
Parmi les participants, nombreux étaient qui ont salué l'approche pragmatique du gouvernement. (Photo Amédée Habimana)
En présence de plusieurs dizaines d’opérateurs économiques venus de tout le pays, le Premier ministre, Nestor Ntahontuye a dirigé, le vendredi 20 septembre 2025, une réunion stratégique à Gitega. L’Objectif poursuivi consistait à mobiliser les investisseurs autour du boisement et de l’apiculture, deux des secteurs désormais prioritaires pour le gouvernement dans sa politique de développement durable.

Organisée au cœur de la capitale politique, en présence de la ministre de l’Environnement, l’agriculture et l’élevage, Calinie Mbarushimana, cette rencontre ciblait exclusivement les acteurs intéressés par l’investissement dans le boisement ou l’apiculture. Dès l’ouverture de la séance, le Premier ministre a clarifié le cadre de la discussion. « Il ne s’agit pas d’une conférence générale. Cette réunion s’adresse uniquement à ceux qui ont la volonté d’investir sérieusement dans le boisement ou l’apiculture, deux secteurs clés pour l’avenir écologique et économique du Burundi », a-t-il lancé devant un public attentif.
Nestor Ntahontuye a ensuite détaillé le mécanisme d’accès aux terrains domaniaux que le gouvernement met à disposition. Les investisseurs intéressés doivent soumettre une demande écrite adressée aux autorités compétentes, précisant la nature du projet soit la plantation d’arbres ou installation de ruches ainsi que la localisation souhaitée. «La lettre doit clairement indiquer si vous souhaitez un terrain nu pour boisement, ou si vous préférez installer vos ruches dans des boisements déjà existants, dans une réserve naturelle ou même dans un parc national », a-t-il précisé.
Une fois la demande déposée, les autorités locales, en collaboration avec les services techniques du ministère de l’Environnement, l’agriculture et l’élevage procèdent à l’examen du dossier. Le Premier ministre a voulu rassurer les participants sur les délais de traitement. « Nous avons simplifié la procédure. Elle ne devrait pas dépasser deux semaines. Si, au bout de ce délai, vous n’avez pas reçu de réponse, je vous invite à m’appeler directement sur mon numéro personnel », a-t-il dit en leur donnant son numéro de téléphone joignable sur le réseau social whatsapp.
Un contrat-type pour éviter les malentendus
Dans un souci de transparence, un contrat-type a été élaboré par les services juridiques du gouvernement. Ce contrat encadre les droits et les devoirs des bénéficiaires. Le Premier ministre a été clair sur un point: «ces terrains ne deviendront jamais votre propriété. Ils vous sont accordés pour exploitation, mais restent des biens de l’Etat. Il ne faut pas nourrir d’ambiguïtés à ce sujet». Chaque bénéficiaire devra en outre s’acquitter d’une redevance annuelle, calculée en fonction de la superficie occupée. Ce paiement, a-t-il expliqué, sera symbolique, mais nécessaire pour renforcer les recettes de l’Etat et garantir le sérieux des engagements.
Parmi les participants, nombreux étaient ceux qui ont salué l’approche pragmatique du gouvernement. Un d’entre eux approché à la sortie de la réunion, Jean-Baptiste Nduwimana, un apiculteur de Ngozi, s’est dit encouragé par les annonces. «Cela fait trois ans que je cherche un terrain forestier pour développer mes ruches. Si cette fois les procédures sont vraiment rapides et transparentes, je suis prêt à investir immédiatement», a-t-il confié.
«Si vous êtes prêts à travailler, à respecter les lois, à contribuer à la richesse du pays tout en protégeant la nature, alors l’Etat est prêt à vous accompagner. Mais, si vous venez avec des intentions spéculatives, vous perdrez votre temps.», a-t-il averti.
Amédée Habimana