A l’occasion du 20e anniversaire du parti CNDD -FDD au pouvoir depuis 2005, la rédaction du journal « Le Renouveau du Burundi » a interviewé la présidente du Forum des femmes, Emérence Bucumi sur les réalisations de ce parti. Selon elle, le parti de l’aigle a accompli des progrès notables pour valoriser la femme burundaise tant sur le plan politique, juridique, économique, social que culturel.

Le Renouveau: (LR) Quelle est votre appréciation à propos des réalisations du parti CNDD-FDD depuis 2005?
Emérence Bucumi (E.B): Les 20 dernières années au pouvoir du parti CNDD-FDD ont été marquées par des transformations remarquables dans plusieurs secteurs de la vie du pays. L’arrivée du parti CNDD FDD, depuis 2005, symbolise le retour à la paix et la sécurité après un demi-siècle de massacres et fuites. Son arrivée est comme si le soleil venait d’anéantir les ténèbres. Le Burundi est né de nouveau.
(LR): Quelles sont les progrès accomplis en matière politique et juridique pour valoriser la femme burundaise ?
(E.B): Les lois garantissant la représentation des femmes dans les instances de prise de décisions ont été mises en place et révisées. Je donne l’exemple de la mise en place du quota constitutionnel de 30% minimum, issu de l’Accord d’Arusha(2000), inscrit dans la Constitution de 2005 et révisée en 2018. Ce quota garantit une place minimale aux femmes dans les postes électifs notamment à l’Assemblée nationale, au Sénat, et dans le gouvernement. Pour la législature 2025-2030, le Sénat affiche déjà 46,15% de femmes, dépassant largement le quota constitutionnel.
Plusieurs femmes dirigent désormais les partis politiques, influencent les listes électorales et encouragent d’autres femmes à s’engager.
Sur le plan juridique, une loi contre les violences basées sur le genre(VBG) a été adoptée en 2016 pour prévenir, protéger et réprimer les VBG. Des tribunaux spécialisés et sections dédiées ont été mis en place à différents niveaux de juridiction.
Une loi stratégique nationale (2023-2030) a été élaborée pour renforcer la participation effective des femmes et filles dans les instances de prise de décisions sur un pied d’égalité avec les hommes.
(LR): Quelles sont les réalisations accomplies en matière économique valorisant la femme burundaise?
(E.B): Le parti de l’aigle a mis en place la BIDF (banque d’investissement et de développement pour les femmes. Cette banque a été créée en 2022 et ouverte à Gitega. Pour elle, cette banque est venue au point nommé pour les femmes car, elle accorde aux femmes et filles, des crédits à faible taux d’intérêt. Grâce à la BIDF, certaines femmes ont ouvert des unités de transformation. Cela a contribué à la réduction des violences conjugales.
Le pouvoir du parti CNDD FDD a mis en place aussi le PAEEJ ( Programme d’autonomisation économique et d’emploi pour les jeunes). Ce projet a permis aux jeunes en général et aux filles en particulier, de créer des opportunités d’emplois, en particulier celles de milieux ruraux ou vulnérables. Grâce au PAEEJ, les jeunes filles ont reçu des formations professionnelles, entrepreneuriales et ont pu accéder aux microcrédits et aujourd’hui, ils ont créé leurs propres emplois. Les jeunes garçons et filles sont encouragés à devenir des acteurs économiques plus tôt que des demandeurs d’emploi. Le PAEEJ accorde une attention particulière aux jeunes filles qui sont souvent exclues des circuits économiques.
La politique du parti CNDD FDD a sensibilisé les femmes à adhérer dans les coopératives. Leur adhésion dans les coopératives a été un succès. Ainsi, beaucoup de femmes ont répondu positivement à cet appel. Aujourd’hui, on trouve des femmes dans les coopératives d’agriculture, d’élevage et autres. Ces activités permettent de satisfaire les besoins familiaux, d’atteindre une autonomie financière qui protège la femme contre les hommes mal intentionnés. Certaines femmes ont montré, via les projets entrepris, que la femme peut se développer sans dépendre de son conjoint.
(LR): Quelles sont vos attentes envers le CNDD- FDD ?
(E.B): Pour mieux arriver dans la Vision du pays émergent en 2040 et développé en 2060, le pouvoir doit produire plus d’électricité car, sans elle, il n’y a pas de développement. Des industries, usines ne peuvent pas fonctionner sans électricité.
Il faut que Etat se procure de grands bâteaux pour pouvoir capturer les gros poissons en profondeur qui ne sont pas pêchés, non seulement pour être consommés mais surtout, pour qu’ils soient exportés et faire entrer les devises au pays.
Eliane Nduwimana