
Les sénateurs ont reçu des éclaircissements sur leurs questions concernant les deux ministères
Dans une séance plénière au Sénat, du jeudi 21 décembre 2023 au palais des congrès de Gitega, le ministre de l’Education nationale et de la recherche scientifique, François Havyarimana et le ministre des Infrastructures, de l’équipement et des logements sociaux, Dieudonné Dukundane étaient invités pour répondre aux questions des sénateurs. Au cours de cette séance des questions orales dirigée par le président du Sénat Emmanuel Sinzohagera, les questions en rapport avec l’éducation inclusives, les infrastructures, la qualités de l’éducation, la viabilisation des sites comme Kizingwe-bihara, nyabugete, etc ont fait objet des échanges.
Le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) de l’année budgétaire 2023-2024 préconise des fonds destinés à réhabiliter les infrastructures publiques comme les stades, les bâtiments de l’université du Burundi notamment dans les campus Mutanga et Kiriri et autres infrastructures publiques. Les sénateurs ont voulu savoir l’état des lieux de la réhabilitation de ces infrastructures publiques. A cette question, le ministre en charge des infrastructures, Dieudonné Dukundane a signifié aux sénateurs que les activités prévues dans le PTBA de 2023-2024 devront être exécutées avant la fin de l’année budgetaire. « Mais, comme vous le savez, pour les activités de construction, on commence par collecter les objets de construction dont certains d’entre eux sont importés de l’étranger, avant de démarrer les activités», a-t-il expliqué tout en demandants aux sénateurs d’attendre la fin de la deuxième partie de l’année budgétaire pour avoir le rapport des travaux exécutés dans ce domaine.
Les sanateurs ont aussi soulevé l’inquiétude relative aux infrastructures publiques mal entretenues qui s’observe partout dans le pays, ce qui fait que certains services publics travaillent dans des bureaux de location. Ici, le ministre Dukundane a reconnu cette lacune, mais a précisé que cela est du au fait que dans le passé, on ne prévoyait pas des fonds pour l’entretien des infrastructures publiques. Mais, cette fois-ci, dans chaque budget annuel, il y aura proposition des fonds destinés à entretenir les infrastructures publiques.
Ici, le président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera, a recommandé au ministre en charge des infrastructures de s’efforcer à réhabiliter toutes les infrastructures publiques en mauvais état répartis dans différents coins du pays. Cela permettra de diminuer, voire supprimer, les frais de location que l’Etat dépense pour certains de ses services pour les affecter dans d’autres projets.
Le projet de logements sociaux reste maintenu
Le ministre en charge des infrastructures s’est aussi exprimé sur la question des parcelles qui sont attribuées à la population et après un certain temps, le ministère les retire de la population. Il a expliqué que l’attribution des parcelles suit des contrats avec une durée précise pour que la parcelle soit construite. «Si cette durée se termine et que la parcelle reste non battie, on décide de la ramener dans le domaine de l’Etat afin qu’il puisse l’utiliser pour d’autres projet ou l’attribuer à un autre individu qui a un projet sûr à y exécuter».
Concernant l’état des lieux de la viabilisation des sites de Nyabugete et Kizingwe-Bihara, M. Dukundane a précisé que la première partie est déjà viabilisée et qu’il en reste l’autre partie. Concernant les logements, sociaux, il a indiqué que le projet est toujours maintenu et concerne, non seulement la ville de Bujumbura, mais aussi les villes de l’intérieur du pays. La démarche en cours, précise-t-il, est de contacter les opérateurs économiques qui peuvent aider dans sa mise en execution.
Concernant le relâchement des activités de bouchage des nids de poules où la réhabilitation des routes en mauvais état, M. Dukundane tranquilise. Il indique que cela est dû au fait que certains des objets utilisés sont importés de l’étranger et si le processus d’importation traine, les activités traînent aussi. Mais, d’ici peu de mois, les activités auront repris, rassure-t-il.
Le programme de l’éducation inclusive est en train d’être exécuté dans tout le pays
Dans le domaine de l’éducation, les senateurs ont voulu savoir l’état des lieux de l’éducation inclusive, initiée par le gouvernement du Burundi depuis 2012. Ici, le ministre François Havyarimana a fait savoir que ce programme de l’éducation inclusive est en train d’être exécuté dans tout le pays. Il a expliqué qu’avec la mise en place du programme de l’école fondamentale et la gratuite scolaire, on a voulu que tous les enfants burundais, y compris ceux vivant avec le handicap, puissent avoir aumoins un niveau de 9è. Et dans le cadre de faciliter les enfants vivant avec handicap à suivre les études comme les autres , M. Havyarimana a précisé qu’il y a, au Burundi, 16 école pilotes et 32 écoles satellites pour l’éducation inclusive. A ces dernières s’ajoutent 16 centres spécialisés pour l’éducation inclusive. Quant au nombre d’élèves vivant avec handicap qui sont sur le banc de l’école au Burundi, M. Havyarimana a évoqué 996 élèves dont 512 avec un handicap physique , 260 sourd-muets, 131 avec infirmité mentale et cérébrale et 93 aveugles sans oublier les albinos qui s’élèvent à 102.
Concernant les lacunes observées dans la qualité de l’éducation au sein des écoles publiques, M. Havyarimana a expliqué que cela est dû a plusieurs facteurs notamment les moments durs qu’a traversés le pays.
«Ce sont les élèves qui ont étudié au moment où les études étaient toujours interrompues par la guerre et qui n’avait pas d’enseignants qualifiés comme les enseignants d’aujourd’hui», ajoute-t-il. Reconnaissant cette lacune, le ministère a mis en place des stratégies pour palier à ce défi. La première stratégie a été d’évaluer les enseignants des trois premiers cycles afin de mesurer leur capacité. Les points obtenus par ces enseignants sont restés secrets, mais le ministère en a tenu compte pour organiser des formations à leur intention, a expliqué le ministre Havyarimana tout en citant d’autres stratégies visant l’amélioration de la qualité de l’éducation.
Compte tenu de l’insuffisance de prêt bourses que perçoivent les étudiants de l’université du Burundi compte tenu de leur besoin, le président du sénat Emmanuel Sinzohagera a voulu savoir s’il n’y a pas de projet de la majorer pour faciliter les étudiants burundais à suivre leurs études dans de bonnes conditions. Ici, le ministre Havyarimana a fait savoir que cette question a été abordée dans les états généraux sur l’éducation récemment organisés. L’université a été recommandée d’adresser une note à l’Etat qui montre la faisabilité d’améliorer la vie des étudiants. Mais, pour lui, subventionner les privés pour qu’ils construisent les logements et initient les restaurants accessibles aux étudiants compte tenu de la prêt-bourse qu’ils reçoivent serait une des alternatives.
Pleines d’autres questions ont été posées par les sénateurs et ont reçu des éclaircissements de la part des deux ministres.
Eric Sabumukama