Le ministère de la Fonction publique, du travail et de l’emploi, a organisé du 6 au 8 novembre 2024 à Gitega, un forum sur l’entrepreneuriat, la formation professionnelle et l’emploi. Sous le thème « Ensemble pour la promotion de l’entrepreneuriat, la formation professionnelle et l’emploi », cet événement marque un moment fort dans la lutte contre le chômage au Burundi, particulièrement chez les jeunes et les femmes comme l’a souligné le ministre de tutelle Venuste Muyabaga.
Ce forum a vu la participation des jeunes entrepreneurs, ceux évoluant dans le secteur de la formation professionnelle et les métiers informels. Les exposés et les échanges durant les trois jours vont se focaliser sur les défis, opportunités et perspectives du secteur de l’entrepreneuriat et formation professionnelle, source d’une création sûre de l’emploi chez les jeunes et les femmes.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Muyabaga a souligné que l’emploi constitue un facteur déterminant pour améliorer les conditions de vie et réduire la pauvreté. « L’accès à un emploi stable et bien rémunéré peut transformer des vies et favoriser un développement économique durable », a-t-il affirmé, rappelant que la vision à long terme du gouvernement est de faire du Burundi un pays émergent d’ici 2040 et un pays développé à l’horizon 2060. Cette ambition est soutenue par le Plan national de développement (PND) 2018-2027 révisé, qui oriente les actions dans tous les secteurs de la vie nationale.
Formation professionnelle : un levier pour l’employabilité des jeunes
Le gouvernement burundais considère la jeunesse comme une ressource humaine précieuse et indispensable au progrès économique du pays. Selon M. Muyabaga, le renforcement de la formation professionnelle est essentiel pour augmenter l’employabilité de cette catégorie de la population. Il a annoncé la création de centres de formation professionnelle dans chaque commune, totalisant actuellement 216 Centres d’enseignement des métiers et 16 Centres de formation professionnelle.
Le ministre Muyabaga a également présenté des initiatives en faveur des jeunes qui n’ont pas pu accéder à l’enseignement supérieur, mentionnant des programmes de formation technique et professionnelle qui leur permettront d’acquérir les compétences nécessaires pour répondre aux besoins du marché de l’emploi. “Nous avons récemment inauguré le Centre public de formation polytechnique et de reconversion professionnelle de Rusi, pour mieux adapter notre main-d’œuvre aux exigences du secteur privé », a-t-il précisé.
Face aux défis persistants liés au chômage, le gouvernement a mis en place plusieurs politiques pour soutenir l’emploi des jeunes et des femmes. Parmi elles, la Politique nationale de l’emploi (PNE), la Politique nationale de la migration de la main d’œuvre (PNMMO) et la Politique nationale de la protection sociale (PNPS). Ces dernières visent à promouvoir une intégration socio-économique inclusive.
Dans cette optique, l’Office burundais de l’emploi et de la main d’œuvre (OBEM) a été créé pour coordonner l’exécution de la PNE et d’autres programmes d’entrepreneuriat. Le ministre a également mis en avant le Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (Paeej), qui encourage l’auto-emploi par le biais de coopératives et d’incubateurs d’entreprises, tout en offrant une assistance technique et managériale aux entrepreneurs.
En matière de financement, le gouvernement a fondé des institutions telles que la Banque d’investissement des jeunes (Bije) et le Fonds d’impulsion et de garantie (Figa), en vue de soutenir les projets entrepreneuriaux. Le ministre a aussi salué la Banque d’investissement pour le développement des femmes (BIDF), qui soutient l’entrepreneuriat féminin, un levier important pour une croissance économique équitable.
Venuste Muyabaga a appelé à une collaboration renforcée avec les partenaires de développement et le secteur privé, en soulignant que le gouvernement seul ne peut résoudre la question du chômage de masse. Il a encouragé les acteurs locaux et internationaux, notamment le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), à unir leurs efforts et leurs ressources pour accompagner les initiatives nationales. « Une synergie entre les partenaires et une mise en commun des ressources financières sont indispensables pour garantir la réussite de notre politique d’emploi », a-t-il conclu.
Ce forum, prévu pour durer trois jours, sera l’occasion de débattre, d’échanger des expériences et de présenter des projets visant à promouvoir l’inclusion économique et sociale des jeunes et des femmes au Burundi. C’est une occasion également pour les jeunes innovateurs d’exposer durant ces trois jours, leurs produits afin de stimuler les clients potentiels.
Amédée Habimana