
Les journalistes sont appelés à sensibiliser la population au changement de comportement.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale contre les hépatites, le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida (MSPLS), en collaboration avec l’organisation mondiale de la santé (OMS), a organisé, le mercredi 3 août 2022, à l’intention des médias, un atelier sur l’hépatite. Cette journée est célébrée le 28 juillet de chaque année mais au Burundi, elle est organisée le vendredi 5 août 2022 au Jardin public en mairie de Bujumbura, sous le thème «Rapprocher le traitement de l’hépatite de vous»
« Chaque année en date du 28 juillet, le Burundi se joint au monde entier pour célébrer la Journée mondiale contre les hépatites. Cette année, cette journée est organisée le vendredi 5 août 2022 sous le thème « Rapprocher le traitement de l’hépatite de vous ». Pour célébrer cette journée, le dépistage des hépatites virales B et C est prévu en date du 4 et 5 août 2022 , respectivement à l’hôpital de district de Kamenge et au Jardin public », a précisé le directeur du programme national de lutte contre le Sida (PNLS), Dr Aimé Ndayizeye.
Les hépatites virales B et C sont des tueurs silencieux
Comme l’a indiqué Dr Ndayizeye, les hépatites virales sont une inflammation du foie causée souvent par les cinq types de virus A, B, C, D et E. Les virus A et E sont souvent des maladies des mains sales transmises par la mauvaise hygiène, notamment quand on mange avec les mains sales ou quand on prépare mal la nourriture. Dr Ndayizeye a fait savoir que les hépatites virales B et C sont dangereuses, parce que quand la personne est infectée, elle peut porter le virus pendant longtemps et souvent sans aucun signe. « Le danger est que l’hépatite B si elle n’est pas traité avant, il peut y avoir des complications notamment la cirrhose, le cancer du foie, … » a-t-il souligné.
Dr Ndayizeye a ajouté qu’au niveau du Burundi, les études ont montré que 4,6% de la population globale sont atteints de l’hépatite B et que 8,7% de la population globale de l’hépatite C. En 2021, les données récoltées au niveau des structures des soins notamment aux Centres nationaux de transmission sanguine (CNTS) montrent que parmi les personnes qui sont venues pour le don du sang autour de 1,8% avaient déjà l’hépatite B autour de 2,8 % avaient l’hépatite C. Il a précisé que ces données sont issues de certaines structures de santé parce qu’au niveau des centres de santé, on n’a pas encore leurs données.
Le directeur du PNLS a souligné que l’hépatite virale B a un vaccin et qu’il est déjà introduit dans la vaccination des enfants. Ces derniers le reçoivent à 6 semaines, 8 semaines et 14 semaines. Pour l’hépatite C, le traitement curatif existe quand on se fait dépister le plus tôt possible. Son traitement est cher mais il est accessible. Dr Ndayizeye a précisé que les principaux modes de transmission sont la transmission sexuelle (rapports sexuels non protégés), la transmission sanguine (utilisation des objets tranchants contaminés) et la transmission de mère à l’enfant (pendant la grossesse ou l’accouchement).
Un traitement antiviral pendant la grossesse est recommandé
Quant à la déléguée de l’OMS, Denise Nkezimana, pour éliminer les hépatites virales B et C, un traitement antiviral pendant la grossesse est recommandé. Pour elle, la transmission périnatale de la mère à l’enfant (TME) contribue grandement à l’augmentation des nouvelles infections à virus de l’hépatite B.
entre 20% et à 30% des mères à charge virale élevée infectent leurs nourrissons malgré la dose à la naissance. Environ 90% des enfants infectés par ce virus pendant leur première année de vie en deviennent des porteurs chroniques et de 15 à 25% des personnes atteintes d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B mourront prématurément d’une cirrhose ou un cancer de foie.
Faible connaissance de la population au mode de transmission, un des défis
Dr Ndayizeye a souligné que la faible couverture du dépistage et du traitement des hépatites vitale B et C pour atteindre leur élimination en 2030 est parmi les défis majeurs. Il a ajouté la non disponibilité du vaccin à la naissance contre l’hépatite virale B. Il y a aussi le sous financement des activités et l’insuffisance des ressources allouées à la lutte contre les hépatites virales. L’accessibilité au dépistage chez les femmes enceintes est limitée car les tests de dépistage sont payants. Un autre défi est la faible connaissance de la population des modes de transmission et moyens de prévention des hépatites virales.
Dr Ndayizeye a souligné que les hépatites virales sont la 7è cause des décès au niveau mondial. Pour cela les gens doivent se faire dépister souvent et pour être traitées le plus tôt possible. Les femmes enceintes doivent se faire dépister avant ou pendant la grossesse (dans les six premiers mois de la grossesse) pour prévenir leurs nourrissons.
Eliane Nduwimana