Le 5 octobre de chaque année, le monde célèbre la journée mondiale de l’enseignant. Pour Gilbert Nyawakira, président du syndicat national de l’enseignement primaire (Synapp), cette journée offre une occasion aux enseignants et partenaires gouvernementaux de revenir sur les conditions de travail qui contribueraient à l’amélioration des performances de l’enseignant.
Selon M. Nyawakira, la Journée mondiale de l’enseignant est connue au Burundi car elle est célébrée au même titre que les enseignants du monde. Il a indiqué que toutes les années, le gouvernement du Burundi à travers le ministère de l’Education nationale et de la recherche scientifique et les représentants syndicaux se mettent ensemble pour célébrer cette journée. Celle-ci est importante. Elle est importante car elle donne une occasion aux enseignants et aux partenaires gouvernementaux de revenir sur les conditions de travail des enseignants surtout en revenant sur leur niveau de formation initiale. C’est une occasion aussi de revenir sur l’amélioration des conditions de travail et d’autres conditions qui contribueraient à l’amélioration des performances de l’enseignant. Il a précisé que l’enseignant a besoin du soutien du gouvernement, de la motivation pour qu’il donne tout son potentiel de développer l’assurance qualité dans les enseignement-apprentissage.
La Journée mondiale de l’enseignant est d’une importance capitale dans la mesure où il s’implique dans la formation de la jeunesse. Même s’il travaille dans des conditions qui ne sont pas nécessairement bonnes, l’enseignant déploie ses efforts pour transmettre les connaissances autant qu’il le peut, renchérit M. Nyawakira. Il a ajouté qu’au Burundi, les enseignants sont à l’œuvre dans les villes comme dans les milieux ruraux. M. Nyawakira dit que l’éducation au Burundi comme ailleurs est le pilier du développement économique. Elle est même le moteur d’autres secteurs de développement social et économique. C’est pourquoi, a-t-il précisé, l’enseignant devrait avoir une considération qui va au-delà des autres fonctionnaires de l’Etat.
Un effectif élevé dans les classes, l’un des défis
M. Nyawakira a indiqué que les enseignants éprouvent beaucoup de difficultés dans leur métier. Il a précisé que l’effectif élevé des élèves dans une même classe est l’un des défis auquel fait face un enseignant. Il a ajouté que dans plusieurs écoles, il existe un nombre d’élèves que l’enseignant à lui seul ne peut satisfaire au niveau de l’apprentissage. Les classes sont surpeuplées et il faut ajouter l’insuffisance notoire des bancs-pupitres ou des supports pédagogiques. Face à cette situation, il est difficile d’atteindre les résultats escomptés. Aussi, il a souligné que quand les conditions ne le permettent pas, l’enseignant peut se retrouver avec une insuffisance de performance qui ne dépend pas nécessairement de lui mais des conditions qui ne sont pas améliorées et ces facteurs influent sur la baisse de la qualité de l’enseignement. Aussi, il sera difficile d’atteindre les attentes de 2030 qui invitent toutes les nations de s’inscrire dans la logique d’un enseignement inclusive et de qualité.
Des avancées significatives s’observent au niveau de rémunération
Le président du Synapp affirme qu’aujourd’hui des avancées significatives s’observent au niveau des rémunérations des enseignants. Car des mesures salutaires ont été prises en faveur des enseignants. Ce sont entre autre les six ans d’ancienneté, une mesure spécifique pour les enseignants, l’âge de la retraite qui est passé de 60 ans à 65 ans, les facilités qui ont été mises en place par rapport à la création d’une fondation pour le logement des enseignants, etc.
A l’occasion de cette journée, M. Nyawakira interpelle le gouvernement à tenir compte de différents défis afin de trouver une solution urgente pour l’atteinte des objectifs de développement durable dans le secteur de l’éducation. Il encourage les enseignants à fournir le meilleur d’eux-mêmes. Cette journée est célébrée dans le contexte de la Covid-19. C’est pourquoi M. Nyawakira invite les enseignants à faire respecter les mesures barrières contre cette pandémie car il y a des mesures qui ne sont pas respectées dans les écoles.
Fidès Ndereyimana