
Les participants à la réunion ont suggéré la multiplication des réunions pour bien se préparer à l’entrée de la nouvelle province de Bujumbura. (Photo Claude Hakizimana)
Dans le cadre de la préparation du lancement des activités de la province de Bujumbura conformément à la loi organique n°1/05 du 16 mars 2023, portant détermination et délimitation des entités administratives du Burundi, les natifs et leaders de la nouvelle province de Bujumbura se sont réunis, le dimanche 13 août 2023, dans la capitale économique Bujumbura. C’était sous les auspices du Premier ministre, Gervais Ndirakobuca. L’objectif de la réunion était la prise de contact et l’échange sur certains points qui vont guider la fusion des provinces constituant la nouvelle province.
Etaient conviés à la réunion, les parlementaires ; les cadres nommés par décret du président ; les officiers de la Force de défense nationale du Burundi et ceux de la Police ; les opérateurs économiques ; les représentants des partis politiques, des confessions religieuses et bien d’autres cadres ressortissants des provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura Bujumbura Mairie et de deux communes Muhuta et Bugarama de la province de Rumonge ainsi que deux collines de Muramvya qui forment la nouvelle province de Bujumbura .
« L’objectif de la réunion est la prise de contact et la bonne occasion d’échanger et d’apporter de bonnes idées qui contribueront au développement de la province de Bujumbura. Nous espérons sans doute que cette province sera le pilier de l’économie du pays et surtout dans l’implémentation de la vision du pays, un Burundi émergent en 2040 et pays développé en 2060», a déclaré le Premier ministre Ndirakobuca en même temps natif de Cibitoke qui présidait la séance.
Décentraliser le pouvoir
Le Premier ministre burundais a fait savoir que la mesure de détermination et de délimitation des entités administratives du pays est l’une des mesures prises par le gouvernement burundais visant, entre autres, la décentralisation du pouvoir en tenant compte de la situation de la sous-région en termes d’administration. Les provinces et communes ont été réduites respectivement de 18 à 5 et de 119 à 42. Les zones et les collines ont par contre augmenté. Les zones sont en effet passées de 399 à 541 et les collines/quartiers de 2911 à 3 044.
Proposition de mise en place d’une commission technique inclusive
Beaucoup de suggestions ont été données pour arriver à la fusion effective de toutes ces entités administratives. Ce sont notamment la multiplication des réunions qui rassemblent tous les ressortissants de la nouvelle province ainsi que la mise en place d’une commission technique inclusive qui sera chargée d’étudier les modalités d’intégration. Il a été également suggéré qu’il y ait beaucoup de réunions dans chaque entité administrative concernée, afin de bien se préparer en se penchant, bien avant, sur certains aspects ou défis majeurs qui pourraient entraver le développement de la nouvelle province.
En plus, il y a eu convergence d’idées sur le fait que la province de Bujumbura est « hautement stratégique » et regorge de beaucoup d’opportunités. Il faudra donc capitaliser toutes les ressources en place pour que ladite province soit réellement le modèle dans l’augmentation de la production.
Eviter la recherche des intérêts personnels
Face à l’inquiétude relative au fait que Bujumbura abrite beaucoup de Burundais ressortissant des autres provinces, M. Ndirakobuca a tranquillisé. Il a rappelé que, selon la Constitution du Burundi, chaque Burundais a droit de vivre dans une entité administrative de son choix. La seule condition exigée étant de participer activement au développement de cette dernière.
Dans son intervention, le président du Sénat Emmanuel Sinzohagera qui est aussi natif de l’ancienne province de Bujumbura, a insisté sur le changement de mentalité afin d’éviter la recherche des intérêts personnels, mais plutôt se soutenir pour cheminer ensemble vers le développement de la province et de tout le pays en général. « Le développement dépendra de nous », a-t-il martelé.
Le chef du gouvernement a ainsi profité de l’occasion pour adresser de riches conseils aux natifs et leaders de Bujumbura. Ils ont été exhortés de renforcer l’esprit de solidarité, préserver la paix et la sécurité et de se soucier de l’amélioration du bien-être de la population.
La mise en œuvre de la loi relative à la nouvelle réorganisation du pays est prévue à partir 2025.
Claude Hakizimana