L’exposition traditionnelle bat son plein à Bujumbura, du 28 mai au 5 août 2022, à l’espace Kezamia, Rohero II. Cette exposition de l’artiste Eliakim Ayagir est organisée sous le thème « Wakanda ».
Ouvert officiellement le samedi 28 mai 2022 avec la participation des collaborateurs de l’artiste Eliakim, des artistes classiques notamment les musiciens, les slameurs, etc, l’exposition en cours est intitulée « Wakanda », un mot traditionnel africain qui signifie « l’omniprésence invisible des forces de la vie ». On y découvre les tableaux sur lesquels sont dessinées des images avec la peinture.
Selon l’artiste, ce thème a été choisi car il parle du vécu des africains. « Nous africains, nous avons cette force positive qui se cache en nous, mais tellement nous nous sous-estimons. Nous avons peur de découvrir cette force qui est en nous, cette triste réalité capable de nous mettre à la place qu’il nous faut, afin de faire face aux circonstances du monde actuel, explique-t-il.
Cet auteur fait savoir que ces œuvres relatent les difficultés de la vie, la confiance en soit et l’espoir. Une grande partie de la population africaine est, d’après lui, plongée dans le désespoir et pense que seul fuir leur continent, leur identité, leur culture… peut changer leur avenir. « Pourtant, c’est à nous de bâtir nôtre propre paradis (avenir) ici chez nous », souligne-t-il.
La participation pour la promotion de la peinture est valable
Ladite exposition rentre dans le cadre de la promotion de la peinture. A travers ses peintures, l’artiste Eliakim dit qu’il donne quelques conseils et cours de peinture aux jeunes peintres amateurs. « A travers mes comptes sur les réseaux sociaux, les amateurs peuvent aussi s’enrichir artistiquement de mes connaissances ». Chaque mois de juillet pendant les vacances, il fait également quelques rencontres avec les jeunes afin de partager et se compléter artistiquement. Pour lui, un artiste complet n’existe pas.
Les médias sont capables de valoriser la peinture burundaise
Tout comme dans chaque métier, les défis ne manquent pas, dit le peintre Eliakim. « C’est grâce aux défis que nous arrivons à nous découvrir. Le plus difficile à encaisser, c’est quand un africain préfère acheter un tableau venu d’ailleurs plutôt que d’acheter les produits locaux ». Il poursuit en disant que l’art visuel a été très oublié par les médias, alors qu’ils sont capables de valoriser la peinture burundaise comme ils le font pour la musique.
Nécessité d’organiser chaque année une exposition collective
A son avis, pour promouvoir la peinture, les partenaires doivent d’abord faire des recherches en art, afin de comprendre la peinture et l’artiste en question, et combien de temps les artistes sacrifient pour réaliser une œuvre, etc. Comme les partenaires sont souvent motivés par le développement de l’art, ils doivent aussi faire intégrer la peinture dans différents grands événements nationaux.
M. Eliakim invite les artistes peintres d’arrêter de se plaindre arguant que la peinture ne paie pas. Ils doivent être fermes lorsqu’il s’agit de valoriser leurs œuvres mais aussi apprendre à entreprendre avec leur talent, apprendre à se vendre comme il le faut et à communiquer avec différentes personnes car la communication est la porte du succès.
Selon lui, le gouvernement a un grand rôle à jouer. Il exhorte le ministère en charge de la culture d’organiser chaque année une exposition collective dans laquelle il pourra inviter les bailleurs de fonds nationaux tout comme internationaux pour une visibilité de l’art visuel sur le plan national et international.
Eric Mbazumutima