Dans le cadre de la campagne des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles, édition 2022, l’Initiative Seruka pour les victimes de viol (ISV) a animé une conférence de presse le mercredi 30 novembre 2022. Le représentant légal adjoint Vénuste Hakizimana a informé que huit cent vingt-deux cas de viol ont été enregistrés au centre Seruka de Bujumbura de janvier à octobre l’an 2022.
M. Hakizimana a fait savoir que parmi les 822 cas de viol enregistrés dans moins d’une année, 751 cas, soit 93% pour cent sont des femmes et filles, tandis que 51 cas sont de sexe masculin. Ce qui est regrettable, beaucoup sont des mineurs. « Car 678 cas parmi les 822 cas de viol sont des enfants de moins de dix huit ans », a-t-il souligné.
Les cas de viol sont de plusieurs sortes
A la question de savoir quels cas qualifiés comme viol et pourquoi ces cas chez les personnes de sexe masculin sont moins enregistrés par rapport aux personnes de sexe féminin, M. Hakizimana a fait savoir qu’il y a plusieurs sortes de cas de violences. « Beaucoup d’individus généralisent que les violences sont seulement basées sur les rapports sexuels. Or, explique-t-il, ils sont soit psychologiques, soit socio-économiques, physiques et même verbaux ». Concernant la raison qui fait qu’en enregistre moins de cas chez les gens de sexe masculin, il informe que cela est lié à la culture burundaise où beaucoup des personnes de sexe masculin n’osent pas avouer qu’ils ont subi des viols, a-t-il indiqué. Ce sont ces mêmes obstacles auxquels se heurtent la prévention et la prise en charge par le centre Seruka, a-t-il souligné. L’attention du centre Seruka n’est plus focalisée sur les victimes de viol seulement. La prise en charge inclut aussi des formes de VBG, les potentiels auteurs et la communauté en général».
Ainsi, l’approche psychologique communautaire de guérir les blessures de la vie a été initiée et renforcée dans les provinces de Bujumbura, Cibitoke et Muramvya. M. Hakizimana a aussi fait savoir que le centre Seruka prend en charge le volet juridique des victimes de viol. Il a saisi cette occasion de lancer un appel vibrant à toute la communauté burundaise d’éviter les arrangements à l’amiable en cas de VBG, et aux victimes de dénoncer toutes sortes de violences afin de limiter, voire éradiquer ce fléau. « Car, dit-il, les conséquences touchent en même temps l’individu, la famille et la société ». M. Hakizimana n’a pas manqué de signaler que, depuis avril 2011 jusqu’en octobre 2022, le centre Seruka a enregistré 24 850 cas qui ont bénéficié de la prise en charge global.Donathe Ndayisenga