«Un anniversaire de vingt au pouvoir se célèbre au niveau du parti CNDD-FDD. Sûrement qu’un anniversaire est une grande occasion pour évaluer le passé, commenter objectivement le présent pour mieux se projeter dans l’avenir. Identifier ses atouts et potentialités dans tous les domaines, fixer ses objectifs à court, moyen et long terme, pour ensuite planifier comment les réaliser ou les atteindre ». Tels sont de propos récemment recueillis lors d’une interview exclusive avec Jean de Dieu Mutabazi, Président de l’Observatoire national pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et des autres crimes contre l’humanité (ONPGH) et président du parti Radebu (Rassemblement des démocrates pour le développement au Burundi).

Selon M. Mutabazi, l’opinion nationale et internationale reconnaît la contribution du parti CNDD-FDD à l’édification de la paix et le retour de la démocratie au Burundi, par la signature des accords de cesser le feu en 2003, avec le gouvernement de l’époque et en 2006 avec le mouvement FNL. Par la négociation et la signature de ces accords de cessez le feu, le parti CND-FDD a donné un sens aux Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation, signés en 2000, qui ne pouvaient pas se réaliser sans que les armes se taisent définitivement. Ces Accords de cessez le-feu furent des événements politiques historiques. Commuer les Accords d’Arusha qui avaient été signés entre présidents des partis politiques G7 et G10, dans la Constitution de 2005 qui sera amendée et votée par référendum en 2018, a permis au peuple burundais de se doter d’une Loi fondamentale, mère de toutes les autres lois qui tracent le schéma pour bâtir un État de droit.
La diplomatie perturbée se retrouve avec l’arrivée au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye
Au niveau diplomatique, M. Mutabazi indique que le Burundi a connu une évolution en dents de scie depuis 2005. Jusqu’en 2015, les relations avec les pays membres de l’EAC, de la CIRGL, de l’UA , de l’UE et des USA, Chine, Russie, etc., étaient normales et même très bonnes. « Depuis 2015, certains pays dont le voisin du Nord, le Rwanda, et certaines lobbies occidentales vont tenter en vain, un changement de régime démocratiquement élu au Burundi. Ceci va perturber la diplomatie burundaise pendant tout un quinquennat. Fort heureusement, la tendance a été inversée depuis l’arrivée au pouvoir en 2020, du Général Evariste Ndayishimiye, président de la république du Burundi. Toutes les sanctions seront supprimées, le Burundi sera de nouveau plus fréquentable, et retrouvera la place qui lui revient de droit, dans le concert des nations, dans les quatre coins du monde », a-t-il martelé. Et d’ajouter que ce tournant positif au niveau diplomatique, va s’accomplir dans un contexte de consolidation de la paix, de renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité au niveau de la sécurité.
Une bonne gestion des richesses naturelles, améliorer les conditions de vie du peuple
Pour M. Mutabazi, le Burundi dispose de plusieurs potentialités pédo- climatiques et minières pour venir à bout des défis économiques auxquels il fait face aujourd’hui. A cela, il faut ajouter un autre atout important qui est une main d’œuvre laborieuse et nombreuse. Il faudrait garder à l’esprit que cette main d’œuvre comporte beaucoup d’avantages compte tenu du dividende démographique. Une bonne gestion de toutes ces potentialités et atouts peuvent très bien nous conduire à faire du Burundi, un pays émergent en 2040 et développé en 2060. Néanmoins, aussi longtemps que la gestion de ces richesses naturelles sera mauvaise, le Burundi ne pourra pas émerger. En un mot, l’amélioration de la qualité de la gouvernance est une condition nécessaire et suffisante pour émerger et se développer, et ainsi améliorer les conditions de vie ou le bien être des Burundais.
«Le multipartisme et la démocratie sont une réalité au Burundi. La liberté d’association et d’expression sont garanties. Les partis politiques n’ont pas seulement des droits, ils ont également des obligations dont celle de défendre les intérêts du Burundi et du peuple burundais», a accentué M. Mutabazi. C’est dans ce cadre qu’il a lancé un appel vibrant à tous les partis politiques à apporter leur soutien indéfectible au nouveau gouvernement, ainsi qu’aux nouvelles institutions issues des dernières élections communales et législatives, notamment en pointant du doigt ce qui ne marche pas, et donner des propositions de solution.
Donathe Ndayisenga