
« nous sommes en train de nous heurter à l’effritement de ce personnel, les uns préfèrent rejoindre d’autres secteurs, d’autres partent en retraite pour le moment. C’est un très grand défi », a déploré Louis Kamwenubusa
Le journal Le Renouveau fête ses 46 ans d’existence le 13 avril 2024. A cette occasion, Louis Kamwenubusa, Directeur général des PPB (Publications de presse burundaise) apprécie positivement les réalisations déjà faites par le journal Le Renouveau même si les budgets ne sont pas toujours suffisants.
« Nous apprécions le pas déjà franchi car beaucoup de choses ont été réalisées. Il s’agit d’un quotidien unique au Burundi, et si nous réussissons à sortir le journal régulièrement, ce n’est pas facile mais, c’est quand même faisable ». Propos tenus par Louis Kamwenubusa, directeur général des PPB, lors d’un entretien accordé au journal Le Renouveau.
Si Le Renouveau a accompli sa mission, c’est grâce au professionnalisme des différentes poules de rédaction mais aussi, aux services financier et commercial qui parviennent à tenir le coup malgré des difficultés parce que les budgets ne sont pas toujours suffisants, a-t-il ajouté.
Digitalisation du journal Le Renouveau
Aussi, nos partenaires sont satisfaits, et le journal parvient à sortir et à informer quotidiennement le peuple burundais, et même l’extérieur. Avec par exemple cette année, nous avons déjà pu avoir un partenariat avec le quotidien du peuple chinois. A cet effet, c’est grâce à ce partenariat que nous sommes maintenant lus par à peu près plus de 70 millions de personnes de part le monde qui lisent quotidiennement Le Renouveau du Burundi, d’après toujours M.Kamwenubusa.
En ce qui concerne les résultats déjà atteints avec l’utilisation du numérique, Louis Kamwenubusa a indiqué qu’auparavant, ce journal ne parvenait pas à satisfaire tous ses clients en mettant quotidiennement leurs annonces et publicités sur le journal papier. Mais, avec le Renouveau digital (www. lerenuveau.bi), « nous parvenons aujourd’hui à satisfaire tout le monde mais, nous nous heurtons à certains gens qui ne sont pas habitués à ce genre de publicités en ligne. C’est une question de temps car le gouvernement a un programme très important, et le président de la République y tient beaucoup. Il s’agit de la numérisation du gouvernement, le «.gouvernement,» qui va bientôt commencer ».
Pour notre source, si le Renouveau digital existe déjà, c’est dans cette droite ligne de pouvoir emboîter le pas non seulement au gouvernement, mais aussi, aux partenaires du gouvernement, à la population qui font recours à leurs services.
Les PPB ont décidé d’envoyer des journalistes à l’intérieur du pays. Avec le nouveau découpage administratif, chaque province devra au moins avoir deux journalistes du Le Renouveau et Ubumwe. « Nous devons être présents à l’intérieur du pays, et l’administration locale doit nous voir à côté d’elle pour faire connaître ce qu’elle est en train de faire pour l’intérêt de la population », a précisé le directeur général des PPB.
Le personnel, le matériel et les formations, principaux défis
Les défis ne manquent pas car ce journal a besoin d’un personnel assez important, non seulement assez imposant en termes d’effectif, mais aussi, d’un personnel compétent. Pour cela, « nous sommes en train de nous heurter à l’effritement de ce personnel, les uns préfèrent rejoindre d’autres secteurs, d’autres partent en retraite pour le moment. C’est un très grand défi », a déploré Louis Kamwenubusa.
L’autre défi est lié aux formations qui n’existent pas. Pour y faire face, M.Kamwenubusa a fait savoir que les PPB sont en train de s’organiser en collaboration avec le cabinet du ministre en charge de la communication pour former des poules de journalistes compétents qui peuvent former les autres. « Au niveau de notre journal, ce genre de formateurs existent et vont se joindre aux autres. C’est un défi pour tous les médias du Burundi car nous constatons un niveau bas, un personnel qui n’est pas stable. Pour cela, nous lançons un appel au gouvernement d’accepter un recrutement du personnel car nous y voyons un problème qui risque de freiner certaines de nos activités mais c’est dans un bref délai ».
«L’autre problème concerne les moyens matériels. A l’ère du numérique, on ne peut pas dire qu’on a un journal à la hauteur de ses prestations si on n’a pas de machines modernes, d’imprimerie. Il y a beaucoup d’argent que nous produisons mais, cet argent est géré au niveau du ministère en charge des finances. Ce n’est pas du tout mauvais, mais, il faudrait qu’en retour, nous ayons tout le matériel nécessaire pour pouvoir fonctionner. «Nous pouvons y arriver avec la nouvelle loi de la budgétisation mise en place par le gouvernement à partir du 1er septembre prochain», dit Kamwenubusa.
En ce qui concerne le PTBA (Plan de travail et budget annuel),M.Kamwenubusa a indiqué que ce n’est pas un problème particulier pour les PPB, que c’est plutôt une solution dans la mesure où on ne fait pas ce qu’on n’a pas prévu, et on ne prévoit pas ce qu’on ne fera pas. « Ce n’est pas un problème en tant que tel, c’est une nouvelle manière de travailler et nous devons nous adapter à ce processus qui facilite la tâche. Mais, nous nous heurtons au manque de techniciens qui doivent mettre en œuvre ce PTBA car le service financier doit s’adapter aux nouvelles méthodes de gestion ».
Contribuer à avancer la Vision du Burundi
Le journal Le Renouveau doit produire des informations qui doivent refléter les réalités sur terrain. Ainsi, nous voudrions que dès l’année prochaine, nous ayons d’autres partenaires pour que les informations puissent être vues et lues à travers le monde entier comme nous le voyons dans d’autres grands journaux du monde, d’après notre interlocuteur.
Avec la Vision du Burundi, pays émergent en 2040, et pays développé en 2060, nous devons absolument faire connaître ce programme de développement proposé par le chef de l’Etat. «Aussi, avec un journal à la hauteur et des moyens suffisants, nous pouvons contribuer à avancer cette Vision du Burundi,» a conclu Louis Kamwenubusa.
Yvette Irambona