La Pamusab (Plateforme des acteurs des mutuelles de santé au Burundi) a organisé, au mois de juillet 2024, une étude sur l’état des lieux des prix appliqués sur les services et soins de santé dans les formations sanitaires conventionnées par les mutuelles de santé membres de la Pamusab. Cette étude a montré qu’en plus d’une faible disponibilité des médicaments, leurs prix sont élevés.
L’enquêteur, Alain Ndayikunda a fait savoir qu’au cours de l’enquête, il a constaté que le taux moyen de disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires est de 79% : « Cela rejoint les plaintes des patients membres des mutuelles communautaires qui fréquentent les formations sanitaires. Ceux-ci se lamentent de ne pas trouver des médicaments dans les formations sanitaires. Ils sont obligés de s’arranger pour aller achéter ces médicaments à 100% dans les pharmacies privées », a-t-il précisé. M. Ndayikunda a ajouté qu’au cours de l’enquête, il a également constaté que la variabilité des prix des médicaments dans les formations sanitaires publiques, ou sous convention religieuse et privées est très élevée. Mais, cette hausse des prix des médicaments est souvent remarquable dans les formations sanitaires privées.
Spéculations sur les prix des médicaments
Notre source a affirmé qu’il y a des spéculations sur les prix appliqués sur les médicaments : «Nous pouvons confirmer qu’il y ait des spéculations des prix sur les médicaments. Cela est expliqué par le fait que les prix affichés par les formations sanitaires ne sont pas ceux qu’on trouve sur les factures. Aussi, si une formation sanitaire sait qu’elle est la seule dans une localité quelconque à avoir un médicament, elle se donne le droit d’augmenter d’une façon inexplicable les prix tout en étant convaincu que les patients sont obligés de les acheter », a-t-il mentionné. Pour y faire face, M.Ndayikunda propose que les mutuelles communautaires de santé doivent recruter les médecins conseils pour contrôler les factures dans le but de palier à la surfacturation. Aussi le gouvernement devrait contraindre les formations sanitaires en général et celles privées en particulier, à respecter la loi pharmaceutique en appliquant la marge bénéficiaire édictée dans les textes qui régulent la commercialisation des médicaments au Burundi.
Rose Mpekerimana