Les hommes soutiennent de plus en plus leurs épouses
Les peuples autochtones ont actuellement compris l’importance de pratiquer le système de la planification familiale, soit pour le bien-être des enfants et de la mère soit pour le développement économique de la famille. Même si certains hommes ne le comprennent pas beaucoup, les femmes apprécient la participation de ces derniers.La rédaction du journal « Le Renouveau du Burundi », a donné le micro à certains des interlocuteurs autochtones afin de s’exprimer sur la participation des hommes Batwa.

François Kabura, un autochtone et conseiller collinaire en zone Ruziba de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura, a affirmé que les différents couples autochtones pratiquent les différentes méthodes contraceptives même s’il existe quelques-uns qui n’ont pas encore bien compris. M. Kabura a souligné que le problème de consentement mutuel entre l’homme et la femme fait partie des grands défis qui freinent la mise en application de cette méthode. Quand la femme le comprend, il peut arriver que l’homme n’accepte pas et n’autorise même pas d’aller consulter le médecin dans le but de séparer les naissances et vice versa. Il y’a aussi des rumeurs qui se propagent disant qu’il existe des effets secondaires causés par l’utilisation des méthodes contraceptives modernes.
C’est une situation qui entraîne des hésitations ou même la peur à l’une ou l’autre des parties concernées. « En tant que membre de l’administration et peuple autochtone, après avoir compris l’importance de la planification familiale, je profite souvent de l’occasion pour faire passer un message de sensibilisation à la population en général et aux hommes autochtones en particulier pour qu’ils puissent également y participer ensemble avec leurs femmes. », a insisté M. Kabura, tout en soulignant le rôle primordial de l’homme dans la réussite du développement et du bien-être du foyer.
Lors de différentes réunions tenues à l’intention de la population, nous essayons toujours de faire comprendre aux hommes et aux femmes autochtones que la planification familiale est d’une importance capitale pour leur santé, le développement du pays mais aussi pour leur auto développement.
En plus, M.Kabura a mentionné qu’il est très important pour les peuples autochtones de prendre au sérieux la planification familiale et les invite à mettre au monde des enfants qu’ils sont à mesure de prendre en charge.
La planification familiale, une affaire de tous en chacun
Nul ne peut ignorer que la planification familiale est une politique du gouvernement, exécutée ou mise en œuvre via le ministère ayant la Santé publique et de la lutte contre le VIH-Sida. En plus d’être conseiller collinaire, M. Kabura a informé qu’il est également agent de santé communautaire dans le district sanitaire Sud de la Mairie de Bujumbura. «Dans nos prestations, nous rencontrons tant de difficultés, surtout liées à la non compréhension de la mission, ainsi que l’importance et les avantages de la planification familiale dans notre pays», dit-il.
Dans certaines églises, avec les différents types de croyance, M. Kaburaa dit qu’il y a ceux qui prêchent à leurs adeptes de se multiplier comme le sable de la mer, car c’est écrit dans la bible. Mais, il faut que cette politique soit une affaire de tout un chacun. C’est l’une des façons de soutenir et aider le pays dans son combat de promouvoir la bonne santé de la population ainsi que le développement durable du pays. «Toutes les parties prenantes dont les messages touchent beaucoup une grande masse de la population doivent s’impliquer davantage en diffusant le même contenu. Comme tout le monde aura sa contribution dans l’atteinte de la vision du Burundi pays émergent en 20240, et développé en 2060, le chef de l’État burundais ne cesse de nous interpeller pour participer dans sa mise en œuvre », a interpellé M. Kabura.
Une nette amélioration
«J’ai eu la chance d’avoir un mari qui comprend l’importance et les avantages de la planification familiale. Depuis douze ans que nous nous sommes mariés, il m’a toujours aidée et accompagnée dans n’importe quel processus médical. Et c’est cela que la majorité des hommes en général et autochtones en particulier devraient prendre comme initiative, au lieu de manifester l’esprit d’égoïsme », a témoigné Evelyne Kanziza, une femme autochtone, mariée et mère de quatre enfants après douze ans de mariage.
Mme Kanziza a indiqué que dans sa communauté, les femmes ont eu un atout d’avoir bénéficié des enseignements sur la santé et la reproduction à travers les agents de santé communautaire. Elle a dit qu’elles sont très satisfaites des différentes informations reçues de la part de ces agents, affirmant qu’elles aident beaucoup quand il s’agit de suivre les différentes méthodes contraceptives.
