Dans le cadre du renforcement du dialogue et de la collaboration avec les confessions religieuses pour la PF (promotion de la Planification familiale) et la maîtrise de la croissance démographique, le ministère de la Santé publique et de lutte contre le sida, par le biais du PNSR (Programme national de santé de la reproduction) en partenariat avec Twitezimbere a poursuivi , le mercredi 30 juillet 2025, un atelier d’échange avec les leaders religieux sur la planification familiale et le dividende démographique.

La deuxième journée de l’atelier a été marquée par un débat entre participants. Dans les différentes interventions, les participants ont montré leurs positions sur la planification familiale et le dividende démographique.
Dr Ananie Ndacayisaba , directeur du PNSR a indiqué que les échanges sont cruciaux pour résoudre le dividende démographique auquel le Burundi fait face. C’est pourquoi il leur a demandé d’être sincères concernant leurs positions afin d’arriver à un langage commun.
Soutenir les initiatives du gouvernement
Abbé Paul Rwasa, un des leaders religieux, chargé de la pastorale du mariage et de la famille dans la diocèse de Muyinga, a fait savoir que depuis 2017, les confessions religieuses se sont convenues de soutenir les initiatives du gouvernement à la recherche des solutions durables. «Les confessions religieuses ont accepté de renforcer la collaboration avec le gouvernement en soutenant ses initiatives à la recherche des solutions durables pour une gestion responsable de la démographie. Nous nous sommes convenus de renforcer la collaboration en matière de sensibilisations, d’échange d’ expérience, d’activités exodes et de rapportage des données», a-t-il souligné.
Abbé Rwasa a indiqué que le ministère de la Santé publique a accueilli favorablement les enseignements des confessions religieuses en matière de la PF naturelle comme méthodes utilisable et disponible dans la communauté burundaise.
Prendre en charge les activités plaidées par les confessions religieuses
Pour Abbé Rwasa, la collaboration devra aller au stade où le gouvernement prend en charge les activités qui sont plaidées par les confessions religieuses en matière d’éducation de la communauté pour le dividende démographique.

Les confessions religieuses qui ont la capacité de toucher les cœurs et d’éduquer à la conversion des mentalités doivent aider le gouvernement à récupérer le sens positif d’une famille vivante et bien réussie même avec le petit nombre d’enfants. Ce n’est pas en mettant au monde beaucoup d’enfants qu’on sauve la famille et le pays.
Ils se sont convenus que les professionnels de santé ont une obligation de protéger d’abord la population sans avoir à juger la personne.

L’abstinence sexuelle, un choix valable
La position du PNSR est que l’abstinence sexuelle peut être un choix valable, mais qu’il n’est pas réaliste de l’imposer à tous. « Si quelqu’un n’arrive pas à s’abstenir, la meilleure aide c’est la prévention, la bienveillance et l’accès aux outils de protection. Pour les confessions religieuses, l’abstinence sexuelle est possible avec la prière d’où elles ne peuvent pas dire à leurs fidèles que celui ou celle qui n’arrive pas à s’abstenir, d’utiliser les outils de protection. Selon Aimé Pascal Kwizera représentant légal de Mac (Ministère africain de la compassion), les confessions religieuses ont l’obligation d’aider le gouvernement à sensibiliser les fidèles d’adhérer à la planification familiale pour résoudre la question du dividende démographique. « Notre mission est de mobiliser nos fidèles à adhérer à la PF et à sensibiliser les jeunes de s’abstenir.»
Education, socle du développement
Les participants se sont convenus de promouvoir l’éducation familiale car elle est indispensable dans le développement de l’individu et du pays. Les parents sont appelés à promouvoir les échanges avec leurs enfants dès le bas âge sur la SSRJ (Santé sexuelle et reproductive chez les jeunes).

Dr Renovate Irambona, psychologue et enseignant à l’Université du Burundi, a montré dans sa présentation le bien-fondé des échanges entre parent-enfant. Pour elle, les échanges entre parent et enfant aident à donner des informations nécessaires à la prise de décisions responsables. Ces échanges aident à réduire la vulnérabilité des jeunes à la contrainte aux abus et à l’exploitation, aux grossesses et aux IST (Infection sexuellement transmissible). Les parents sont appelés à laisser leurs enfants faire de longues études pour éviter des mariages précoces qui, à la longue, engendrent des violences basées sur le genre.
A la fin des échanges, les participants ont émis quelques recommandations à l’endroit du gouvernement et des familles.
Eliane Nduwimana