Le ministère ayant la solidarité dans ses attributions et l’association Nacham Africa ont dernièrement remis le matériel de couture aux femmes vulnérables de la mairie de Bujumbura. Le représentant du ministère a salué cette contribution certaine au développement socio-économique des Burundais et qui rentre dans la ligne du Plan national de développement (PND 2018-2027). Plus d’un se demande alors la contribution de Nacham Africa dans l’amélioration de la vie des personnes vulnérables. Dans une interview exclusive accordée au Le Renouveau du Burundi, le vendredi 1er septembre 2023, le directeur exécutif de cette association, Armand Ijibere a dit que les actions s’inspirent des priorités stratégiques définies dans le Plan national de développement. En tant que partenaire de l’Etat , l’objectif est également de mettre la main à la pâte pour contribuer à atteindre la vision selon laquelle le Burundi sera un pays émergent en 2040 et développé en 2060.
Le Renouveau (L.R) : Nacham Africa est une organisation locale qui prend soins des personnes malades et vulnérables en difficultés. D’où est venue cette idée ? Quel bilan actuellement ?
Armand Ijimbere (A.I) : Cela faisait quelques années que je n’étais pas au pays et à mon retour en 2017, j’allais rendre visite à un proche sur l’avenue Muyinga et juste en passant devant l’hôpital clinique Prince Louis Rwagasore j’ai eu une curiosité d’aller voir ce qu’elle était devenu cet endroit qui m’a vu naître. Je suis entré, j’ai fait le tour du corridor et j’ai commencé à discuter avec les patients et tous me parlaient de la pauvreté qui les paralyse, du manque d’argent, des médicaments, de la nourriture etc…
Je suis entré dans une chambre où il y’avait un jeune de 20 ans qui m’a dit qu’il venait de passer 4 mois sur le lit de l’hôpital et que sa famille, après l’avoir déposé là, personne n’est venu le revoir. Cette histoire m’a touché que je me suis donné l’initiative de passer les voir assez souvent. Au fur et à mesure que je venais, je découvrais que les malades vulnérables qui ont besoin d’aide sont de plus en plus nombreux. Alors mon apport était comme une goutte d’eau dans l’océan, mais je me suis dit que des personnes qui, comme moi, ont le cœur de venir en aide à ces démunis, sont nombreux et qu’il me fallait les rassembler. C’est par là que Nacham Africa est née en 2019, une organisation sans but lucratif dont la mission est d’améliorer la santé et les conditions de vie des personnes les plus vulnérables à travers une résilience socio-économique et communautaire.
Pendant 5 ans, d’une part, Nacham Africa a accompagné les personnes en détresse notamment, en facilitant leur accès aux soins de santé, à l’alimentation, le soutien psycho social des adultes et l’encadrement des enfants malades ou accompagnant leurs parents pour un traitement. Et d’autre part, elle a soutenu leur réintégration socio–économique post hospitalisation afin de leur permettre de se reconstruire et de recouvrer leur droit fondamental à une vie digne.
(L.R) A voir le point de départ de vos actes charitables, ou à voir les résultats déjà atteints, quels sentiments éprouvez-vous ?
(A.I) : J’éprouve un sentiment de satisfaction et de fierté vu l’accomplissement en termes de résultats réalisés et des actions menées pendant ces 5 ans d’existence. Mais également de la détermination pour cette cause d’autant plus que le nombre des personnes nécessiteuses d’aide est important et le travail à accomplir reste immense.
(L.R) : Pour dire que votre objectif est atteint ?
(A.I) : Parvenir à une société en bonne santé et prospère semble un objectif ambitieux qui requiert un certain investissement important en capital et d’autres ressources. Je peux dire que notre organisation a atteint certains de ses objectifs mais pas tous. Ici, je peux citer, entre autres, notre contribution à la diminution du taux de décès dans nos hôpitaux d’intervention, l’amélioration des connaissances de nos bénéficiaires sur les défis socio-sanitaires, la réinsertion socio-économique de 200 femmes vulnérables post hospitalisation.
(L.R) : A côté des personnes malades, en présence du ministère ayant la solidarité dans ses attributions, vous avez offert des machines à coudre et des capitaux de démarrage à au moins 200 femmes vulnérables. Quel est alors le rôle de Nacham Africa dans l’amélioration de la vie des personnes vulnérables ? Sur quels critères se base votre choix ? Pourquoi ?
(A.I) : Nacham Africa a pour rôle d’assister les personnes les plus vulnérables dans le milieu hospitalier, mais aussi en tenant compte de leur réintégration socio-économique post hospitalisation .Nous travaillons beaucoup plus avec les femmes et les filles survivantes de violences basées sur le genre.
(L.R) : Le gouvernement du Burundi a mis en place le Plan national de développement (PND 2018-2027). Que dites-vous de vos actions par rapport au contenu de ce plan?
(A.I) : Nos actions s’inspirent des priorités stratégiques définies dans le PND 2018-2027 afin de parvenir au bien -être économique et social du Burundi. L’amélioration de l’accès aux services sociaux notamment la santé, l’éducation et l’autonomisation des femmes constitue le focus de nos interventions et ne fait qu’apporter une pierre à l’édifice.
(L.R) : A voir votre contribution au PND 2018-2027, êtes vous convaincu qu’à la fin de 2027, vous aurez des résultats tangibles qui feront votre fierté?
(A.I) : A mon humble avis, c’est la somme des efforts de tous les acteurs pertinents dans le domaine du développement qui pourra aboutir à des résultats satisfaisants dont chacun de nous pourra se sentir fier en 2027.
(L.R) : Le gouvernement du Burundi vient de lancer une nouvelle vision selon laquelle le Burundi sera un pays émergent en 2040 et développé en 2060. Pour y arriver, le rôle de tous et de chacun est une nécessité. Qu’envisagez-vous faire ou y -a-t-il des actions que vous prévoyez pour permettre aux familles vulnérables de quitter ce statut d’indigence ? Si oui, lesquelles ?
En tant que partenaire de l’Etat, la première chose que nous avons fait c’est de s’approprier de cette vision qui trace la trajectoire de la croissance de notre pays afin de participer à sa réalisation et de permettre au Burundi, d’atteindre à l’horizon 2040, le niveau des pays émergents et celui des pays développés en 2060. Les actions que nous prévoyons vont toujours dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de ces populations vulnérables par la création de l’emploi et la réduction des inégalités pour la construction d’une société durable, prospère et inclusive.
(L.R) : Quel est votre appel ?
(A.I) : Je tiens à vous remercier d’avoir pensé à nous et je profite de cette occasion pour lancer un appel à tous ceux qui ont le cœur d’aider les personnes vulnérables, de venir se joindre à nous et de travailler ensemble au côté du gouvernement du Burundi pour atteindre la vision du pays émergent en 2040 et développé en 2060, sans laisser personne de côté.
Moïse Nkurunziza