Concernant les avantages de la planification familiale, Mme Kanziza a principalement insisté sur la lutte contre les grossesses non désirées, la bonne santé et le bien-être de l’enfant de la femme, ainsi que le développement familial. « Comme nous sommes des peuples autochtones et ne disposons pas des terres ou propriétés cultivables pour subvenir aux besoins de nos familles, il est d’une importance cruciale de prendre des précautions pouvant nous aider à avoir des enfants que nous serons capables d’élever », a mentionné Mme Kanziza.
Mme Kanziza a profité de cette occasion pour interpeller tous les hommes sans exception d’améliorer le dialogue entre les couples dans le but de discuter sur la planification familiale. Car, ajoute-t-elle, l’implication de tout un chacun s’avère très importante en vue de contribuer ensemble un avenir radieux du foyer. Elle a exhorté les hommes de ne pas être des obstacles pour leurs femmes quand il s’agit de les accompagner chez le médecin. « Aux femmes hésitantes ou qui ont peur d’utiliser certaines des méthodes contraceptives, elle leur a demandé de ne pas en avoir peur car c’est leur santé et celle leurs de enfants qui seront protégées », a expliqué Mme Kanziza.
Le recours aux médecins est la seule solution
S’agissant des femmes qui présentent certains effets secondaires quand elles utilisent ces méthodes modernes, Mme Kanziza a d’abord signalé que ces dernières ne présentent aucun danger sur la santé de la femme. Seulement, elle a informé que, comme on l’a déjà appris via les différentes formations, il peut s’agir d’une méthode incompatible avec l’organisme de telle ou telle autre femme. A cela, Mme Kanziza a mentionné que la seule solution est de faire recours aux médecins ou au centre de santé le plus proche dans un meilleur délai possible pour essayer une autre méthode qui convient.
Mme Kanziza a fait savoir qu’avant, la communauté autochtone ne comprenait pas ni les avantages ni l’importance de l’utilisation de ces différentes méthodes liées à la planification familiale. Mais, avec le temps et l’aide des agents de santé communautaire répartis dans nos communautés, nous avons reçu des sensibilisations au niveau local. Et ces dernières nous ont beaucoup aidés à comprendre. Et jusqu’à maintenant, nous sommes satisfaites de l’état des lieux sur l’utilisation des méthodes contraceptives mais également de la participation des hommes autochtones.
Toutes les organisations locales devront appuyer les politiques du gouvernement
Pour Jean Bosco Mukama, représentant légal et président de l’Association pour le renforcement des capacités entrepreneuriales des peuples autochtones (Arcepa), la planification familiale est une politique qui a été mise en place par le gouvernement du Burundi pour viser l’amélioration du développement durable et de la bonne santé de la population. En tant qu’organisation locale, les associations à but ou non but lucratif devraient s’inspirer de cette politique dans le but d’accompagner le gouvernement dans sa réussite. A cela, Mukama a indiqué que ces associations doivent le faire en transmettant des messages lors des différentes activités de sensibilisation communautaires.
« Au sein de l’Arcepa, qui est une association visant le bien-être du peuple autochtone dans son ensemble, nous avons pris les devants dans le secteur de la santé pour montrer le rôle des hommes autochtones dans le développement familial. Et cela inclut également sa participation dans la planification familiale », a informé Mukama. Dans le secteur de l’éducation, ce dernier a ajouté que la pratique du planning familial est aussi indispensable parce que nous interpellons les Batwa à prendre des précautions à tel point qu’ils puissent mettre au monde des enfants qu’ils seront à mesure d’élever.
« Nous aidons nos frères et sœurs autochtones à comprendre la planification familiale à travers les points focaux de leurs communes », a précisé Mukama qui interpelle les Batwa en général et les hommes autochtones de contribuer dans la pratique de limitation des naissances car aujourd’hui la vie est devenue difficile car la vie est devenue très chère. Pour terminer, le président de l’Arcepa a remercié vivement le ministère ayant la santé publique dans ses attributions pour les efforts engagés dans la promotion de la santé reproductive dans notre pays.
Avit Ndayiragije