L’Association des industriels du Burundi (AIB) a procédé, le jeudi 26 août 2021, au lancement des activités de la 4e édition du salon industriel qui s’est déroulé du 26 au 28 août 2021, à l’hôtel Source du Nil. Le président de l’AIB, Olivier Suguru a précisé que cette date du 26 août coïncide avec la célébration de 22 ans d’existence de l’AIB. Il a rappelé en outre que c’est une occasion d’offrir aux participants nationaux, régionaux et internationaux des panels thématiques, des rencontres « business to business » entre industriels ainsi que des visites des stands. Les cérémonies d’ouverture ont été rehaussées par la présence du Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni.
Dans son discours de circonstance, le Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni a rappelé que cette journée est une opportunité de faire connaissance les uns les autres, d’apprécier les œuvres de notre créativité et de nouer des partenariats d’affaires importants.
Il a signalé en outre que l’industrialisation au Burundi est un des piliers du développement pour notre pays. Le thème choisi pour cette activité cadre bien avec ce dont le Burundi a besoin pour prospérer économiquement et devenir bientôt un pays émergeant. L’histoire de l’industrie au Burundi est jalonnée d’opportunités ratées dans le domaine des affaires et du développement industriel. L’histoire de l’industrie burundaise commence avant la colonisation européenne avec notamment la métallurgie traditionnelle du fer, la poterie céramique et la vannerie.
Avec l’arrivée du colonisateur, cet élan industriel des Burundais s’est arrêté. Toutes les techniques primitives ont été reléguées à l’artisanat. Les Burundais ont appris à acheter des produits fabriqués non seulement au Burundi, mais aussi en Afrique, en Occident, en Asie et ailleurs. Les métiers et les arts créatifs au Burundi ont été oubliés au profit des produits importés. Dans le domaine de l’agriculture, il a rappelé que les cultures industrielles ont été introduites par les colons suscitant ainsi quelques usines de transformation pour le café, le thé et le coton.
Différents thèmes ont été abordés
Selon le président de l’AIB, Olivier Suguru, cet évènement est marqué par des expositions de différents produits, du savoir-faire technologique, des conférences, d’un panel à haut niveau et d’un dîner d’affaires. Il a souligné ainsi, que contrairement au salon industriel de l’an dernier, celui-ci enregistre des industries en provenance du Kenya et de la Tanzanie, bien que d’autres de la région avaient été invitées.
Ces activités se sont déroulées autour du thème : « Un secteur industriel dynamique et responsable, engagé dans l’accroissement des exportations et la création d’emploi ». Le thème retenu cette année est d’une importance capitale eu égard aux défis rencontrés par nos industries face à leur responsabilité à protéger l’environnement face à la problématique de la promotion des exportations et face aux perspectives de création d’emploi.
Pour essayer de répondre à ce défi, le président de l’AIB, M. Suguru a dit qu’ils ont soumis des thèmes pour discuter dans les débats comme le financement des industries pour l’exportation au Burundi, la mise en place d’un fonds d’investissements industriels, comment améliorer l’employabilité des jeunes dans la valorisation des chaînes de valeur en général et dans le secteur industriel en particulier, des responsabilités socio-économique et environnemental des sociétés à caractère industriel, le commerce international et son développement, la contribution de la ZLECAF(Zone de libre échange continentale africaine) dans le développement de nos industries.
Au terme de ces trois jours, ajoute M. Suguru, des solutions à certains défis seront proposées, mais aussi d’autres ne trouveront pas de réponses comme : le manque de main d’œuvre qualifiée, l’absence de créativité, le défaut de certification de nos produits etc.
Il a lancé un appel vibrant aux autorités du pays pour ,premièrement, une réforme profonde et structurelle du Bureau burundais de normalisation (BBN) pour son harmonisation avec d’autres bureaux de l’EAC à l’instar de l’office burundais des recettes (OBR), rendre opérationnelle et profitable la zone commune spéciale, la vulgarisation et l’appropriation des lois sur la contrefaçon et la propriété industrielle, la création et l’opérationnalisation d’un centre d’excellence de recherche- développement pour contribuer à la problématique inadéquation-formation-emploi.
Création d’une académie industrielle
M. Suguru a ajouté que l’AIB se projette dans un avenir très proche à la création d’une académie industrielle pour pallier au défi du personnel du secteur industriel. Il a demandé, à cet effet, le soutien du gouvernement et leurs partenaires. Et aux industriels du Burundi, il a demandé de travailler ensemble.
Après l’ouverture du salon industriel, le Premier ministre avec les représentants de l’AIB et ses invités ont procédé à l’octroi des certificats aux industries qui se sont distinguées plus que les autres de par leurs activités pour la prospérité de l’industrie en particulier, et du Burundi en général.
Dans les exposés animés durant les trois jours qu’ont duré les activités du salon industriel, les participants se sont convenus que le Burundi regorge de plusieurs atouts. Ils ont cité, entre autres, les atouts touristiques, agricoles (il pleut presque toute l’année), etc. Toutes ces potentialités permettraient des exportations. Les participants ont demandé une mise en place d’un fond d’investissement industriel ainsi que le financement de l’industrie pour la promotion des exportations.
Le représentant pays de Trade Mark East Africa, Christian Nibasumba a félicité la CFCIB à travers l’une des chambres sectorielles à savoir l’AIB pour la promotion du secteur industriel pour échanger sur leurs opportunités, les défis qu’ils rencontrent pour pouvoir soumettre leurs doléances aux décideurs politiques. La Trade Mark East africa a permis la participation de plus de trente entreprises dans cet évènement.
Aline Nshimirimana