Lors d’un atelier organisé par le ministère en charge de l’agriculture en collaboration avec Enabel, le 5 août 2025 à Bujumbura, Ir Evariste Hakizimana, directeur des inspections régionales semencières à l’ONCCS (l’Office national de contrôle et de certification des semences ), a mis en lumière l’importance des semences certifiées et résilientes face aux chocs climatiques pour le développement agricole du Burundi.

Selon M. Hakizimana, la population burundaise a un besoin immense de semences certifiées, de qualité et en quantité suffisante, pour augmenter sa production agricole. « L’utilisation de semences indemnes de maladies et répondant aux normes de qualité est un moyen incontournable pour le développement durable du secteur agricole, » a-t-il affirmé.
L’ingénieur a souligné que l’utilisation de semences de qualité permet aux agriculteurs de réduire la pauvreté et d’améliorer leur sécurité alimentaire. Il a ajouté qu’il est essentiel que les entreprises et multiplicateurs de semences soient des professionnels outillés pour garantir la qualité et la conformité aux normes nationales et internationales.
L’ONCCS au cœur de la certification
Pour atteindre cet objectif, le ministère de l’Environnement, de l’agriculture et de l’elevage s’est doté de l’Office national de contrôle et de certification des semences (ONCCS). Cette structure, a-t-il expliqué, est chargée d’inscrire les espèces et variétés agricoles et de contrôler la certification des semences, assurant ainsi leur qualité, qu’elles soient produites localement ou importées.
M. Hakizimana a précisé que le Burundi dispose d’un catalogue national des espèces et variétés cultivées, comprenant deux listes. Une liste A pour les variétés nouvelles et une liste B pour les variétés traditionnellement cultivées.
S’adapter aux défis climatiques
Dans son exposé, M. Hakizimana a mis l’accent sur les cultures adaptées aux conditions extrêmes, comme les semences tolérantes à l’humidité et aux sols gorgés d’eau, telles que certaines variétés de riz, de maïs et de légumineuses. Il a également cité les cultures adaptées aux sols acides, comme les pommes de terre et les patates douces, en mentionnant des variétés de pommes de terre résistantes au mildiou qui ont été homologuées.
Toutefois, il a identifié plusieurs défis majeurs. Il a mentionné notamment la faible disponibilité et l’adoption limitée de variétés résilientes, tout en notant que les variétés traditionnelles, souvent résilientes mais peu rentables, demeurent dans le secteur informel
Des solutions pour un avenir durable
Pour surmonter ces contraintes, l’ingénieur a proposé plusieurs solutions. Il a suggéré d’intégrer les variétés traditionnelles dans l’amélioration variétale en s’appuyant sur leur résilience, de les purifier, de diversifier les variétés résilientes par la recherche, et de sensibiliser les agriculteurs à leur adoption. « Il faut développer une technologie agricole permettant de corriger les défauts de certaines variétés comme le cœur creux de la pomme de terre, » a-t-il conclu.
Il a rappelé que l’agro écologie et les semences résilientes sont deux piliers complémentaires pour une agriculture durable. L’utilisation de semences adaptées aux climats variés est vitale pour la sécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité.
Jean Marie Ndayisenga