Le Premier ministre de la république du Burundi, Nestor Ntahontuye a tenu, le mardi 23 septembre 2025, dans les locaux du ministère des Finances et de l’économie numérique, une réunion avec les responsables des sociétés dans lesquelles l’Etat a injecté des fonds. Il s’agissait d’une réunion d’évaluation des états financiers des sociétés à participation publique, à caractère commerciale, sociale ou industrielle ainsi que l’annonce de l’opérationnalisation du compte unique du trésor (CUT) dans le cadre de la bonne gestion des recettes publiques.

Le Premier ministre Ntahontuye est revenu sur l’objectif principal de la réunion, rappelant que ces assises rentrent dans le cadre de la modernisation de la gestion des finances publiques. Il a ainsi indiqué que cette réunion est essentielle pour aborder la gouvernance des entreprises publiques et parapubliques, ainsi que l’opérationnalisation du compte unique du trésor. Et de rappeler que cela s’inscrit dans le cadre d’atteindre les objectifs communs de performance, de transparence et de bonne gestion des finances publiques accès sur les résultats.
Nestor Ntahontuye a, toutefois, déploré le fait que, sur base des résultats du rapport du ministère en charge des Finances, les sociétés à participation publique éprouvent des difficultés internes et externes gangrenant leur développement. Il a aussi évoqué que certaines sociétés ne sont pas performantes et ne contribuent pas normalement au développement socio-économique du pays car l’Etat continue à les subventionner pour les relever de leur situation critique de rentabilité, de liquidité et de solvabilité.
Pour lui, la plupart desdites sociétés peinent à tenir les charges de consommation qui sont supérieurs à la production, dégageant ainsi des résultats négatifs qui en conséquence, privent l’Etat aux impôts et taxes et aux dividendes issues de ces sociétés.

(Photo Laurent Mpundunziza)
Offrir une visibilité commune des flux financiers pour améliorer l’efficacité du système fiscal et douanier
Le Premier ministre s’est ainsi indigné du non nivellement automatique et journalier des fonds transitant sur les comptes de transit des recettes publiques ouvert dans les banques commerciales. Face à cette situation,il a fait savoir que le gouvernement est entrain d’introduire un système de compte unique du tresor, dans le but de bien canaliser la collecte des recettes en unifiant les canaux et en clarifiant les rôles. Pour lui, le compte unique du tresor permettra d’offrir une visibilité commune des flux financiers améliorant ainsi la cohérence et l’efficacité du système fiscal et douanier. Ce système permettra aussi la bonne gestion des ressources pour la mise en ouvre de la Vision du Burundi pays émergent en 2040 et développé en 2060.
Dans sa présentation de la synthèse du rapport du ministère des Finances et de l’économie numérique sur les états financiers des sociétés à participation publique, la secrétaire permanent, Francine Inarukundo a souligné que les bilans des résultats des SPP sont généralement positifs malgré qu’il existe certaines sociétés qui affichent des résultats financiers négatifs. Pour elle, la plupart des lacunes enregistrées résultent dans le fait que les charges de consommation sont supérieures aux charges de production, la non distribution des dividendes aux actionnaires. Toutefois, il a aussi été observé que certaines sociétés ne transmettent pas les données sur les états financiers aux institutions habilitées.
Pour palier à ce défis, le Premier ministre a ainsi instruit les ministres sectoriels à instruire les responsables des SPP de transmettre les états financiers détaillés des institutions sous leurs responsabilités au 31 du mois d’octobre de cette année.
Laurent Mpundunziza