L’Université du Burundi a procédé le mercredi 20 avril 2022 au lancement officiel du projet « Formations spécialisées en santé mentale-intégration santé mentale » au Burundi qui est exécuté par l’école doctorale. Ce projet apporte des formations en vue de disposer des spécialistes qui peuvent apporter les soins de santé nécessaires pour certaines catégories de la population qui ont connu des impacts négatifs des violences que le pays a traversées.
Dans son discours d’ouverture, le Recteur de l’université du Burundi Sanctus Niragira a indiqué que ce projet est financé par la Confédération suisse avec un budget de 4,5 millions francs suisses sur quatre ans. Dans le cadre de ce projet, M. Niragira a fait savoir que 24 médecins seront spécialisés en psychiatrie, 8 médecins sont déjà envoyés pour suivre leurs études spéciales en psychiatrie au Bénin et au Sénégal. Et d’ajouter que 58 médecins généralistes ont déjà bénéficié d’une formation théorique en matière de la santé mentale. Ils ont eu par la suite une formation pratique afin d’avoir des aptitudes globales nécessaires pour prendre en charge efficacement les problèmes de santé mentale les plus courants au Burundi. Une formation pratique de 450 infirmiers qui verront leurs capacités renforcées est en cours aussi.
Le projet est très important pour le pays
Juma Shabani, le directeur de l’Ecole doctorale a indiqué que ce projet est très important pour le pays compte tenu des difficultés qu’il a connues dans l’Histoire. Le projet vise à former des spécialistes dans le domaine de la santé mentale autrement dit, la psychiatrie. C’est une formation à plusieurs niveaux c’est-à-dire au niveau des médecins qui font la formation du 3e cycle après leur formation de docteur en médecine, ils sont envoyés au Sénégal et au Bénin. Il y a même des spécialistes qui font des formations doctorales à l’Ecole doctorale.
« Au niveau des masters et baccalauréats, nous appuyons toutes les institutions qui organisent des formations dans ces domaines. Il y a la faculté de Psychologie, Science de l’éducation de l’Université du Burundi, l’Université Lumière, l’Université Espoir d’Afrique et l’INSP. Nous les aidons à assurer la qualité de leur formation et nous allons les aider à harmoniser ce qu’ils font entre elles pour que la reconnaissance des diplômes puisse se faire assez facilement au niveau de la région et même au niveau international. Nous appuyons aussi le Centre neuro psychiatrique de Kamenge pour des formations continues des médecins et des techniciens médicaux », a dit M. Shabani. Il a fait savoir que l’objectif de cette composante du projet est de s’assurer que le pays dispose d’un nombre suffisant des spécialistes à tous les niveaux pour répondre aux défis de la psychiatrie, la formation en santé mentale au Burundi. C’est pour la première fois que ces formations sont organisées au niveau du 3e cycle.
Notre interlocuteur a fait savoir que c’est un projet qui est conçu sur 12 ans et la mise en œuvre va se faire à travers des phases de 4 ans. « Ce que nous faisons aujourd’hui c’est la première phase de 4 ans, c’est-à-dire 2021-2024. Il a précisé qu’il y a des formations qui vont se faire en ligne, des salles de vidéo conférence qui vont être aménagés dans les cinq institutions (Ecole doctorale et autres institutions participant à ce projet), mettre à la disposition des matériels pour faire des tests pédagogiques pour ceux qui vont enseigner la psychologie clinique. « Nous allons aussi soutenir six enseignants chaque année qui vont enseigner en ligne dans ces universités qui participent à ce projet », a-t-il conclu.
Emelyne Iradukunda