Le Sénat a organisé le vendredi 11 juin 2021, la quatrième conférence de témoignages et réflexions sur les événements de 1972, intitulée “Un génocide occulte par l’Etat et la Communauté internationale ». Cette conférence était animée par Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de la République
«Ce que je suis en train de dire est une démarche pour la vérité, nous libérer, libérer les victimes, les ayants-droit des victimes mais aussi pour les bourreaux et surtout, protéger les générations actuelle et future, c’est uniquement cela. Il n’y a pas de procès contre les Tutsi, plaidoyer pour les Hutu, c’est un plaidoyer pour la vérité, le Burundi et les Barundi”, a dit Sylvestre Ntibantunganya.
Je ne le tire pas de ma tête, je le tire de plusieurs titres de livres que j’ai lus. Mais aussi, j’ai vécu les événements parce qu’en 1972, j’avais seize ans et j’ai eu l’occasion de vivre l’une ou l’autre réalité. Il s’agissait donc d’un génocide en utilisant des citations de Jean-Pierre Chrétien et Jean-François Dupaquier, a-t-il poursuivi.
«Référence faite à la définition que la Convention conclue à New-York donne au génocide, ce qui s’est passé en 1972 à l’endroit des Hutu est un génocide que l’Etat a commis contre la composante hutu du peuple burundais,» a souligné Sylvestre Ntibantunganya.
Etre libéré de ce passé
Dans son intervention, Prosper Bazombanza, Vice-président de la République, a indiqué que la manipulation qui a entretenu les informations ou les transmissions de bouche à oreille, d’année en année, a fortement trahi la confiance des Burundais.
«Je voudrais que tous les Burundais (Hutu, Tutsi et Twa) ,nous nous sentions tous concernés par ces tueries que je ne peux même pas qualifier parce que celui qui n’a pas perdu son parent ou son grand-père, a perdu un ami, un voisin, donc, il a souffert. Nous devons tous être libérés, et en même temps”, a-t-il poursuivi.
Nous avons plein d’historiens, qu’ils aient le courage de vérifier des exposés, des témoignages contradictoires afin que tous les Hutu, Tutsi et Twa soient libérés de cette fâcheuse appartenance à des ethnies que je considère tout à fait banal et arbitraire parce que, a-t-il expliqué, être de telle ethnie, c’est exactement comme porter n’importe quel nom.
Nous devrions tous nous sentir Burundais, des Burundais libérés de tout ce passé noir pour tout le monde, et nous engager vers un avenir radieux. «Que les Burundais aujourd’hui, nous puissions nous asseoir ensemble et regarder en avant et ne pas être victimes du passé qui ne fait que nous reculions de cent ans en arrière”, a précisé le Vice-président de la République.
Yvette Irambona