Une maman-lumière est celle qui a des capacités de nourrir convenablement ses enfants avec le peu de moyens à sa disposition. Selon Edith Baranyizigiye, une des mamans-lumières du quartier Sanzu II au chef-lieu de la province de Ruyigi, leur travail quotidien consiste à apprendre aux parents, plus spécifiquement aux mères, comment préparer une alimentation équilibrée.
Mme Baranyizigiye se rappelle, par exemple, du jour où elle a rendu visite à une famille dont un enfant présentait des signes de malnutrition, sans que ses parents s’en rendissent compte. « Il avait déjà le visage et les membres gonflés. Selon les explications de sa mère, j’ai compris que l’enfant mangeait un repas déséquilibré. J’ai expliqué aux parents comment préparer, avec les aliments disponibles, des repas contenant des glucides, des protéines et des lipides. J’ai continué à surveiller l’enfant et en quelques semaines, l’enfant était guéri», explique Mme Baranyizigiye.
Emmanuella Nsabiyumva du quartier Sanzu affirme que n’eût été l’action des mamans-lumières, son enfant n’allait pas survivre : « J’avais, à maintes fois, visité les centres de santé, sans trouver réellement de quoi souffrait mon enfant. C’est avec la campagne de dépistage réalisé par les mamans-lumières qu’on a trouvé que mon enfant était mal nourri. A 10 mois, il n’avait que 7 kg. Actuellement, il a 14 kg». Cette mère de 3 enfants a appris désormais comment bien préparer une alimentation équilibrée pour ses enfants.
Se défaire de vieilles habitudes de donner aux enfants un seul aliment presque tous les jours
Par ignorance, certains parents ne se rendent pas compte que leurs enfants présentent les signes de malnutrition, jusqu’à ce que les mamans-lumières ou agents de santé communautaire le leur fassent remarquer. C’est le cas de Nadine Kwizera, une maman ayant une petite fille de 5 ans sous traitement depuis 2 mois. Elle est convaincue que n’eut été l’intervention des agents de santé communautaire et des mamans-lumières, son enfant ne serait plus en vie. « Ce sont eux qui, lors de leurs visites à domicile, ont constaté que mon enfant était malnutri. Je ne savais pas que c’était aussi grave. Vu l’état de l’enfant, ils m’ont conseillé d’aller au centre de santé de Ruyigi pour une prise en charge. Depuis 2 mois, mon enfant prend du plumpy nut et je vois déjà un changement positif », confie Mme Kwizera.
Damas Barikeka, coordinateur provincial pour la promotion de la santé appelle toutes les femmes de la commune Ruyigi et d’autres femmes en général, à changer de comportements. Il leur recommande de se défaire de vielles habitudes en donnant à leurs enfants presque tous les jours un seul aliment. Il les conseille de diversifier les aliments dans le but de lutter contre la malnutrition chez les enfants depuis leur jeune âge.
Eliane Nduwimana