A travers une lettre ouverte daté du 26 septembre 2023, dont la rédaction du journal Le Renouveau a pu avoir une copie, les organisations de la société civile œuvrant au Burundi s’inscrivent en faux contre une quelconque proposition de renouvellement du mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme au Burundi. Pour Isaac Bakanibona, représentant légal de l’Acopa-Burundi (Association pour la consolidation de la paix au Burundi les Burundais devraient savoir que les rapports biaisés du Rapporteur spécial n’ont rien avoir avec la promotion des droits de l’Homme et la lutte contre l’impunité.
La réaction de la société civile œuvrant au Burundi survient en amont de la 54è session du Conseil des droits de l’Homme prévu du 11 septembre au 13 octobre 2023. Ce rapporteur est accusé de produire des rapports « biaisés », politiquement motivés et ce, dans l’intention avérée de nuire aux institutions et citoyens burundais. Les signataires de cette lettre ouverte, constatent [avec amertume NDRL] que les demandeurs du renouvellement du mandat poursuivent les intérêts autres que les droits de l’Homme. « Au regard de l’évolution très positive des droits de l’Homme au Burundi, personne ne demanderait le renouvellement de ce mandat», lit-t-on dans cette lettre de trois pages.
Les signataires de cette lettre accusent les demandeurs du renouvellement dudit mandat de s’appuyer sur des faits dont ils sont les auteurs depuis bientôt une décennie. Les signataires de cette correspondance justifient leur position du non renouvellement de ce mandat de ce rapporteur spécial par onze éléments. Il s’agit notamment des institutions démocratiques issues des élections de 2020 qui ne sont réfutées par aucune personne. Le président de la République, notifie la lettre, vient d’être récompensée par l’UNFPA pour ses œuvres dans la protection des droits des femmes et des enfants. Ils rappellent qu’en visite au Burundi en date du 5 mai 2023, le secrétaire général des Nations unies a été satisfait par la situation qui règne au Burundi en matière de paix, de sécurité et la gouvernance. Ces quarante organisations de la société civile œuvrant au Burundi rappellent également que ce secrétaire général de l’Onu a salué les étapes déjà franchies en matière du respect des droits de l’Homme. La société civile œuvrant au Burundi s’engage à ne ménager aucun effort dans la protection et la promotion des droits des citoyens.
Des allégations « fondées »
Interrogés à ce propos par téléphone, Isaac Bakanibona dit ceci : « nos allégations sont fondées et s’appuient sur la réalité ». Et d’ajouter que les signataires sont des organisations œuvrant sur terrain qui suivent la situation au jour le jour alors que les demandeurs du renouvellement du mandat sont tous basés à l’étranger. « La communauté internationale sait pour le moment que les rapports du rapporteur sont biaisés et politiquement motivés, la raison pour laquelle les USA, la Francophonie et d’ autres organisations internationales ont levés les sanctions injustes qu’ils avaient infligées au Burundi sous le même prétexte de violation des droits de l’Homme. Nous avons l’espoir que la commission aussi emboitera le pas des autres organisations », explique M. Bakanibona.
Pour M. Bakanibona, les Burundais devraient savoir que les rapports biaisés du Rapporteur spécial n’ont rien à voir avec la promotion des droits l’Homme et la lutte contre l’impunité. « Ce sont des rapports politiquement motivés qui sont taillés sur mesures pour contraindre les pays du tiers monde sous le néocolonialisme et faire avancer les agendas cachés des milieux occultes et des politiciens en mal d’ audience publique », insiste M. Bakanibona.
A la question de savoir ce qu’envisagent les signataires si leurs demandes ne sont pas exhaussées, M. Bakanibona se résume. « Au cas où notre demande ne serait pas exhaussée, nous allons continuer notre combat de lutte contre la manipulation de l’information, la politisation des droits de l’Homme et la lutte contre l’impunité jusqu’à ce que la vérité gagne sur le mensonge ».
Moîse Nkurunziza