Les rapatriés et les résidents ont un rôle à jouer pour contribuer à asseoir un développement durable et viable du Burundi. Cela ressort d’un entretien que nous a accordé fin mars 2022, le docteur Mathieu Niyongabo, un des rapatriés burundais récemment rentré qui a initié des projets générateurs de revenus.
« Tout Burundais est capable d’apporter sa contribution à l’édification et au développement de la société burundaise », affirme M. Niyongabo. Lui, qui avait fui le Burundi au mois de janvier 2015, quelques mois avant l’éclatement de la crise politico-sécuritaire, donne son témoignage. « A mon retour en 2021, après sept ans, le gouvernement burundais en collaboration avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), nous ont soutenu avec un paquet retour. C’est grâce à ce dernier que nous avons créé la société dénommée Ismart et la coopérative Habone qui regroupe les résidents et les rapatriés ». En mettant ensemble les rapatriés et les résidents, notre interlocuteur dit qu’il a voulu aussi créer un esprit de compétitivité entre ces deux catégories pour qu’elles cheminent ensemble à la recherche d’un lendemain meilleur.
Notre interlocuteur affirme que tout Burundais a un rôle à jouer pour booster l’économie. « A notre arrivée au Burundi, nous avons réalisé qu’il est nécessaire de rassembler les résidents et les rapatriés au sein de la coopérative Habone, œuvrant dans six provinces du pays. « Notre objectif est de cheminer ensemble vers le développement».
A la question de savoir la contribution de la société Ismart au développement, M. Niyongabo répond qu’elle s’est engagée à attirer les investisseurs étrangers à venir investir. « Notre objectif est de permettre les résidents et les rapatriés à contribuer au développement du Burundi ». L’autre objectif est d’aider les autres réfugiés croupissant dans les camps de réfugiés à regagner le bercail.
A la question de savoir comment un rapatrié, peut initier dès son arrivée un projet générateur de revenus, notre interlocuteur répond que tout dépend de la volonté et la vision. « Le monde d’aujourd’hui a besoin des personnes qui travaillent. Comme ailleurs, ici au Burundi, nous pouvons avoir cet esprit de créativité ».
Concernant l’accompagnement du gouvernement burundais aux activités entrepreneuriales, notre interlocuteur nuance : « Je suis satisfait mais pas à cent pour cent. Le gouvernement essaie d’y mettre la main mais pas jusqu’au fond». Il trouve qu’avant d’inciter quelqu’un à investir, il faut d’abord que cette personne ait un esprit entrepreneurial.
Moïse Nkurunziza