Le manque d’information sur les bonnes pratiques alimentaire se remarque
La malnutrition infantile reste une urgence silencieuse. Selon l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance), près de 50 % des enfants de moins de cinq ans souffrent du retard de croissance. Un chiffre alarmant qui révèle des causes à la fois structurelles, économiques et culturelles. Alida Nduwimana, nutritionniste à Bujumbura l’a fait savoir, le mercredi 16 juillet 2025, lors d’un entretien accordé au journal « Le Renouveau du Burundi ».

« La principale cause de la malnutrition, c’est l’extrême pauvreté », affirme la pédiatre Gloria Kaneza. « Les familles manquent de moyens pour offrir une alimentation équilibrée à leurs enfants. Le régime alimentaire est souvent basé uniquement sur des glucides comme le manioc ou le maïs, pauvres en protéines et en micronutriments. »
A cela s’ajoute un manque d’information sur les bonnes pratiques alimentaires. « Beaucoup de mères ne savent pas qu’un enfant rassasié n’est pas nécessairement bien nourri ». « Mais, elles ignorent souvent l’importance des protéines, des fruits et légumes. Les premières années de vie sont pourtant cruciales », explique Mme Nduwimana.
Certaines croyances limitent également l’alimentation des enfants. Par exemple, la consommation d’œufs est parfois déconseillée chez les jeunes enfants par crainte qu’ils deviennent « voleurs », ajoute Mme Nduwimana. Ces tabous culturels aggravent la situation nutritionnelle.
Des soins de santé insuffisants
L’accès difficile aux soins, contribue aussi, au problème. « Une diarrhée mal soignée peut rapidement entraîner une dénutrition », note Dr Kaneza. Face à cette crise, il faudrait renforcer les campagnes de sensibilisation et intégrer la nutrition dans les politiques de développement rural. « Il ne suffit pas de distribuer de la nourriture ». « Il faut aussi éduquer les familles pour prévenir la malnutrition », insiste Mme Nduwimana.
Mynka Careille Iriho (Stagiaire)