Le Premier ministre burundais, Gervais Ndirakobuca a tenu, le lundi 8 avril 2024 à Bujumbura, une réunion à l’intention des intervenants dans le secteur agricole au Burundi. L’objectif était d’évaluer le processus de l’achat du maïs dans le pays par l’Anagessa (Agence nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire). Différentes décisions ont été prises pour le bon déroulement de cette activité pour l’intérêt des agriculteurs.
« Nous nous sommes réunis pour évaluer ensemble le processus d’achat de la production du maïs que le gouvernement du Burundi a confié à l’Anagessa. C’est aussi une occasion de contourner tous les défis qui se sont déjà remarqués dans cette activité en vue d’y trouver des solutions adéquates pour la bonne suite de cette dernière », a fait savoir M. Ndirakobuca aux intervenants dans le secteur agricole, avant de leur rappeler le rôle de tout un chacun dans la réussite de cette activité.
Une activité qui doit profiter particulièrement aux agriculteurs
Dans son discours introductif, le Premier ministre a déploré le mauvais comportement de ceux qui se sont permis de vendre du maïs en provenance de l’extérieur du pays. « Nous voulons que cette activité se réalise au profit de la population en général et aux agriculteurs en particulier et non aux commerçants seulement », a-t-il souligné.
Après la réunion qui s’est déroulée à huis-clos, le Premier ministre a évoqué certaines grandes décisions prises dans cette dernière. Pour le bon déroulement de l’achat de la production du maïs, les administratifs doivent prendre les devants et suivre de près cette activité pour l’intérêt de leurs administrés. Ainsi, les autorités administratives doivent, désormais, être des cosignataires sur les comptes destinés à cette activité dès que les fonds en provenance de la BRB arrivent sur les comptes des banques commerciales jusqu’au niveau communal pour un suivi rigoureux de ces fonds.
L’Anagessa n’achète que du maïs produit dans le pays
Ndirakobuca a rappelé que le prix de 1 700 FBu par kilo concerne exclusivement les agriculteurs burundais car ce prix a été fixé compte tenu du coût de production. Pour ce faire, les administratifs doivent être vigilants en vue de décourager tous ceux qui pourraient vendre du maïs non produit dans le territoire burundais. Ils doivent également connaître les agriculteurs qui ont réellement cultivé le maïs dans leurs circonscriptions administratives.
Pour ne pas tomber dans les erreurs du passé, la protection du maïs déjà acheté doit être assurée et suivie de manière régulière afin d’éviter la détérioration éventuelle de la production dans les stocks. Les quantités du maïs déjà achetées sur les centres de collecte doivent parvenir dans les entrepôts destinés à ces produits, le plus tôt possible.
Les agriculteurs non encore payés recevront leur argent au moins dans quatre jours
Concernant les agriculteurs qui ont vendu leurs produits à l’Anagessa mais non encore payés, le Premier ministre a recommandé que les fonds accordés récemment à cette agence par le gouvernement soient utilisés, d’abord pour terminer avec le payement desdits agriculteurs au moins dans trois ou quatre jours seulement. Le chef du gouvernement a aussi interpellé les administratifs en particulier à sensibiliser la population que toute la production du maïs n’est pas destinée à vendre, mais plutôt c’est uniquement le surplus qui doit être vendu. Les agents de l’Anagessa ont été appelés à privilégier les petits agriculteurs ayant une quantité allant jusqu’à 500 kg par rapport à ceux qui ont de grandes quantités évaluées en termes de tonnes.
Pour le chef du gouvernement, les fonds de l’Etat décaissés pour acheter le maïs des agriculteurs dans le pays doivent retourner dans le trésor public. A cet effet, il a donc requis la transparence dans la réalisation de cette activité. Et de saisir les quantités de maïs importées de manière clandestine. Pourtant, les importations de ce produit agricole doivent passer par les voies officielles afin de générer les impôts entrant dans la caisse de l’Etat.
Ndirakobuca a, en outre, invité les concernés du secteur agricole à commencer bien avant les préparatifs de la saison culturale C et à penser également d’où proviendront les semences, car les importations des semences qui provenaient de la Zambie semblent impossibles suite à une faible production obtenue dans ce pays étranger.
Claude Hakizimana