains. Nous avons beaucoup de joueurs qui évoluent à l’extérieur du pays et d’autres qui jouent au niveau local ; ces matchs amicaux constituent une bonne occasion de sélectionner une bonne équipe», a-t-il ajouté.
Une franche collaboration avec le ministère des sports
En ce qui est des relations entre la FFB et le ministère en charge des sports, M. Muyenge a confirmé qu’elles sont bonnes. « Nous travaillons en commun accord avec le ministère parce que nous sommes leurs techniciens. Nous préparons ce qui est à notre niveau et le ministère va exécuter ce que nous leur avons proposé. Je ne me lamente pas de la façon dont nous travaillons avec le ministère. Si nous organisons des compétions à l’intérieur du pays, nous demandons leur soutien parce que nous ne pouvons organiser une compétition sans leur aviser », a indiqué le président de la FFB en lançant un appel vibrant aux fans de patienter suite à la décision de la Caf car tout le monde est préoccupé par cette situation en leur garantissant que d’ici peu de jours, les constructions des stades homologués peuvent commencer.
Suspension des stades burundais par la confédération africaine de football (Caf)
Le président de la Fédération de football du Burundi (FFB), Alexandre Muyenge, indique que la décision de la Caf de suspendre les stades burundais constitue un problème sérieux pour la promotion du football burundais. «Pour les compétitions internationales, nous sommes obligés d’aller jouer à l’extérieur. C’est-à-dire que de faire le match retour mais si c’est un match aller et que c’est nous qui accueillons, nous allons accueillir à l’extérieur du pays parce que nous n’avons pas d’autre choix. Nous n’allons pas non plus dire que nous allons stopper de participer, soi-disant que nous n’avons pas de terrains, ça ne serait pas sportif. Dans ce cas-là, nous envisageons aller jouer en Tanzanie, ou ailleurs par rapport à la situation géographique de l’équipe adverse. Mais, nous avons fait recours à la Caf pour qu’elle nous envoie des experts en infrastructures pour pouvoir réellement inspecter les stades que nous avons. Le stade Ivyizigiro de Rumonge, le stade Ingoma de Gitega et le stade Urukundo de Buye en province de Ngozi et nous espérons qu’à la fin des éliminatoires de la finale de la coupe d’Afrique des nations, ces experts peuvent venir pour des inspections. Ils vont nous orienter comment nous pouvons passer à la perfection de certains stades pour qu’ils puissent remplir les normes requises par la Fifa ou la Caf», a-t-il indiqué.
Olivier Nishirimbere