
Les autorités de la province de Gitega ont organisé une mobilisation exceptionnelle contre les violences basées sur le genre (VBG) à travers une série de réunions de sensibilisation de masse. Ces activités, organisées dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG, se sont déroulées dans 22 zones de la province du 17 au 20 décembre 2024.
Appuyés par d’autres autorités provinciales concernées par le secteur social, le gouverneur et ses conseillers viennent de sillonner les 22 zones de la province pour appeler la population à la prise de conscience contre les VBGs. Une campagne qui a vu la participation des leaders communautaires, notamment les chefs de colline et les responsables religieux, des représentants des associations locales et des organisations de la société civile. Des habitants de toutes les zones, hommes et femmes confondus étaient invités à échanger sur les causes et conséquences des VBGs. Les animateurs de ces séances ont mis en lumière des thèmes cruciaux, notamment les formes courantes de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles ainsi que les dispositions légales pour protéger les victimes et punir les auteurs des VBGs.
Le gouverneur de la province de Gitega, Venant Manirambona, accompagné d’autres administratifs locaux, a pris part activement à cette campagne, rappelant l’importance de combattre ce fléau qui touche toutes les couches sociales. Lors de ces réunions, le gouverneur Manirambona a insisté sur le fait que les violences basées sur le genre ne concernent pas uniquement les femmes, les filles et les enfants, mais touchent également certains hommes dans leurs foyers.« La lutte contre les VBGs ne doit pas être perçue comme un combat exclusivement féministe. C’est une problématique qui concerne toute la société, car les hommes aussi, bien que rarement, subissent des maltraitances dans leurs foyers. Ensemble, nous devons briser ce cercle vicieux», a-t-il déclaré.
Des témoignages marquants
Ces séances ont également permis à certaines victimes de partager leurs expériences, brisant le silence souvent entretenu autour des VBGs. Rose N., une participante de la zone Nyamugari, a déclaré, « ces rencontres nous apprennent que nous ne sommes pas seules. Il est temps que les victimes, quelles qu’elles soient, parlent et que la société les soutienne au lieu de les blâmer». De plus, les discussions ont révélé que certains hommes hésitent à dénoncer les violences qu’ils subissent par crainte du ridicule ou des préjugés. Le succès de cette campagne devra reposer, en partie, sur l’implication des administratifs locaux et des leaders communautaires. Ces derniers ont été appelés à jouer un rôle clé dans la prévention des VBGs en sensibilisant la population, en encourageant les victimes à dénoncer les abus et en assurant le suivi des cas signalés.
La lutte contre les VBGs ne peut réussir qu’avec l’implication de toutes les composantes de la société. Les autorités de Gitega envoient un message clair : les violences basées sur le genre n’ont pas leur place dans une société aspirant à l’équité, à la paix et au développement. Ces réunions étaient également marquées par des séances des questions réponses sur les concepts des VBGs et les gagnants recevaient des prix notamment, des pagnes, des houes, des savons, des bidons, des casseroles, etc.
Amédée Habimana